31.1.16

Djokovic, roi du tennis et roi de l'ennui

Désolé mon pote, je ne vais pas y aller par quatre chemins : si la saison continue sur les mêmes bases que cette édition pourrie de l'Open d'Australie, tu ne vas pas beaucoup me lire sur ce blog. Certes, j'aurais pu écrire quelques lignes sur le joli parcours de Roger Federer (enfin, ça reste quand même une défaite en demi et pour le Maître c'est presque un échec...), mais le coeur n'y était pas. Pas envie non plus d'analyser le revers plus ou moins étonnant de notre Stan national. Juste une petite ligne pour saluer la belle victoire d'Angelique Kerber chez les femmes et le nouveau succès de Martina Hingis en double. Ce n'est pas le sujet de ce post, mais perso je suis totalement favorable à un duo Federer - Hingis aux JO de Rio !

Bref, à l'image de la cuvée 2015, cette édition 2016 est à oublier au plus vite et à balancer dans la Fosse des Mariannes. Force est de constater que le circuit est dominé, pardon, est sur-dominé par un monstre au tennis aussi spectaculaire qu'un concours de tir à l'arc. Novak Djokovic ne fait rêver personne avec son jeu défensif, ses mimiques, sa tête de Joe Dalton et son Boris Becker. Il gagne sans passion, il triomphe sans panache. Djokovic est en passe de devenir le numéro 1 mondial le plus ennuyant de l'histoire de la petite balle jaune, juste derrière Ivan Lendl. Pour preuve cette finale où se sont succédé les erreurs directes, où les deux protagonistes n'ont rien essayé, n'ont rien inventé. Deux mecs scotchés à leur ligne de fond se contentant de renvoyer la balle et d'endormir un public apathique. Mais quelle daube ! 

Comme me l'a soufflé un pote espagnol, Crevette à l'ail pour ne pas le nommer, le meilleur acteur de cette finale fut sans conteste l'arbitre Ramos. On va donc au devant d'une saison infecte, où le seul suspense sera de savoir quel joueur se fera exploser par Djokovic en finale. J'espère évidemment me tromper, mais il semble évident que le Serbe possède une immense marge de sécurité par rapport au reste du peloton. Il y aura peut-être quelques surprises, comme l'année passée à Roland Garros, mais ce n'est même pas sûr... Je pose d'ailleurs ouvertement la question : Novak Djokovic va-t-il gagner les quatre tournois du Grand Chelem cette année ? A moins d'une blessure, je le crains oui...

Alors on espère désormais un réveil de Rafael Nadal pour la saison sur terre (si si...), un grand Rodgeur cet été à Wimbledon et un retour en grâce de notre Stan national. On espère également que Murray ose beaucoup plus face au numéro 1 mondial. Ce n'est pas en produisant le tennis ultra-défensif de dimanche que le Britannique pourra espérer autre chose qu'une déculotté face au coton-tige. Peut-être aussi qu'un joueur comme Raonic, impressionnant en ce début d'année, pourra créer la sensation dans un très grand jour. Bref, pour que le tennis soit beau, il faut de vraies et belles oppositions. Ce qui n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui, tant le Serbe domine son sport avec maîtrise, réalisme et froideur.