17.7.12

287 !

Voilà, c’est fait ! L’un des plus beaux et inaccessibles records du tennis mondial a été battu ce lundi par notre Rodgeur national. En passant une 287ème semaine à la tête du classement ATP, le Maître dépasse Pete Sampras et renforce encore son statut de plus grand tennisman de tous les temps. Du site de l’ATP en passant par Nike, Wilson et les réseaux sociaux, les hommages fleurissent de partout et c’est évidemment mille fois mérité pour celui qu’on compare volontiers à Pelé, Mohamed Ali, Michael Jordan ou Tiger Woods. En plus légendaire encore !

Que puis-je ajouter au concert de louanges actuel ? Rien, à part souligner la foi du Suisse qui n’a absolument rien lâché ces deux dernières années, même quand il était «largué» à la quatrième place mondiale, même quand Djokovic et Nadal se disputaient quasiment tous les gros tournois, même quand il a passé une année sans titre du Grand Chelem, même quand le Serbe avait plus de 5'500 points (!) d’avance sur lui. Quand d’autres auraient lâché le morceau et commencé à gamberger, le Bâlois a continué à s’améliorer, progresser, bosser, et à y croire.

Et c’est justement après l’un des moments les plus difficiles de sa carrière, ces fameuses deux balles de match ratées en demi-finale de l’US Open, que le Rodg a débuté sa formidable reconquête du trône. Bâle, Paris-Bercy, le Masters, Rotterdam, Dubaï, Indian Wells, Madrid et enfin la consécration à Wimbledon, voici la liste des 8 tournois gagnés lors des 10 derniers mois qui lui permettent aujourd’hui de battre ce fabuleux record. C’est tout simplement stratosphérique, d’autant plus que le Maître a fêté ses 30 ans en août dernier.

L’exploit du Rodg, c’est aussi et surtout de remonter une troisième fois sur le trône. La première fois, c’était presque «facile» tant il dominait de la tête et des épaules la planète tennis. La deuxième fois, c’était au lendemain de son improbable doublé Roland Garros – Wimbledon en 2009 après une période d’écrasante domination nadalienne. La troisième fois est la plus hallucinante, car il vole la vedette au «monstre» Djokovic, de 6 ans son cadet, qui avait été tellement au-dessus de la mêlée l’an dernier. Bref, ce retour à la place du patron, c’est plus fort que le kirsch !

Et pour conclure ce post de la plus belle des manières, je tiens juste à remercier Rodgeur. Le remercier pour les émotions qu’il nous a offertes durant toutes ces années ; de cette victoire symbolique contre Pete Sampras à ce dix-septième titre en Majeur en passant par ce premier sacre à Wimbledon en 2003, ces cinq US Open gagnés de suite, ces six succès au Masters, ce 16-14 contre Roddick et bien sûr son triomphe de 2009 à Roland Garros, où les larmes avaient coulé sur ses joues comme les miennes. Merci Rodgeur, 287 mercis et que ta passion reste intacte !

10.7.12

Au septième ciel !

Doux Jésus Marie-Joseph, mère de Dieu ! Mamma Mia ! Gosh, it’s fucking good ! Putain de bordel de merde, qu’est-ce que c’est bon ! Franchement je ne sais pas quoi dire, j’ai pris une telle mine dimanche soir que mon cerveau est en mode off. Je vais quand même lâcher la sauce, même si comme tu le sais certainement, il est des fins de soirée où ça devient difficile, à plus de 40 ans surtout, et même à 30 ans déjà, si tu vois ce que je veux dire...

Alors voilà, je ne sais pas si Rodgeur parle à Dieu tous les jours, mais il va laisser sur la planète tennis une ombre, une aura, une âme que personne n’oubliera jamais. Il traverse son époque avec élégance, pureté, simplicité et rigueur. Il la marque au fer rouge comme les mémoires de nombreux amoureux du tennis. Les images sont si belles, les émotions si fortes, qu’elles sont inoubliables. L’énergie dépensée à effacer les plus grands de toutes les tabelles tient du labeur, de la besogne, il le fait avec une décontraction, une élégance et une efficacité qui tiennent du génie. Quand d’autres se perdent dans leurs questions, leurs incertitudes ou leurs blessures, lui plane, vole et gagne avec ses idées, ses convictions. Son caractère aussi, qui nous rappelle que tout gentleman qu’il peut paraître, il tient bien plus du Suisse allemand entêté de Schwytz que du Genevois aigri du Pont du Mont-Blanc. Ses adversaires eux, même les meilleurs, ne peuvent qu’admirer les dessins et les aquarelles d’un Maître qui à 30 ans les tient encore à distance avec le panache d’un gamin de 20 ans et la sagesse d’un grand-père.

Nous venons de passer deux années difficiles. Deux années à gamberger sur ses choix, ses priorités, sa famille, son entourage. En deux semaines, en 3h30 d’une finale inoubliable, il vient rappeler au monde qu’il est encore au sommet de son sport, de son art, et que la promesse faite à ses filles n’avait rien du délire. Sur la barrière avec maman et grand-maman, elles ont pu goûter de près à la joie de leur père et elles auront toute leur vie pour se souvenir de ce 8 juillet 2012 où Rodgeur est allé encore plus haut, plus loin.

Parce que si tout semblait facile sur le papier, force est de reconnaître que Murray avait décidé de ne pas passer à côté. Mais il faut croire que si le destin de l’Ecossais eut été magnifique, les forces de l’esprit avaient choisi leur camp et le Maître de distiller son talent. Poussif il est vrai par moments, il a su lâcher les chiens quand il le fallait. Au-delà de la victoire, il n’y a qu’à fermer les yeux pour revoir smashes, aces, revers long de ligne, croisés, slicés et gifles de coup droit. Rien n’a manqué dans ce match. Et à moins d’inventer une nouvelle raquette, on ne voit pas ce que l’homme pourrait faire de plus au tennis. C’est donc à Wimbledon que le tennis de Rodgeur est le plus beau, comme s’il était né dans l’herbe.

Bref, je ne suis pas complètement remis de ce fabuleux dimanche. Difficile de comparer cette victoire avec les autres, mais il est certain qu’elle a une valeur particulière. Allez, je le dis, c’est tout simplement la plus belle de sa carrière. Parce qu’elle arrive après 29 mois de disette en Grand Chelem, parce qu’elle lui permet de remonter sur le trône et de battre le fameux record de Pete Sampras, parce que cette victoire arrive en cette période où le niveau du tennis n’a jamais été aussi élevé, où trois des plus grands joueurs de tous les temps se tirent la bourre comme des dératés. Rodgeur l’a fait, qu’il en soit glorifié pour des siècles et des siècles. Amen.

7.7.12

Oui Monsieur !

Oui oui oui et oui ! Oui je jubile, oui je suis heureux, oui je suis tout dur, et oui je t’aime Rodgeur ! Putain les amis, mais quel match, quelle démonstration, quelles émotions et quel putain de beau vendredi ! Pas besoin d’y aller par quatre chemins, on a arrosé ça comme il se doit avec l’ami Jean-Marc et il fallait le voir à 4 heures du mat’, au beau de milieu de Piccadilly Circus, hurler des «Yes Sir !» à tous les Britchons qu’on croisait. C’était superbe, surtout quand il a montré son cul à trois Ecossais qui nous allumaient en chantant des «Come on Andy !» Ah mais ce Rossier, il me fait presque autant rêver que Roger !

Le Rodg a donc battu le numéro 1 mondial en sortant l’un de ses plus gros matches de ces deux dernières années. Un match référence, ni plus ni moins, où le Maître a retrouvé toute sa classe. Et où il a réussi à vaincre ses démons, ces fameux démons qui l’avaient torpillé en demi-finale des deux derniers US Open notamment, et lors de si nombreux matches face à Rafael Nadal. Mais hier, Rodgeur était en mode tueur et a su être hyper fort mentalement quand il le fallait. Je pense notamment à ce troisième set dantesque, tendu comme un slip lors d
’une nuit de noce, où le Bâlois a dû sauver une balle de break à 4-4 avant de crucifier Djokovic au jeu suivant. Un jeu absolument fabuleux, digne d’un thriller, et dont le dernier point m’a fait bondir de ma chaise. Erectionnant !

Il est évident que ce troisième set fut le tournant du match et que, aussi fort soit-il, le sosie de Joe Dalton a pris un sacré coup sur la tête. La quatrième manche fut beaucoup plus simple pour le Rodg qui a pu dérouler comme lors de la grande époque. Putain que c’est bon ! Le Suisse retrouvera donc le Frankenstein des Highlands pour une finale inédite et d’ores et déjà historique. Historique pour Andy Murray qui peut devenir le premier Britannique depuis Fred Perry à remporter Wimbledon. Historique pour Roger Federer qui peut devenir le plus grand des plus grands en gagnant un 17ème Grand Chelem, un 7ème titre à Church Road et, aussi et surtout, redevenir numéro 1 mondial lundi et égaler ainsi l’incroyable record de Pete Sampras. Un record qui semblait à des années lumières il y a 12 mois et qui est désormais à portée de raquette. Si près, si loin…

Putain, je n’ose pas imaginer mon excitation au moment de commenter ce match, peut-être le plus beau de toute la carrière de Rodg ! Mais rien n’est fait les amis et autant dire que Dumbo les grandes oreilles sera chaud comme la braise dimanche après-midi. Comme tout le public du Centre Court qui risque de mettre une ambiance de Coupe Davis là au milieu. Allez, on compte sur toi Rodgeur pour faire du 8 juillet la nouvelle fête nationale helvétique !

6.7.12

La finale avant l’heure

C’est peut-être un peu sévère par rapport au Kinder Bueno et à Frankenstein, mais force est de constater que le Djokoboss – Federer de cet après-midi s’apparente à une putain de finale avant l’heure. Une finale que j’aurai la chance de suivre en live puisque j’ai débarqué à Londres ce matin ! Et autant le dire tout de suite, je suis excité comme une puce, ou plutôt comme Iker Casillas quand il rentre chez lui après l’Euro et que Sara Carbonero l’attend dans le jacuzzi en maillot de bain... Bref, vivement le début de ce choc de titans ! 

Comme tu le sais, c’est donc la première fois que le Serbe et le Suisse s’affrontent sur le gazon londonien. Ils nous ont régalés à plusieurs reprises en Australie, à Paris et New York, c’est désormais le All England Club qui aura droit à ce duel de légende. Oui, de légende, car l’un comme l’autre sont en train d’écrire la grande histoire de leur sport en lettres majuscules. Deux immenses champions sur le plus beau court du monde, ça promet des émotions à la pelle et un énorme spectacle. Enfin, on l’espère car le risque de revoir un non-match comme le mois dernier n’est pas impossible…

Le favori ? Clairement Novak Djokovic qui a gagné leurs trois derniers duels, dont le dernier assez facilement à Paris. Le numéro 1 mondial est au sommet de sa forme, a un mental de guerrier et il faudra un grand, un très grand Rodg pour réussir à terrasser le sosie de Joe Dalton. C’est simple : le Maître devra sortir le match de l’année – ni plus ni moins – s’il veut aller chercher l’un des plus beaux titres de sa fabuleuse carrière. Le plus important de sa fin de carrière. Encore une fois et au risque de me répéter, ça fait des plombes que je n'avais plus été autant excité avant un match ! Pas de mauvais présage, je ne vais pas te parler de mon cirque en cas de victoire, mais je te promets que ça vaudra le détour. Parce que cette victoire me fait déjà chialer avant même de l
avoir eue !

Et autant le dire tout de suite, le vainqueur aura ensuite un boulevard grand comme la liste des sportifs espagnols dopés. Ce sera donc Dumbo les grandes oreilles ou le Yannick Noah du pauvre en finale et, même s’il faudra évidemment s’en méfier, nul doute qu’ils auront la pression et le cœur qui bat au moment d
entrer sur le court. Et au mental, autant l’Ecossais que le Français ont prouvé être plus proches de Marco Streller que de Sergio Ramos, si tu vois ce que je veux dire. Mais ne mettons pas la charrue avec Demis Roussos, pardon, avant les bœufs, la finale n’est encore qu’un doux rêve et l’obstacle en demi est très très haut.

Allez, come on Rodg, fais-nous rêver et fais gueuler le maximum de «Oui Monsieur» à mon pote Jean-Marc !!!!