28.11.11

Toujours plus grand !

Toujours plus grand, toujours plus haut, toujours plus fou !! Le roi Rodgeur ajoute donc un nouveau record à son gargantuesque palmarès, et non des moindres : le voici recordman absolu des victoires au Masters avec 6 titres au compteur. Le Maître dépasse ainsi deux autres légendes – Sampras et Lendl – et confirme son statut de plus grand joueur de tous les temps. Tout simplement jouissif !

Ce dimanche était d’ailleurs placé sous le signe des chiffres symboliques. 807 comme le nombre de victoires de Federer dans sa carrière, 100 comme le nombre de finales disputées (dont la toute première contre moi à Marseille !), 70 comme le nombre de titres et 6, on l’a dit, comme son tout nouveau record au tournoi des maîtres. Tu as le vertige ? Moi aussi ! A ces chiffres j’ajouterai encore le 17 comme son nombre de victoires consécutives en cette fin de saison et 21 comme le nombre de râteaux ramassés hier soir par Pascal Droz. Notre rocker préféré a pris tellement de vents qu’on aurait dit qu’il s’entraînait pour le prochain Bol d’Or !

Plus sérieusement, on a quand même bien tremblé ce dimanche. Je dirais même qu’on a cru que les démons des trois derniers US Open allaient ressurgir… Ces putains de démons qui lui ont fait perdre trois matches qu’il avait totalement sous contrôle et qu’il n’aurait jamais dû laisser échapper, la finale contre Del Potro et les deux demis contre Djokovic. Oui, j’ai bien eu peur qu’après avoir foiré son jeu de service à 5-4 et raté la balle de match dans le tie-break, on allait revivre un scénario catastrophe. Mais non, cette fois le Maître n’a pas craqué et s’adjuge son plus beau titre de l’année, ma – gni – fique !

D’ailleurs ce n’est pas plus mal que le
Kinder Bueno du Mans soit allé chercher ce deuxième set. Si la finale avait été conclue par un 6-3 6-4 en 75 minutes, on serait clairement restés sur notre faim, comme le Droz en boîte hier soir, si tu vois ce que je veux dire. Bien sûr on aurait pas boudé notre plaisir, mais une finale accrochée et indécise avec une victoire au bout, c’est quand même sacrement meilleure. A ce sujet on ne peut que regretter que la finale du Masters ne se dispute plus en 3 manches gagnantes comme l’époque. Encore une idée complètement conne, encore une épreuve mythique qui perd une partie de sa tradition ! Et tous ceux qui ont eu la chance d’assister aux finales mythiques et en 5 sets de 1988 entre Becker et Lendl, de 1996 entre Sampras et Becker et celle de 2005 entre Nalbandian et Rodgeur ne pourront qu’acquiescer.

En même temps, quand tu vois l’état des trois autres membres du Big Four pendant ce Masters, tu comprends pourquoi on ne veut pas les brusquer... Le coton-tige sur les rotules, Popeye mi-déprimé mi-fatigué et Frankenstein carrément blessé, il faut reconnaître que le Rodg n’a pas gagné le Masters le plus relevé de l’histoire. En tous les cas, cette fin de saison nous permet de tirer quelques conclusions : tout d’abord Federer peut encore gagner des grands rendez-vous ; deuxio ceux qui ont cru que Nadal démontrait tout sur son passage pendant au moins 10 ans en ont pour leur frais et leurs certitudes après cette année ; tertio que Djokovic est au bout du rouleau et qu’il aura de la peine à rééditer son année exceptionnelle ; et enfin que Murray termine une nouvelle saison sans titre majeur.

Bref, je ne sais pas toi, mais moi je me réjouis déjà de la saison prochaine. Parce que nul doute que ces quatre-là vont se tirer la bourre et qu’on risque de voir à nouveau quelques matches d’anthologie. D’ici là je te souhaite de belles fêtes de fin d’année, que la Calmy-Rey soit bonne, oh pardon, que la dinde soit bonne et que le champagne coule à flot ! Mon pote, rendez-vous en janvier 2012 pour de nouvelles émotions.

23.11.11

Comment on dit branlée en espagnol ?

Nom de Federer, oh pardon, nom de Dieu, on a vécu une soirée magique en ce 22 novembre 2011. Le genre de soirée où l’alcool monte bien, où les gags fusent et où tu serais capable de conclure avec une meuf avec 2 pour mille dans chaque doigt de pied ! Une main au cul, un sourire façon «je suis désolé, mais je sais très bien ce que je fais» et une pelle de 3 minutes sans que la petite n’ait eu à dire quoi que ce soit !

Tennistiquement parlant, c’est sans aucun doute le récital le plus abouti du Maître en 2011. Il avait été brillant en demi-finale de Roland Garros contre Djokovic, il a été encore un cran au-dessus hier soir, même si c’est difficile de comparer des matches en 2 et 3 sets. «C’est l’une des plus belles victoires de ma carrière. Du premier au dernier point, tout fut parfait !», les mots de Rodgeur en disent long sur le degré de perfection atteint et la satisfaction non-dissimulée d’un Bâlois retrouvé.

Une soirée et un match qui feront date, et pour cause : notre Rodgeur national a infligé la plus cinglante défaite à son meilleur ennemi en 26 confrontations. 6-3 6-0 en 61 minutes : jamais le Maître n’avait à ce point dominé Popeye. Le Suisse a bouffé la crevette à l’ail en moins de temps qu’il ne faut pour préparer une paella ou achever un taureau dans l’arène. C’est bien simple : la Momie n’a absolument rien vu du match. Ou oui : il a vu une petite balle jaune lui passer à gauche, à droite, à 4 mètres à gauche, à 8 mètres à droite et ainsi de suite…

Telle une vache qui regarde les trains, le Majorquin était passif, sans réaction, presque hébété. Il s’est bien entendu gratté le cul entre chaque point, s’est lancé quelques «vamos» et a tenté d’y croire… En vain. Voir Nadal se faire aspirer à mi-terrain pour manger une gifle de coup droit derrière, ben c’est pas tous les jours que ça arrive. Rodgeur a varié, déroulé et a tout réussi, splendide ! Comme quoi, y’a pas à dire, le muesli est plus efficace que la potion magique !

Bref, c’est une gifle historique, unique, mythique. Bien sûr, ce n’est pas une finale de Grand Chelem, mais réussir une telle performance dans un Masters, à passé 30 ans et face à sa bête noire, c’est tout simplement hallucinant. Rodgeur est hallucinant. Comme dirait un pote : «First there was tennis... Then came Federer...» En tout cas le Bâlois n’en finit plus de nous convaincre qu’il est encore au sommet de son art, même si Djokovic (surtout), Nadal et même Tsonga sont venus ébranler quelques certitudes cette année en Grand Chelem. Et même en Masters 1000 où le Suisse n’a que peu brillé cette saison jusqu’à l’Open de Paris-Bercy.

Après, même si la soirée fut magnifique et qu’on est encore tout excité, on ne va pas trop s’enflammer non plus : il est évident que ce n’était pas un grand Popeye, qu’il revient d’une longue pause, qu’il n’est pas à 100% et que les conditions lui étaient tout sauf favorables. Reste qu’aujourd’hui, je vois la vie en bleu ! Bleu comme le t-shirt du plus grand joueur de tous les temps, bleu comme la surface magique de l’O2 Arena, bleu comme la couleur des pastilles qu’on na pas eu besoin de prendre hier pour avoir la béquille toute la nuit, et surtout, bleu comme la couleur des fesses de Rafael Nadal ce matin !!

15.11.11

69 !

Et hop, Rodgeur a gagné le 69e tournoi de sa carrière. Putain, 69, le chiffre préféré de Gainsbourg et DSK réunis ! C’est surtout sa première victoire à Paris-Bercy et accessoirement la coupe la plus immonde de sa carrière, à égalité avec celle de Madrid. Je ne sais pas qui a signé cette merde, mais c’est quand même hallucinant de devoir brandir un truc aussi dégueulasse après une victoire en Masters 1000. Même les coupes des concours de fléchettes des bars du fin fond de Liverpool ont plus de gueule, c’est dire... Ce doit être encore un délire mal assumé d’un bobo parisien qui a fait produire ça à un pote et qui lui permet ainsi de financer une année de création à ce dernier, pardon de cafés, de clopes et de discussions inutiles...

Le tournoi de Bercy qui s’était toujours refusé à lui (et à moi également à l’époque...) tient donc enfin un vainqueur helvétique. Et franchement, à voir le bonheur sur le visage du Rodg après la balle de match, c’est une victoire qui compte vraiment. Tout ne fut pas facile ce dimanche pour un Maître «un peu crispé et légèrement enrhumé», il l’a avoué lui-même. Je dirais même que si Tsonga avait concrétisé la fameuse balle de break à 4-3 dans le deuxième set, la finale aurait pu basculer… Mais voilà, ce petit coup de chance qui l’avait fui à New York était avec lui dimanche. Et honnêtement, il est bien gentil le Kinder Bueno, mais s’il ne joue pas à 120% et Roger à 80%, il y a peu de chance que ça passe... En résumé, comme je le dis souvent, et ça s’est encore confirmé cette semaine, Tsonga n’arrive pas à produire 2-3 gros matches de suite pour exploser à la face du top 5.

Autrement, la bonne nouvelle de la semaine parisienne, c’est que le Bâlois est encore capable de gagner des finales en ne jouant pas son meilleur tennis, et ceci après avoir passé une nuit agitée… Le plus grand joueur de tous les temps qui doit se lever à 4h du mat pour pouponner avant une finale, ça a quelque chose d’irréel. En tout cas c’est la preuve que notre Rodg national peut passer d’un génie hors-norme à monsieur tout-le-monde… A croire qu’il fait encore ses courses à la Migros et qu’il collectionne les points sur sa Cumulus !

Sinon, on l’a encore vu et revu, c’est impressionnant la cote de sympathie dont bénéfice Federer à Paris. Je ne me laisserai d’ailleurs jamais d’entendre nos voisins tricolores parler de Rodg comme «du plus Français des Suisses»… C’est dingue comme on devient vite français quand on cartonne ! Vous m’excuserez amis français, mais comme Rodgeur n’a pas le melon et la grande gueule, comme il ne parle pas verlan et
ne «kiffe» pas le tennis, la vie ou sa mère toutes les 5 minutes, on a sérieusement de la peine à croire que Roger n’ait ne serait-ce qu’un millième de sang français dans son corps.

A part ça, ben j’étais au taquet avec mon challenger ce week-end. Tout ce que je peux te dire, c’est que ce challenger on va en faire du lourd et qu’on se bouge comme des chiens pour en faire un tournoi ATP ! Ah oui, avant de terminer, si jamais, le revêtement et les panneaux bleu-violet type salon de coiffure de seconde zone, c’est pas mon choix...

Allez, rendez-vous à Londres pour le feu d’artifices de la saison !

8.11.11

Comme à la maison !

Ça y est, le Rodg a remporté son cinquième tournoi de Bâle avec une facilité déconcertante. Une finale à sens unique, une demi-finale à peine accrochée et trois autres tours de chauffe qui portaient bien leur nom. Ça ne restera pas l’édition la plus bandante de ces cinq dernières années, loin de là, et la finale a été aussi intéressante qu’une soirée du Téléthon animée par Jean-Marc Richard. Reste que ça fait du bien de voir que le Maître est encore capable de donner la leçon, de sortir deux-trois coups magiques et de crucifier les maigres espoirs de son adversaire avec sa première balle, comme à la grande époque ! Et, dix mois après son premier titre de l’année à Doha, il était temps que Rodg mette fin à cette (trop) longue période de disette.

En tous les cas, c’est de bon augure pour la suite et on a fêté ça correctement par ici… Bon, la fête a été difficile à démarrer. Faut dire que les Suisses allemands, ils démarrent au Prosecco, un vin pétillant de 4ème zone qui a autant de chance de te mettre sur Soleure qu’un apéritif au Rimuss et aux Apéricubes. On est vite parti au champagne et la soirée a changé ! Comme c’est Bâle et que c’est une ville aussi festive qu’un camp de mormons au milieu de l’Utah, ça s’est fini assez tôt, mais on était bien et heureux.

Bien et heureux, voire plus en ce qui concerne le PAD… Euphorique, ce dernier m’a sorti en s’allumant sa clope : «Putain Marc, c’est un plaisir de collaborer avec toi ! Sans exagération, on peut dire qu’on cartonne tous les deux. Je dirais même plus : on est au commentaire sportif ce que Bud Spencer et Jackie Chan sont aux films d’action ! Toi t’es un peu Bud Spencer : le grand costaud, l’assurance en toutes situations, le déménageur qui sait ce qu’il dit. Et moi je suis Jackie Chan : la finesse, l’aisance au micro, l’agilité dans l’humour !...» Tu me connais, j’ai acquiescé pour ne pas le vexer…


Bref, pas d’autres grandes théories à faire sur cette belle victoire du régional de l’étape, sinon que Rodgeur a prouvé qu’il est prêt à attaquer cette fin de saison en indoor. C’est d’ailleurs durant cette période qu’il avait particulièrement brillé l’année passée, gagnant Stockholm, Bâle et surtout le Masters de Londres. A lui de défendre ses points avec brio et de faire mieux si possible ! Je pense évidemment au tournoi de Paris-Bercy qui a débuté cette semaine. Je ne sais pas toi, mais perso j’aimerais beaucoup voir Rodgeur gagner ce putain de tournoi. Avec un Djokovic un peu blessé, un Murray peut-être pas à 100% et un Nadal forfait, c’est peut-être l’année ou jamais ! Une chose est sûre, tout comme la Coupe Davis, il ne reste pas 36’000 opportunités pour gagner ce tournoi et devenir le premier joueur après Agassi à avoir triomphé à Roland Garros et à Bercy…

Allez, rien que pour avoir quelque chose à faire dimanche après-midi, come on Rodg !!

2.11.11

«Je ne suis pas allé en Australie pour ne pas jouer contre les Etats-Unis.»

Cette phrase, lâchée en conférence de presse par le Maître, est la première bonne nouvelle de cette semaine bâloise. Sans surprise, Rodgeur a donc confirmé sa présence pour la rencontre de Coupe Davis contre les Etats-Unis en février 2012. En gros, c’est l’assurance de passer un putain de bon week-end et d’avoir toutes nos chances de gagner (enfin) ce premier tour. Federer et Stan d’un côté, Roddick, Isner et/ou Fish de l’autre : ça va être aussi chaud que dans la rédaction de Charlie Hebdo hier soir !

Autre bonne nouvelle, on retrouvera trois Suisses au deuxième tour des Swiss Indoors. Si Rodgeur et Stan ont logiquement passé l’écueil, la sensation est venue de Michael Lammer. Celui qui pointe au 327e rang mondial et qui est sorti des qualifications a éliminé le cauchemar de Paul-Henri Mathieu, et en 2 sets s’il vous plaît ! D’humeur taquine, Pierre-Alain Dupuis m’a sorti cette vanne : «C’est génial, les vacances au Sud se prolongent !» Je lui ai répondu : «Hein, pourquoi ?» «Ben oui Marc, demain on pourra revoir Lammer !» Bref, il n’y a pas que Bref pour se marrer en ce moment…

On peut quand même légitimement revenir sur la performance de Stan qui a réalisé une petite démonstration. Quelques pains de coup droit assassins, deux-trois revers splendides et des volées claquées que ni Edberg ni Federer ne renieraient. On attend la suite avec impatience, mais le Stan s’est lâché et c’est plutôt bon signe ! De quoi mettre un peu d’ambiance à Bâle en ce début de semaine. D’ailleurs, je ne sais pas si tu as vu l’hommage rendu à Rodgeur mardi soir. Tout bien, tout classe, de beaux discours, mais à peu près 150 personnes dans les tribunes... Un peu dommage pour le Maître qui aurait sans doute mérité mieux, une salle comble et hystérique au minimum. Mais un Bâlois qui s’enflamme, c’est comme un Valaisan qui aime les Genevois, ça n’existe pas !


Sinon, ben autant dire que le tournoi de Bâle c’est tout le contraire de l’Open de Gstaad : les meilleurs joueurs du monde sont là, les crocodiles espagnols sont invisibles et les Suisses y font bonne figure. Autant le directeur de Gstaad a de quoi s’ouvrir les veines avec une scie à bois, autant le directeur de Bâle peut se lever tous les matins avec la gaule ! En d’autres termes, le directeur de Bâle c’est un peu Leonardo au PSG : il a des ronds, des infrastructures magnifiques et des joueurs de classe mondiale. Celui de Gstaad c’est un peu Collet au Lausanne-Sport : il n’a pas de ronds, des infrastructures pourries et des joueurs aussi prestigieux que Marin, Page et Muslin ! Quoi ?!? On vient de me dire que le directeur de Gstaad est aussi le président du LS… ben désolé Jeph ! Pas de bol, à chacun sa croix… Hahahaha !


Plus sérieusement, ledit directeur de Bâle doit quand même l’avoir mauvaise suite au forfait de Frankenstein, qui a suivi l’élimination de Berdych, tête de série no4… Quoi qu’entre nous soit dit, savoir que j’allais suivre ce tournoi sans Murray et Berdych, ça m’a autant touché que de voir Ségolène Royal pleurer lors des primaires ! Bon je te laisse, la night session va bientôt commencer et le PAD piaffe d’impatience derrière son micro. Il est excité comme une puce dans sa cabine et ne veut pas que je rate une miette des matches. Pour un journaliste en fin de carrière, il en tient une passion le gaillard !