1.6.14

La pire semaine de l’année

Depuis les premiers jours de 2014, j’ai l’habitude de sortir toutes sortes de propos dithyrambiques pour saluer les performances de nos champions olympiques. Et c’était évidemment largement mérité. Mais voilà, comme dirait Leo Di Caprio dans Le Loup de Wall Street après avoir passé la nuit avec cinq escort girls, toutes les bonnes choses ont une fin et, ô tristesse, ô désespoir, nos deux compatriotes viennent méchamment de retomber de leur nuage… Une double baffe à la hauteur des espoirs qu’on plaçait en eux : gigantesque !

Lundi, le Vaudois a livré un match catastrophique contre un joueur espagnol dont je ne me rappelle plus le nom (ce qui m’arrive souvent avec les ressortissants de ce pays). Une prestation affreuse conclue par deux secs et sonnants 6-2 6-0, dans la droite lignée de ses sorties ratées à Madrid et Rome. Le tout dans un stade aux deux tiers vides et aussi chaleureux que le cimetière du Père-Lachaise
. Bref, un cauchemar XXL que j’ai dû commenter en direct et lors duquel j’ai bien failli défoncer mon pupitre de rage. Et filer des claques à tous les Parisiens qui quittaient le stade tels des enfants gâtés ! Parfois, ce public de la Porte d’Auteuil me débecte vraiment... 

En cette saison 2014 digne des montagnes russes, Stan The Man présente une statistique pour le moins étonnante : il a en effet battu les six membres du Top Ten qu’il a rencontré mais a réussi à perdre contre des adversaires beaucoup moins redoutables tels que Anderson, Dolgopolov, Thiem ou encore la crevette à l’ail cette semaine à Paris. Stan est donc victime du syndrome «tout ou rien» : soit il gagne le tournoi, soit il se fait éliminer piteusement au premier ou deuxième tour. D’un côté pourquoi pas, si ça lui permet de gagner un tournoi tous les deux mois…

L’autre traumatisme de la semaine, c’est bien sûr la terrible élimination de notre Rodgeur national. Après Wimbledon et l’US Open 2013, le Bâlois quitte donc un tournoi du Grand Chelem avant la fin de la première semaine. Ce qui ne lui était jamais arrivé durant 36 Majeurs de suite (!) vient donc de se produire trois fois en l’espace de quatre levées. Qu’on le veuille ou non, le Rodg n’a plus cette maîtrise et cette emprise sur ses adversaires lors des Grands Chelem, y compris contre un Letton aussi irrégulier que moi à l’époque… Dans ce match piège, le faiseur de jumeaux est tombé sur un excellent Gulbis et pourra maudire ces deux balles de set manquées à 5-3 dans la deuxième manche, et en particulier ce smash qu’il n’a pas frappé au bon endroit. Sans aucun doute LE tournant du match.

Bref, comme Stan et Rodg, on tombe nous aussi de très haut ! Alors que leur finale à Monte-Carlo nous avait fait complètement vibrer et rêver d’un nouveau doublé helvétique en demi-finales de Grand Chelem, on se retrouve brecouilles, tels un supporter anglais en Coupe du Monde ou un fan de Fribourg-Gottéron
en finale de play-off. La seconde semaine s’annonce inintéressante au possible et ne sera qu’un long fleuve tranquille jusqu’à la finale annoncée entre la Momie et Djokobite. A lundi prochain pour un nouveau post, en espérant tout sauf une nouvelle victoire du taureau de Manacor...