26.11.14

Le bal des frustrés


Putain de bordel de merde. Depuis deux jours, je ne sais plus quoi dire, j’ai l’esprit plein d’émotions. Impossible de te recracher tout ce que je pense, tout ce que je vis. Je berce dans le bonheur. Pas moyen de faire un vrai post de fin à la hauteur de ce titre magique. Mais voilà, les Français nous ont sorti un truc de fou. Un truc qu’il n’y a qu’eux pour inventer. Alors là oui, je peux clôturer cette Coupe Davis avec la joie et la rage d’un mec heureux quoiqu’un peu énervé.

Que n’apprend-on pas ce matin dans L’Equipe ? Wawrinka se serait fait alpaguer dans les toilettes du gala final par Kinder Bueno, Mary Poppins et Jeanne D’Arc. «Ouais mec, tu nous a manqué de respect, bouffon ! Vas-y va pourquoi que tu t’es pas mieux tenu en conférence de presse ? Dans ma téci ça serait pas passé comme ça quoi ! » Putain j’en ai connu des trucs dans ma vie. J’en ai entendu des théories de merde. Mais là, c’est le sommet du blues. Sérieux, les Français qui viennent expliquer à Stan qu’il a une grande gueule, c’est Rocco Sifredi et Marc Dorcel qui reprochent à Darius Rochebin de maltraiter les femmes ! C’est Bernard Tapie qui fait la morale à Robin Cornelius sur l’éthique dans le business ! C’est Franck Ribery qui explique à Joël Dicker que son livre est mal écrit ! C’est Clara Morgane qui trouve que Maria Mettral est provocante en présentant sa météo ! C’est Richard Virenque qui dit que Laurent Dufaux est un gros dopé !

Putain, les plus grandes gueules de l’histoire du monde viennent nous faire la morale pour deux tacles en conférence de presse. J’hallucine, je rêve, je verse. Sérieusement les mecs, vous avez déjà chialé tout le week-end en proposant un tennis de fillettes, Monfils mis à part. Le public ci, le public ça. Vous n’allez pas encore nous faire chier un dimanche soir ?!? Vous ne pourriez pas la fermer, votre putain de grande gueule ? Faut-il vous rappeler que pour une finale à Melbourne, on vous comparait déjà à Mohamed Ali ? Faut-il vous rappeler que pour une victoire aux Petits-As, on vous a entendu dix ans ? Faut-il vous rappeler que depuis qu’on enchaine les titres en Grand Chelem, vous vous touchez encore le bout sur une victoire de Yannick Noah à Roland Garros, short court et raquette en bois ? Sérieux, à force d’être des losers sur le terrain, ça ne vous viendrait pas à l’idée d’avoir une attitude digne ? De garder pour vous votre frustration de petit con Chevignon à qui on a volé sa madeleine à la récré ?

Mais qu’a fait la France, qu’est devenue la France pour nous enfanter des gaillards pareils ? Je ne comprends plus rien ! Je ne sais pas d’ailleurs ce qui est le pire. Que ces mousquetaires au physique de chips et au mental de coton entreprennent Wawrinka dans les chiottes ? Ou que ça sorte dans les journaux avec les explications de Julien Benneteau ? Tout cela est bien entendu pathétique, un récit de pauvre (pardon de sans-dent) dans un décor d’opérette en carton mâché. Mais le pire dans tout ça et je pèse mes mots, c’est le discours d’Arnaud Clément. Une honte, une tache de la part d’un capitaine qui montre ici toutes ses limites. Ou plutôt que le syndrome Domenech n’a pas fini de hanter l’esprit du sport français. Arnaud Clément, capitaine, s’il respecte sa fonction, s’il comprend les enjeux, il se met au-dessus de la mêlée ! Mais non, ce dernier a préféré se coucher dans le caniveau en compagnie de toute sa bande de médiocres. Un faible, une faiblesse impardonnable à ce niveau. Dans la réflexion qui devrait suivre cette déroute, il serait bien que la Fédération Française de Tennis se rappelle aux bons souvenirs de mecs qui ont une éthique et des principes, qui ne se laissent pas bercer par les désidératas d’un groupe qui n’a jamais rien gagné d’autre que des Chupa Chups dans leur carrière de bisounours. A ce rythme, c’est au futur qu’ils vont apprendre à conjuguer la défaite. Eux qui déjà maîtrisent le verbe perdre au présent et au passé comme personne. Toute référence à Guy Forget est à peine voilée.

Bref, cet incident est d’une tristesse sans nom. D’autant plus triste que le tennis de Gasquet, la folie de Monfils ou la rage de Tsonga ne sont de loin pas pour me déplaire, bien au contraire. Que l’engagement de Benneteau durant le double est exemplaire. Mais serrer un mec dans les toilettes à trois ou quatre c’est des méthodes de barbouzes, de petits cons frustrés armés de toutes petites couilles qui n’ont d’égal que la taille de leur cerveau.

J’aimerais d’ailleurs leur dire que dans notre petit coin de pays, dans la presse et dans ce modeste faux-blog, Rodgeur et Stan auraient pris des sonnées monumentales s’ils avaient joué cette finale à leur niveau. Et ils les ont déjà prises par le passé. J’aimerais te dire Tsonga, qu’il n’y a que la complaisance médiocre de la presse française pour ne pas te faire trembler par rapport à ta performance du week-end. Il est plus simple en effet de s’en prendre à Richard. Mais Richard lui était sur le terrain pendant que tu séchais tes larmes sur le bord du court. Il a au moins eu ce courage, contrairement à toi.

J’aimerais te dire que pendant que tu rêvassais à ta finale perdue à Melbourne, Stan s’entraînait comme un chien pour devenir ce qu’il est devenu. Un chien seul je le précise. Parce que toujours dans ce petit coin de pays, on ne lui a rien pardonné. Combien de moqueries a-t-il essuyé sur ses quarts de finale perdus ? Combien de mépris a-t-il pris suite à ses victoires à Casablanca ou au fin fond de l’Inde ? Pour émerger au cœur de l’exigence du peuple du tennis suisse, habitué aux triomphes incessants de Federer, il a dû se battre avec la force et la rage d’un affamé, avec le cœur et le mental d’un mercenaire. Et que la claque qu’il t’a mise vendredi n’est que la juste résonnance à ton dédain mal placé suite à sa victoire à Melbourne. 

Je ne veux pas faire de toute cette histoire un «WC-gate», mais il me semble quand même que ces gens nous doivent des excuses. Et il n’y aura que des excuses publiques pour que nous pardonnions et que nous arrêtions de négliger ces petits frustrés dédaigneux qui n’ont que la bêtise et l’ignorance affichées comme principe.

Bref mes amis, vous m’excuserez la rage témoignée dans ce post, vous m’excuserez l’agressivité du moment suite à cette victoire qui nous berce dans le bonheur depuis trois jours, mais je fais partie de ceux qui n’acceptent pas de prendre des leçons de vie par des clowns ! Et j’ai sincèrement une tolérance limitée face à la connerie.

23.11.14

La ballade des gens heureux !!!!!!


Journaliste pour ta première page
Tu peux écrire tout ce que tu veux
Je t'offre un titre formidable
La ballade des gens heureux
Je t'offre un titre formidable
La ballade des gens heureux 

Putain les gars !!! C’est fabuleux !!! On l’a fait !!!! Ils l’ont fait !!! Après tant d’années de frustration, on a enfin soulevé ce putain de Saladier ! Un Saladier qu’on va désormais brandir haut du Cervin, sur la Rade, sur la Place Fédérale, en haut de la Jungfrau, sur le Lac des Quatre-Cantons, à Lugano, Schaffhouse, Zurich, St-Gall, Fribourg, Coire et j’en passe et des meilleurs ! Et tout d’abord à la Place de la Navigation de Lausanne, à quelques mètres du club où Stan The Man, LE héros du week-end et l’homme qui a toujours répondu présent pour cette équipe, a tapé ses premières balles… C’est beau et tellement mérité !!

J’aimerais vous dire tellement de choses mes amis, tellement de choses. Je ne sais pas dans quel sens aller et par quoi commencer. Dimanche dernier, la terre a tremblé et nous étions perdus comme un groupe de contemporains fribourgeois au milieu de Londres… Et puis la semaine s’est passée. Et puis Stan a explosé Tsonga. Et Rodgeur s’est fait ramasser par la Monf. On était bien, on était mal, on était tout à la fois. Samedi matin, on ne faisait pas les malins, jusqu’à ce que Severin nous annonce qu’il alignait Stan et Rodg. On a souffert sur quelques balles de break, mais on a fini par tout déménager. Bref, hier soir on était bien, ce matin aussi après l’annonce de la titularisation de Gascoke. Oui, on était sereins, confiants. Et puis cet après-midi, on n’a pas eu le temps d’avoir peur. Juste un peu au début de match devant la longueur des échanges. Et puis dès le gain du deuxième set, on a commencé à chanter : «Je viens te chanter la ballade, la ballade des gens heureux !!!» Avant d’enchaîner sur des «We are the Champions !!!» d’anthologie dès la balle de match terminée, dès que Rodgeur s’est étendu sur le sol et a versé ses premières larmes. M Y T H I Q U E !!!!

Parce qu’aujourd’hui, nous sommes heureux, ivres de joie et ivres tout court ! La Suisse est heureuse, la Suisse a la gaule et a eu la Gaule ! Ha ha ha ! Pour la première fois du sport suisse, on est CHAMPIONS DU MONDE !!! Rodgeur, Stan et toute l’équipe, vous êtes des géants et j’espère qu’à l’heure où j’écris ces quelques lignes, vous êtes en train de descendre des litres de champagne ! Vous avez fait un truc de ouf, un truc de malade que nous raconterons encore dans 30 ans si la vie, l’alcool et les potes nous en laissent le temps. Ce week-end est pour l’histoire, ce week-end est pour l’éternité, ce week-end est gravé à jamais dans nos vies, dans nos coeurs !

22 ans qu’on rêve de ça, 22 ans qu’on attend que ça. Se retrouver en finale de Coupe Davis pour soulever ce putain de Saladier ! 17 Grands Chelem, des centaines de victoires qu’on attend que Rodgeur nous ramène ce titre historique pour la Suisse. Et il y a Stan, des années qu’il cravache dans son coin, souvent tout seul, pour garder cette équipe hors de l’eau. Des années qu’il se monte un jeu et un coffre de champion pour nous faire vibrer sur le circuit et faire du pied au Maître. Alors en cette année 2014 où tout sourit aux Suisses, il était temps. Il était temps de gagner cette Coupe Davis. Et en ce dimanche 23 novembre 2014, c’est fait ! Sur le sol de nos meilleurs ennemis qui plus est. Des Français qui, il faut le reconnaître, auront été sympas et gentillets ce week-end, dominés sur le terrain et dans les tribunes, et presque trop respectueux devant le monument Federer. Putain les mecs, nous aurons connu les plus belles années du tennis suisse. Nous aurons connu tous les titres, tous les records, ne manquait plus que de poser cette tour et ce Saladier sur terre suisse.

Ce soir, nous sommes heureux. Heureux comme personne. Merci les gars. Merci Stan et Rodgeur de nous avoir offert le dernier titre qu’il manquait au tennis suisse. Nous sommes au panthéon. Au sommet de notre art ! On n’a plus de voix mais on a quand même envie de chanter «la ballade des gens heureux !» 

https://www.youtube.com/watch?v=Wzkz9IABhPk 

Désolé, je suis rond, je ne peux pas écrire plus... mais putain comme la vie est belle !!!!!!! 

Et désolé aussi, on ne s'est pas foutu à poil dans le Lac Léman, mais devant la gare de Lausanne, c'est pas mal aussi ?!? HOP SUISSE !!!!!!!!!!!

L’HISTOIRE en majuscules !!!

 
Bon, tu m’excuseras, ça fait depuis vendredi 13h que je ne suis pas descendu en-dessous de 1 pour mille… Deux jours que je m’excite, que je crie, que je saute comme un débile sur chaque point. Ce week-end, je donne tout, absolument tout, quitte à perdre 10 ans d’espérance de vie ! Je ne connais pas l’intensité émotionnelle d’un spectateur d’Opéra, mais si le mec arrive à se mettre dans un état pareil en écoutant un eunuque matraqué ses cordes vocales, ben je dis chapeau et je lui demande surtout l’adresse de son pharmacien.

Vous vous rendez compte les gars !?!? Il est là ce putain de Saladier d’Argent, devant nos yeux, prêt à escalader le Cervin. En 114 ans d’histoire, le plus mythique des trophées du tennis n’a jamais été aussi près. De Genève à St-Gall, de Bâle à Lugano et de Lausanne à Zurich, tout un pays retient son souffle. Des millions de fans, des millions de Suisses seront devant leur poste de télévision, dans une fan-zone ou dans un bar comme l’équipe de CartonRouge.ch qui a prévu de tout faire péter au Bamee Bar. Dans le stade Pierre-Mauroy, les fabuleux supporters helvétiques – à grands coups de cloches et de verres de blanc – vont continuer à faire honneur à notre pays. Je peux t’assurer que c’est hallucinant de voir à quel point 3'000 Suisses peuvent faire autant, voire plus, de bruit que 24'000 événementiels frocards !

Oui, tout est prêt pour vivre un dimanche d’anthologie. Je reviendrai en vitesse sur les deux premiers jours. Deux premiers jours qui nous ont offert trois matches à sens unique, et forcément un peu moins d’émotions que trois matches qui se terminent à 8-6 au cinquième… Mais c’est peut-être mieux pour notre santé…

Et franchement, on s’en branle ! Aujourd’hui nous sommes dimanche. Dimanche 23 novembre 2014, il est 11h et je suis déjà chaud de chez chaud. La Suisse mène 2-1 et nous avons deux chances, deux opportunités de ramener ce putain de Saladier d’Argent au pays. Bref, l’histoire est en marche. Mais il faut se mettre la tête au froid. Parce que nous le savons tous et l’histoire nous le dit, le dernier point en Coupe Davis est le plus dur à aller chercher. Chacun a la confiance qu’il veut, mais c’est ainsi. Imagine que Tsonga ou Gasquet soient sortis de leur dépression cette nuit ou que Monfils ne soit toujours pas redescendu de son nuage. On risque de passer un dimanche de fou !!! Avec des montées dignes d’une soirée sur une plage de Thaïlande à bouffer des billes toutes les 10 minutes et des descentes, ben digne de la même soirée en fait, quand tu te réveilles à poil sur la plage, à côté d’un travelo, le soleil dans la gueule…

Bref, Rodgeur et Stan, la destinée de tout un pays est entre vos mains. Vous avez le choix de le mettre en transe pour les dix prochains jours ou de le laisser chialer dans sa grisaille merdique de novembre à l’aube des Fêtes qui seront de toute façon dégueulasses sans le Saladier sous le sapin… Faites gaffe quand même, parce que nous sommes le pays qui a inventé EXIT, et suivant le résultat, on pourrait bien être quelques-uns lundi matin à faire la queue devant la porte de leur association pour leur expliquer que nous ne supportons plus la phase terminale du cancer de la défaite. Cette maladie typiquement suisse qui nous mange l’estomac et les tripes depuis que nous sommes nés. Cette maladie qui nous a déjà attaquée deux fois cette année lors de la Coupe du Monde au Brésil.

Plus sérieusement, nous n’avons aucune raison de ne pas y croire. Parce que Rodgeur a récupéré et que Stan est en mode Stanimal ! Ils ont chacun une cartouche dans leur fusil. Et si tous les chasseurs de nos montages, à la Williamine dès 7 heures du matin, arrivent encore à taquiner le chevreuil après le repas de midi, tu ne vas pas me dire que nos deux tireurs d’élite ne vont pas arriver à aligner un coq durant tout l’après-midi ??

C’est écrit dans les étoiles. Ce week-end ne peut être que mythique, magique, historique ! Alors on se motive tous, on se mobilise. On mange son bircher et on va mettre un cierge à l’église. On pense à Rodgeur et Stan en permanence, on s’habille en rouge. On range son chat, sa femme, sa belle-mère, bref on réduit tout ce qui n’est pas prêt à te comprendre, à vibrer aux exploits des deux Suisses. On met le son de la télé au maximum, on insulte la première voisine qui vient sonner, et ON SOUTIENT L’EQUIPE SUISSE DE TENNIS !!! ON EMMERDE tous ceux qui pensent que la Coupe Davis est une compétition de seconde zone. Bref, on hurle, on chante, on saute, on vibre et surtout ON GAGNE !!!!!!!

21.11.14

On y est !!!

Alors voilà, l’équipe de Suisse avait décidé de ne pas trop laisser traîner les choses et les blabla s’éterniser. A 9h30 hier matin, Rodgeur était sur le ring pour s’entraîner avec Stan. Trois heures avant le tirage au sort tant attendu, ils ont frappé quelques balles pendant 40 minutes. Et le Bâlois en est sorti avec un certain flegme : «je ne m’entraîne jamais à fond la veille d’un match.» Ok grand Maître, on ne t’emmerde pas plus, on te fait confiance parce que franchement on n’est personne pour te dire quoi que ce soit. Ça serait Allegro ou Heuberger, on verrait les choses différemment. Ça m’a d’ailleurs toujours rendu fou de voir les membres Senator des hôtels Ibis du monde se prendre pour des grands les week-ends de Coupe Davis, alors qu’ils auraient dû bouffer du chien enragé toute la semaine pour tenter de gagner un peu plus de deux jeux par set. Bref, revenons à nos moutons.

Le tirage au sort l’a décidé, ce sera Tsonga – Wawrinka dès 14h. Un premier match qui sent la poudre ! Pourquoi ? Parce que Hingis sera sur la chaise de l’arbitre ou parce que Gasquet sera sur le banc ? Ok j’arrête mes conneries… Non sérieux, voilà un match dantesque pour ouvrir une finale historique, c’est beau ! Deux costauds, deux déménageurs qui se sont tiré la bourre chaque fois qu’ils se sont affrontés. Tsonga – Wawrinka ça peut taper des heures, ça peut trouver les lignes comme les bâches ; ça peut monter très haut et retomber assez bas en quelques jeux. Alors du niveau, il y en aura, des creux aussi, mais une chose est sûre, ils ne vont rien lâcher et on ne devrait pas s’emmerder. Un combat de chefs qui va valoir son pesant de cacahuètes. Et qui pourrait coûter très cher pour l’équipe qui le perd…

Je ne veux présumer de rien, mais j’ai quand même l’impression, en toute honnêteté, qu’il va peser un certain poids sur les épaules du Kinder Bueno, une certaine pression. J’étais dans l’arène hier matin et faut reconnaître que ça va masser… Je rigolais hier de la température du lieu, mais honnêtement, le Pierre Mauroy en configuration tennis, ben c’est beau ! Impressionnant même. C’est bien un truc que les Français n’ont pas raté et c’est tant mieux pour le spectacle. Bravo et merci à eux ! Bon je me calme, parce que les connaissant, Dieu sait les conneries qui peuvent encore arriver. Une grève des placeuses menée par une CGT des grands jours, un t-shirt anti-Hollande sous le maillot, une attaque en règle de Greenpeace ? Ou un show de Montebourg outré que les balles ne soient pas fabriquées dans l’arrière-cour d’une usine de pneus de Clermont-Ferrand ?

Deuxième rendez-vous de la journée. Un certain Monfils – Federer. La Monf s’est mis sur son 31, version mi-Jackson Five mi-Averell Dalton. Détendu comme à l’accoutumée, lui ne devrait pas sentir la pression. Parce que le Noah du pauvre, la dernière fois qu’il a eu plus de deux de tension, c’est quand on lui a annoncé que les Tokio Hotel arrêtaient leur carrière. Tennistiquement parlant, ça va être un peu la merde pour le Rodg. La terre battue est favorable à Monfils qui va pouvoir jouer trois mètres derrière la ligne de fond, relancer péniblement ses balles à 2 mètres au-dessus du filet et ralentir le jeu. Un Thierry Champion de la grande époque, le charisme et le show en plus. Il va donc bien entendu tenter quelques coups ahurissants dont lui seul a le secret et quelques plongeons inutiles avec jet de raquette, la bouche grande ouverte histoire de se mettre le stade dans la poche.

Bref, les cartes sont abattues, il faut maintenant jouer. Dans une configuration classique, nous n’avons rien à craindre de Tsonga ou de Monfils, mais la Coupe Davis adore tromper son monde et personne ne sait à combien de pourcents sera la pompe de Federer.

Maintenant les gars, je ne peux terminer ce post sans revenir la larme à l’œil sur notre épopée de 1992. Parce que nous sommes arrivés en terres américaines avec une hargne de loup. Parce que le premier jour de la Coupe Davis, le stade était suisse avec le bruit assourdissant des cloches de nos compatriotes. J’ai mis cinq sets et usé plus de dix raquettes pour terrasser Jim Courier, supporté par une horde de fans hystériques qui y croyaient plus que moi. La bave au bord des lèvres, je suis allé chercher au fond de mes tripes chaque point. Une émotion immense, un match d’une intensité folle. La suite vous la connaissez. Nous avons frisé l’exploit en double pour finalement perdre contre la plus grande équipe de Coupe Davis de tous les temps. Personne ne nous en veut, mais je donnerais tout aujourd’hui pour la gagner. Alors voilà, si Rodgeur, Stan et toute la bande nous lisent, qu’ils sachent simplement que tout un pays est derrière eux et qu’une finale ne vaut la peine d’être jouée que si on la gagne. Et qu’une finale n’est belle que si on la joue à fond et qu’on y laisse ses couilles, son cœur et sa rage !

Rodgeur, Stan, Marco, Michael et Severin, toute une nation est avec vous, des millions d’Helvètes ne pensent qu’à ça depuis des jours, des semaines. On vous aime, on y croit et on veut plus que tout vous voir ramener ce putain de Saladier d’Argent au pied du Cervin !! Défoncez-vous pour la patrie, faites-nous vibrer, trembler, gueuler et chialer de bonheur !!!


Et si vous le faites, ce n’est pas à la Place de la Palud qu’on se mettra à poil, mais bien dans les eaux du Lac Léman... Les paris sont pris, l’Histoire est en marche, allez les gars !!!!!!

20.11.14

Il est là !!!

Nom de Dieu de putain de bordel de merde que c’est bon !!! Depuis dimanche soir qu’on est mal, qu’on rumine notre rage dans notre coin, qu’on broie du noir et qu’on fait des théories de merde. On guette le moindre soubresaut, la moindre information. Il est finalement apparu sur le court de la finale de Coupe Davis. C’est beau, c’est bon et ça fait du bien ! C’est comme dans les boums de l’époque quand ton meilleur pote t’annonçait la participation de la bombe du collège. Tu passais deux heures à l’attendre en faisant semblant de t’intéresser à sa meilleure copine. Celle que tu n’aurais pas osé toucher avec une branche, mais avec qui t’es prêt à tous les sacrifices quitte à t’envoyer le premier quart d’heure américain avec elle. Bref, après deux heures, t’attends toujours comme un con, t’as plus rien à lui dire, t’en peux plus de l’entendre parler de son orthodontiste et pèterait la gueule à la moitié de tes potes. Mais là elle arrive. En un mot comme en mille, la soirée a changé !

Ça n’enlève rien à l’inquiétude qui persiste. Ça n’enlève rien au fait que depuis dimanche on sait que Rodgeur, s’il doit jouer vendredi, n’arrivera pas dans les meilleures conditions. Parce que la demi-heure d’aujourd’hui et éventuellement l’heure de demain ne changent rien. Par contre, le voir taper quelques balles, lâcher quelques bonnes accélérations et un petit coup entre les jambes sont une bouffée d’oxygène qui donne à toute la Suisse la possibilité de croire à nouveau au rêve. La boum prend tout de suite une autre dimension !

Alors ce soir je pense à tous ceux qui ont oublié de respirer depuis que Federer est venu palot expliquer à 17'000 Britchons qu’il ne jouerait pas la finale du Masters. Ce soir je pense surtout que cette finale ne peut simplement pas se jouer sans lui. Ça serait trop moche, trop dur, trop frustrant pour que ça puisse arriver. Et honnêtement, on n’a pas menti à sa mère, on n’a pas prétexté d’aller dormir chez un pote, on ne s’est pas envoyé un interminable voyage en bus à travers la ville pour rentrer brecouille à parler avec la plus moche du collège ! Rodgeur est là, on y croit comme jamais et la vie est tout d
’un coup plus belle !

A part ça, après avoir recadré un peu les débats dans le clan suisse, tu me permettras aujourd’hui de m’attarder sur nos amis français. Tu sais les mecs qui s’entraînent depuis 15 jours dans la joie et la bonne humeur. Qui ont trouvé à Bordeaux le lieu idéal pour se construire un mental, un esprit d’équipe et une motivation à faire trembler la terre entière. Ben franchement, ils auraient mis la bonne humeur au programme que l’on n’aurait pas gueulé. Sérieux, t’as vu les gaillards en conférence de presse ? Je ne suis pas sûr que quand Hollande enterre ses militaires aux Invalides, il tire la même gueule à fermer cinq portes.

Ok, Lille n’est pas la Côte d’Azur. Et certainement qu’il manquait une Playstation à l’hôtel. Et je veux bien qu’ils soient concentrés et qu’ils ne souhaitent pas être déstabilisés par la Rodgeur mania qui emporte tout depuis dimanche. Il n’empêche que jusqu’à preuve du contraire, ils ne sont pas venus à Lille pour enterrer la moitié de leur famille ! Même si la température qui règne dans le stade avant l’arrivée du public nous rappelle nos pires visites à la morgue... La température est la même, sauf que l’espace est plus grand. En gros, après avoir payé la location du stade (toute référence au combat du président du LOSC est volontaire), il ne reste plus grand-chose à la Fédération pour le chauffage, donc on attend l’arrivée des 27'000 spectateurs pour espérer chauffer l’espace. Je ne sais pas si t’as prévu d’y aller, mais franchement prends ta doudoune et ton litron de coing, ou prends du poids comme Martine Aubry, parce qu’il va falloir mettre une sacrée passion pour te sentir ailleurs que sur la banquise.

Mention spéciale également aux journalistes de L’Equipe ! Ou plutôt à toute l’équipe de boutonneux du troisième sous-sol de la rédaction qui s
est envoyé toutes les statistiques de l’histoire de l’équipe de France de Coupe Davis. Sans doute se sont-ils branchés au centre de calcul du CERN. Sans doute ont-ils voulu suivre la tendance de Canal+ qui nous embarque tous les mardis soirs dans des débats sans nom à grands coups de statistiques pour des conclusions aussi inutiles que leurs chiffres. Je vais paraître un peu vieux jeu, mais à un moment donné le sport reste le sport et l’alignement de chiffres n’aide pas à être moins con. J’en veux pour preuve la réalisation de la «dream team de l’histoire» dans laquelle figure un certain Guillaume Raoux ! Tu te souviens de Guillaume Raoux ? Non ? Alors je te remets dans le contexte : Guillaume Raoux, c’est la dégaine d’un ingénieur EDF qui vit dans une maison préfabriquée de la banlieue parisienne, les lunettes de Mesrine et le polo Lacoste XL de son père. Le tout avec un tennis à faire rêver un banc de veuves à la retraite en voyage au Marché de Noël de Colmar. Putain fallait le sortir lui, énorme ! J’en ris encore. La France a ses raisons que la raison ignore… Mais une chose est sûre, si Raoux devait jouer le double ce week-end, on alignerait Lammer et Chiudinelli avec deux raquettes de ping-pong qu’on serait sûr de faire le point !

Trêve de plaisanterie, on n’attend plus qu’une chose, le tirage au sort ! Dernière étape avant de lâcher les fauves dans et autour de l’arène. Je ne sais pas toi, mais moi je suis excité comme un gamin devant un stand de friandises. Et autant te dire que je n’ai pas l’intention de me faire faucher le dernier Kinder Bueno. Il est là, on y croit !!!

PS : putain les gars, vous n’avez
quand même pas imaginé que ce blog allait s’arrêter à trois jours du rendez-vous le plus important de l’histoire du tennis suisse ?!? Faudrait nous couper les mains, nous mettre en prison et nous violer toute une nuit pour que l’on ne s’enflamme pas sur ces trois jours ! Donc ne vous inquiétez pas, on est là et bien là !!!

19.11.14

MESSAGE DES AUTEURS DU VRAI-FAUX DE BLOG DE MARC ROSSET

Suite au «buzz» créé par notre blog ces trois derniers jours, notamment sur les réseaux sociaux, nous tenons à préciser que le vrai Marc Rosset n’est EN AUCUN CAS lié aux propos que nous tenons.

Nous prenons l’entière responsabilité des propos tenus sur ce blog, et des éventuelles conséquences qu’ils pourraient engendrer, et présentons nos excuses aux personnes qui ont pu être blessées par nos attaques, en particulier Mirka Federer.

Plus que tout, nous respectons le vrai Marc Rosset et sommes des fans de tennis, des vrais !

Bonne finale de Coupe Davis à tous et rendez-vous ici pour de nouvelles aventures,

Marc-Olivier et Vince McStein, les deux auteurs du vrai-faux blog de Marc Rosset depuis août 2006

18.11.14

Du calme, les pucelles…

Putain les gars on se détend ! Il se passe quoi là ? Federer se blesse et tout part en couille. Il n’aurait pas dû gagner contre Stan, il aurait dû laisser filer le match… Il s’est blessé comme un con égoïste… Et McEnroe enchaîne avec ses délires d’engueulade (lui qui ne comprend pas le français…), tout ça repris par L’Equipe bien intentionnée qui nous parle de témoignage d’un photographe…

Mais on est où là les mecs ?!? A quatre jours de jouer la finale de la Coupe Davis ! Et tous les coups sont permis, surtout du côté français. Alors on ne s’enflamme pas. Même s’il est vrai que nous ne sommes pas aidés par une presse romande bête à manger du foin, prête à prendre n’importe quelle nouvelle venue de France pour faire des clics.

De un, Rodgeur s’est battu comme un lion pour passer le cap face à Stan et qu’on le veuille ou non, c’était très bien ! Non seulement parce que ça nous a montré que Stan a retrouvé un putain de bon jeu ! Et deuxièmement, parce que si Stan s’est foutu une pétée dans son hôtel de Londres, je peux te dire que ça fait du bien, et je sais de quoi je parle ! Je l’aurais même volontiers prise avec lui, si tu vois ce que je veux dire. Et j’aurais volontiers mis Safin et Gulbis dans mes valises, je te jure qu’on lui aurait remonté le moral en moins de temps qu’il ne faut pour boire un shot de Jägermeister. Un aller simple pour le Carlton durant la nuit, parce que je crois savoir que cet hôtel lillois a une réputation à faire pâlir les meilleures trappes de Moscou…

Sinon, il paraît que Stan n’est pas le meilleur pote à Federer ? Ah bon ? C’est un scoop ? Sérieux, tu penses sincèrement que le petit encaisse les absences de Rodgeur en Coupe Davis sans broncher ? Qu’il s’envoie Séverin Lüthi depuis 10 ans avec une joie démesurée ? Qu’il vit une carrière de malade dans l’ombre du Maître sans se dire «merde putain, si seulement l’autre con n’était pas là, je serais un dieu en Suisse !» Tu crois sérieusement que le gamin, après ses excellents résultats cette année, n’a pas commencé à avoir envie de faire autre chose que de subir les désidératas de Sa Majesté ? Stan a pété les plombs samedi soir, parce qu’il voulait avoir la peau de Rodgeur avec la rage et la hargne du mec qui n’aime personne, surtout pas le mec en face de lui, qu’il s’appelle Roger, Simon ou Jean-Luc. Point.

Il n’aime pas Mirka ? Mais qui aime Mirka à part Roger, les journalistes de L’Illustré et les ménagères suisses allemandes ? Personne ! Mirka c’est une antipathique née qui gère l’agenda de son mari depuis dix ans au gré de ses désirs et de sa mauvaise humeur. Toute personne qui a connu Rodgeur avant et après Mirka pète les plombs. Alors quoi, t’as jamais eu un pote qui sortait avec une conne ? Moi j’en connais plein et je pourrais même te donner les noms… Mais il n’empêche que Rodg est bien avec elle, très bien même, alors tant mieux pour lui et chapeau à elle. Et tu sais quoi ? Je crois même savoir que Stan n’était pas invité au mariage des Federer… Tu sais qui a fait les cartons d’invitation ? Tu veux un dessin ?

Bref, Roger et Stan ne sont pas les meilleurs amis du monde, c’est une certitude. Je ne suis même pas sûr d’ailleurs que Rodg ait un nombre infini de potes. Ça n’empêche pas qu’ils soient capables depuis toujours de livrer des matches de malade et même en double. Ils sont capables de se tirer la bourre en face à face. Ils sont capables de passer du bon temps ensemble et de se marrer, c’est une certitude. Mais sérieux, y’a un moment où le mec qui est avec toi, bon pote ou pas, ben il peut sincèrement te casser les couilles. C’est comme ça, c’est la vie. Parce qu’il te saoule avec ses théories de merde, parce qu’il ne veut pas partir avec toi en boîte alors que t’es chaud comme une baraque à frites, parce que ça fait cinq fois que sa meuf l’appelle pour savoir où il est et qu’il n’a pas pris la peine de l’envoyer chier comme il se doit ! 

Tu penses sérieusement que j’avais envie de jouer au Scrabble ave Jakob les soirs de préparation ou la veille d’un double ? Tu crois qu’il était content de me voir arriver déguisé et rond comme une queue de pelle dans sa chambre à 5 heures du mat' alors qu’il dormait comme un loir avec ses peluches ? Tu crois qu’il aimait m’entendre dégueuler dans la chambre d’à côté ?

Alors oui, peut-être que ce matin, Stan avait tout sauf envie de s’envoyer un vol en jet privé avec Sa Majesté. D’attendre que cette dernière ait fini de se faire masser, de se maquiller, d’embrasser sa famille, de plier ses chemises dans sa valise et de tourner un spot publicitaire pour Nike pour éventuellement quitter Londres pour Lille. Il avait juste envie de prendre son break sans que personne ne l’emmerde et de faire les choses à sa manière sans devoir compter sur l’agenda d’un roi. Autant te le dire tout de suite, à sa place, j’aurais fait la même chose. Il est passé par la cuisine ? Tu m’étonnes, t’aurais envie toi de t’envoyer 50 journalistes qui te demandent comment va Federer ?

Donc sérieux, on arrête les conneries. Aujourd’hui, ce soir, cette semaine, il n’y a qu’un truc qui compte : l’état de santé du Rodg ! Parce qu’on ne va pas se le cacher, il n’y a que ça qui pourrait nous pourrir le week-end d’une vie ! Wawrinka sera prêt et bien prêt ! Prêt à s’envoyer du coq cru ou cuit. Prêt à cravacher tout le week-end pour ramener ce putain de Saladier au nez et à la barbe de nos meilleurs amis. Et je peux te dire que connaissant le gamin, avec la rage qu’il contient au fond de lui depuis samedi, il va être chaud comme la braise. Et même s’il doit s’aligner avec un lépreux, il cravachera les trois jours pour tout faire péter. Parce qu’il est comme ça, qu’on l’aime comme ça et parce que c’est comme ça uniquement qu’on écrira en lettres d’or l’une des plus belles pages du sport helvétique.

16.11.14

Du rêve au cauchemar...

S’ouvrir les veines et chialer toute la nuit, peut-être toute la semaine, peut-être tout le restant de notre vie… Franchement, je tire la gueule, j’ai la gaule en berne et je me sens perdu comme rarement. Que veut dire le forfait de Rodgeur ce soir ? Les plus optimistes et les plus naïfs nous disent que Federer se préserve pour la finale de la Coupe Davis. Et ben moi je le dis comme je le pense : mon cul !

Le Maître est mal, il a mal au dos, il est blessé et fatigué. Point final. Parce que le Bâlois est un compétiteur, n’est pas un gland et veut jouer tous les matches. Y’a qu’à voir samedi soir la rage qu’il a mis à gagner sa demi-finale en sauvant quatre balles de match. Donc s’il n’est pas entré sur le court ce dimanche à Londres, c’est la merde. Une merde noire. Rodgeur connaît son corps par cœur, s’il déclare forfait, c’est qu’il a vraiment quelque chose qui ne va pas et il sait lui mieux que tout le monde que ça peut l’embêter pour la Coupe Davis. D’ailleurs, si Roger s’était douté que son corps pouvait lâcher, se serait-il envoyé trois sets samedi soir contre Wawrinka ? Pas sûr, il se connaît trop bien. S’il ne joue pas cette finale du Masters, c’est que c’est vraiment la merde et que cette blessure lui tombe dessus.

Et tu me croiras si tu veux, ou pas, mais je te dis que s’il est sur le terrain vendredi, ce qui est loin d’être sûr, il ne sera pas à 100%... Demain, il est censé voyager sur Lille et prendre le pouls de la terre battue mardi. A la place, il se soignera ce soir et demain. Ensuite, il va regarder s’il peut s’entraîner, ou pas. Il aura sa douleur derrière la tête. Et donc va logiquement solder son entraînement. Mercredi et jeudi ne vont servir qu’à savoir si oui ou non son corps, son dos peuvent tenir. Rien d’autre. Admettons que c’est le cas, il aura préparé un changement de surface et une finale de Coupe Davis sur un pied, l’esprit embrumé. En un mot comme en mille, on est mal les gars !!! Et on n’est pas loin de vivre le pire cauchemar de l’histoire du tennis suisse ! Putain le dimanche soir de merde ! Je n’y crois pas.

Pourtant, il y a encore 24 heures on était à deux mille ! Une demi-finale des Masters avec deux Suisses, c’est déjà l’émeute sur le papier, mais quand ça joue comme samedi soir, c’est juste un truc qui fout une trique d’anthologie. Et à une semaine d’une finale de Coupe Davis légendaire, c’était beau comme l’intérieur d’un camion américain. Trop beau sans doute. Sérieux, les clowns français qui font du ping-pong, de la balle brûlée et du babyfoot du côté de Bordeaux, ils se sont dit quoi samedi soir à ton avis ? Ils se sont dit quoi de voir les deux Helvètes s’entraîner devant 17'000 personnes et quelques millions de téléspectateurs ? Se foutre des passing à faire bander un mort, des revers dessinés par Picasso et des aces à trouer les bâches ?

Ben à mon avis, ils ne se sont rien dit. Parce que comme moi tu sais qu’ils n’ont pas regardé le match. Gaël Monfils a sans doute battu Tsonga à la Playstation et Gilles Simon a fait la gueule seul dans sa chambre à lire Martine part en vacances… Arnaud Clément s’est envoyé l’intégrale de Nolwenn Leroy, parce que honnêtement, s
’il y a un truc qui est sûr, c’est qu’il y a sérieusement moyen de se faire chier à Bordeaux un samedi soir pluvieux de novembre. Bordeaux c’est aussi bandant que Berne, le bon vin en plus…

Bref, jusqu’au forfait de Federer, le message était clair pour nos amis français. Rodgeur était plus que jamais de retour et allait terminer à Lille une saison que toute l’équipe française de tennis réunie n’a pas réalisé depuis 15 ans. A ses côtés, Stan The Man, hésitant depuis quelques mois, avait démontré qu’il arrivait comme par magie au sommet de son art à point nommé. Il y a bien eu sa demi-crampe qui nous a fait monter la pression pendant deux minutes. Pour le reste, tout était au beau fixe. Stan avait une semaine pour régler son service et on arrivait à Lille avec la plus belle paire de l’histoire du tennis suisse. C’eût été beau !

On ne va pas continuer à faire de grandes théories pendant des plombes. D’ici vendredi, il n’y a rien à dire, juste à attendre. Suivre l’actualité de Rodgeur et peut-être s’ouvrir les veines. Mais si vendredi tout est rentré dans l’ordre, alors que le spectacle commence. De mon côté, je vais partir me coucher l’âme en peine. Parce que ce soir, sincèrement, je suis au bout de ma vie
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