Increvable Djokovic...
Au bout de l’ennui, c’est donc le numéro 1 mondial qui a eu le dernier mot et la balle de match toute pourrie reflète parfaitement la physionomie de la rencontre. Je suis peut-être un peu sévère, mais il faut reconnaître qu’on s’est fait chier comme des rats morts devant notre télé. Pas d’ambiance dans les tribunes, deux mecs au jeu identique et stéréotypé, peu de prise de risque, aucune folie et pas d’émotions, en dix mots comme en mille, il n’y a rien à garder de cette finale. Pour illustrer ce match, un journaliste de L’Equipe a été très inspiré avec cette sortie : «vous pouvez ressortir vos vieilles consoles de jeu Atari et faire revivre le Pong et ses deux barres blanches qui se répondent avec patience». Bref, autant j’avais pris du plaisir à suivre leur duel à New York, autant la daube offerte aujourd’hui m’a particulièrement déçue.
Le Frankenstein des Highlands perd donc sa cinquième finale de Grand Chelem sur six (!) et pourra regretter longtemps ces 3 balles de break ratées au début du deuxième set. Le numéro 1 mondial était alors au plus mal et bon à prendre. Mais voilà, à 0-40 sur le service du coton-tige, Fantomas n’a rien tenté, se contentant de remettre la balle de l’autre côté du filet avec autant d’inspiration que le graphiste du logo de la Migros. Il venait de laisser passer sa chance et s’est ensuite laissé petit à petit bouffer par la machine Djokovic. Une machine qui renvoie tout, qui use et qui fatigue. Les adversaires comme les spectateurs !
Le sosie de Joe Dalton réalise ainsi un triplé inédit en Australie et, avec six titres en Majeur, rejoint du même coup Stefan Edberg et Boris Becker dans l’histoire de la petite balle jaune, confirmant accessoirement qu’il est bel et bien le patron du circuit actuel. A l’occasion, qu’il n’hésite pas à apprendre à serrer la main à l’arbitre de chaise…
Sinon, je tiens quand même à relever que Murray, en ayant disputé sa demi-finale un jour après Djokovic, n’a pas été aidé par les organisateurs. Ne serait-il pas une bonne idée de faire jouer les deux demis le même jour ? En tout cas cette année, le Serbe a été clairement avantagé, avec 48 heures de repos avant la finale et un bon match d’entraînement jeudi contre un sparring-partner de seconde zone. Sans oublier le hold-up contre Stan qui m’est toujours en travers de la gorge… mais on ne va pas remuer le couteau dans la plaie…
Allez, je vais conclure ce post sur cette quinzaine où le tennis suisse peut être fier de lui. Rodgeur et Stan ont offert les trois plus beaux matches du tournoi aux spectateurs, et on ne peut que les féliciter pour le tennis offensif et chatoyant qu’ils nous ont proposé. Quel dommage qu’on ne les retrouve pas ensemble dans une semaine à Genève…