19.11.12

Ils ne sont pas en bois, ces Tchèques !

Encore une fois, la Coupe Davis nous a offert des émotions à la pelle pour la 100ème finale de sa magnifique Histoire. Dans l’ambiance hallucinante de la 02 Arena de Prague, les Tchèques sont donc venus à bout des crevettes à l’ail et, même si ce n’est pas bien de rire du malheur des autres, mon Dieu que ça fait du bien ! Je n’ai pas forcément d’atomes crochus pour Berdych et Stepanek, mais c’est franchement sympa de voir cette équipe de République tchèque soulever le Saladier d’Argent, voir ce stade chavirer et par la même occasion faire la nique aux Espagnols, et en particulier à Almagro qui peut postuler quand il veut comme gardien de prison !
 
C’est donc le fantasque Radek Stepanek qui a offert le cinquième point à son pays et qui a égayé mon dimanche. Oui, j’ai suivi cette journée sur mon ordinateur via le site de la Coupe Davis et je peux te dire que je ne regrette pas les 4,95 dollars investis ! Ce fut magique de voir ce cinquième match dantesque – comme tout cinquième match de Coupe Davis qui se respecte – avec deux joueurs de second rang qui disputaient le match de leur vie devant 14'000 personnes en délire. Le spectacle et la dramaturgie ont été de tous les instants, et accessoirement il y avait quelques grandes qui valaient le coup d’œil dans les tribunes, ce que le réalisateur ne s’est pas privé de nous montrer… Et au bout d’un quatrième set irrespirable, dans une atmosphère de folie, c’est donc l’ex-copain de Martina Hingis qui a été le plus fort dans la tête et qui a battu le sosie de Cyril Hanouna. Superbe !
 
Eh oui, je dis «superbe» après une victoire de Stepanek, lui qui nous avait fait toutes les misères du monde lors du fameux barrage de septembre 2007. Mais voilà, comme je le relevais déjà il y a 5 ans, je ne peux que ressortir la phrase que j’avais utilisée pour le décrire : «Ce joueur a la gueule la plus moche du circuit, ressemble à une carpe croisée avec un gorille, mais franchement, quelle rage !» Oui, ce joueur est un fou génial, un artiste en quelque sorte et il obtient aujourd’hui la plus belle victoire de sa carrière. A 34 ans et devant son public, c’est quand même beau ! Bref, c’est réjouissant de voir un joueur qui fait service-volée sur des secondes balles, qui varie son jeu et qui attaque sans cesse remporter un match comme ça. Qu’on se le dise, il y a encore des attaquants dans le monde de la petite balle jaune et ceux-ci peuvent toujours accomplir de grandes choses !
 
Evidemment il ne faut pas oublier non plus Tomas Berdych qui a parfaitement livré la marchandise vendredi en simple et samedi en double, avant de se faire laminer par l’inusable Ferrer. Celui qui se tape Ester Satorova remporte lui aussi le plus beau trophée de sa carrière, et ce cochon va passer un putain de bel hiver entre son Saladier d’Argent et sa Satorova d’Or ! Le salaud…
 
Tu l’as compris, cette compétition me fout toujours autant de frissons et, plus que tout, j’espère que notre Rodgeur national en fasse une priorité. On l’a vu cette année, un pays est capable de gagner ce trophée avec deux joueurs uniquement. Mais deux joueurs au taquet ! Que Stan et surtout Rodgeur prennent exemple sur Radek et Tomas… Ça tombe bien, c’est eux que l’on rencontrera à Genève pour le premier tour de la Coupe Davis 2013. Une affiche somptueuse qui, on peut encore rêver, ne sera pas boudée par Sa Majesté Federer. ABE…

13.11.12

Dans la tête...

Rodgeur n’a donc pas gagné le septième Masters de sa carrière et, franchement, il y a de quoi être frustré. De quoi passer une soirée à l’eau minérale et à se parler autant qu’un couple au bord de la rupture, ce que nous avons fait hier soir avec Pascal… Autant on était prêts à faire péter le champagne en cas de succès, autant on a quitté la O2 Arena avec la même gueule que Gérard Houiller après le mythique France – Bulgarie de 1993 ! Non mais merde, cette défaite me fout la rage, ce Serbe me fout les boules et ces deux balles de set ratées me foutent le cafard…
 
Ainsi donc, le Bâlois a paumé cette finale après avoir parfaitement débuté les deux sets. Mieux même, il marchait carrément sur l’eau après trois premiers jeux parfaits, conclus en moins de temps qu’il ne faut à Nikola Karabatic pour faire un pari truqué. Certes Djoko n’était pas dans son assiette, mais après un début comme ça, on ne lâche rien et on va au bout du rêve ! Mais voilà, le numéro 1 mondial a encore prouvé une force mentale hallucinante. J’en parlais dans mon dernier post, je ne peux que le confirmer aujourd’hui : ce mec est un extraterrestre, une brute épaisse, le nouveau Nadal !
 
Il ne lâche rien, pas une miette, pas un centimètre, se bat sur chaque demi-balle et a été clairement plus fort dans le money-time. Dix fois plus fort. Ce match, il le gagne dans la tête, aux couilles et au forceps. Pour preuve ce tie-break et cette fin de second set où le coton-tige nous a refait le coup de New York 2011… Mené 5-4 40-15 sur le service du Rodg, poussé dans les cordes par un Suisse agressif, il a sauvé deux balles de set avant de remporter tranquillement les trois jeux suivants face à un Federer qui, une nouvelle fois, avait complètement lâché. Oui, je suis peut-être sévère avec Rodgeur mais force est de constater qu’il n’arrive pas, comme Popeye ou Djoko, à se remettre d’occasions ratées comme celle-ci. Rodgeur est un artiste, un esthète, pas un guerrier au mental de meurt-de-faim à la Djokovic. Le même scénario était arrivé au sosie de Joe Dalton au premier set, quand il rate une balle de set à 5-4, on voit le résultat à la fin…
 
Bref, le Maître avait toutes les clés en mains pour remporter ce match, il ne l’a pas fait et les regrets sont légions. Une certaine emprise sur le jeu, une agressivité des grands jours, un break d’avance dans la poche et des occasions de tuer le set : la victoire semblait lui tendre les bras, comme lorsque tu ramènes une grande à la maison et qu’elle commence à te déboutonner le jeans dans le taxi ; mais une fois à la maison, au moment de conclure, tu la confonds avec ton ex, tu te trompes de prénom et tu fais tout foirer… C’est exactement ce qui est arrivé à Rodgeur et c’est à devenir fou ! Reste qu’il ne sert à rien de refaire le match, de partir dans des analyses à la mords-moi-le-nœud… Des frustrations comme ça contre Nadal et Djokovic, on en a vécu des dizaines et on en vivra encore quelques-unes ces deux-trois prochaines saisons…
 
Allez les amis, malgré la déception, on a assisté à une belle semaine et surtout à une superbe saison ! Il y a eu beaucoup d’émotions à Wimbledon, aux JO mais aussi à Melbourne et New York… Le tennis est au sommet de son art et inutile de dire que j’ai déjà le bois en pensant à la saison 2013. D’ici là, tout de bon à toi et… allez les Tchèques !

12.11.12

La finale de rêve !

Eh oui, il va neiger ! J’écris de nouveau sur ce blog… Désolé pour mon silence mon pote, mais bon, tu ne vas pas me dire que l’actualité tennistique du mois d’octobre t’a fait rêver ? Ok, il y a eu la 300ème puis la 301ème puis la 302ème semaine du Rodg en tête du classement ATP ; il y a aussi eu le tournoi des Swiss «On dort» de  Bâle et le magnifique tournoi ATP 250 de Paris-Bercy… enfin bref, on se comprend, rien de fou, rien de bandant, rien de Victoria’s Secrets. D’ailleurs pour tout te dire, ce qui m’a fait vibrer ces derniers temps, c’est les exploits à répétition des Aigles des Vernets. Tcheu c’t’équipe, c’est d’la balle ! Si un jour je dois me marier, je prendrai sans hésiter le Saint Chris McSorley comme maître de cérémonie !
 
Bon, revenons à nos moutons ou plutôt à nos as de la petite balle jaune… C’est donc à Londres que tout se passe en ce moment et, le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes gâtés. La finale de rêve aura bel et bien lieu ce soir à l’O2 Arena entre le numéro 1 mondial et le plus grand joueur de tous les temps. Et tu sais quoi ? J’aurai la chance d’y assister en live… Doux Jésus comme je me réjouis !
 
Hier soir, le Maître a livré son meilleur match depuis la finale de Cincinnati, voire même depuis la finale de Wimbledon, pour venir à bout d’un Andy Murray chiant, râleur et peu inspiré. On ne va pas s’en plaindre ! Mais plus que le mauvais match de l’Ecossais, en particulier son second set, je retiendrais surtout la superbe performance d’un Rodg stratosphérique par moments et qui disputera ce soir sa huitième finale (!) au Masters, pour six victoires à ce jour. Record absolu évidemment. Oui, ce fut un tout grand Rodgeur, offensif, concentré, agressif et qui a nous offert le luxe de faire deux fois service-volée lors du dernier jeu. Et putain… quelle ambiance dans cette salle, on était chez nous ! Franchement, tu aurais disputé ce match à Bâle ou Zurich que l’ambiance n’aurait pas été plus chaude ! Encore une fois Rodgeur est le seul tennisman (sportif ?) au monde qui arrive à être plus populaire que les joueurs locaux dans leur fief. Un peu comme Maradona quand il jouait avec l’Argentine à Naples à la Coupe du Monde 1990... En gros c’est unique, c’est mythique, c’est Federer ! Et j’ouvre une bière à sa santé parce que merde, il ne faut pas crever de soif... et qu’entre nous soit dit, j’en ai déjà ouvertes quelques-unes depuis la démonstration du Suisse ce soir !
 
En face de lui se dressera le numéro 1 mondial et incontestable leader depuis deux ans, Novak Djokovic ou le coton-tige pour les intimes… Le Serbe a cueilli une victoire assez coriace face à la grande tige de Tandil, mais toutefois 100% méritée, et se trouve en finale le plus logiquement du monde. Autant ce joueur peut m’énerver, autant il faut lui reconnaître une force mentale hors du commun. A part Nadal, c’est le plus fort à ce niveau-là et il l’a encore superbement prouvé hier après-midi. Ce n’est ni Rodgeur qui a perdu deux demi-finales traumatisantes  à New York, ni Murray qui a récemment paumé le Masters 1000 de Shanghai après avoir raté 5 balles de match (!), ni Nadal qui doit encore faire quelques cauchemars après toutes ces finales perdues en 2011 qui me contrediront.
 
Bref, la dernière finale de cette magnifique saison opposera donc les deux meilleurs joueurs du monde, les deux plus grands animateurs de cette année 2012. En un mot comme en mille, réserve ta soirée de lundi, envoie chier ta meuf qui va te proposer une soirée ciné ou une bouffe au resto, invite tes potes à la maison, prépare les bières et cale-toi bien derrière ta télé : on pourrait bien vivre un truc de fou ! Et autant te dire que Pascal Droz est également chaud comme DSK dans le Carlton de Lille… Il m’a dit : «Si Federer gagne demain soir, je me déguise en Benny Hill et je roule une pelle à un garde de la British Army devant Buckingham Palace !» Chiche…