12.7.11

Comme une lettre à la Post(Finance-Arena)…

Désolé pour le jeu de mots foireux, on va mettre ça sur le compte du soleil… Voilà, c’était écrit dans le marbre, la Suisse n’a fait qu’une bouchée d’une valeureuse mais bien limitée équipe du Portugal. Comme on dit, les poilus se sont donné de la peine, ont en eu et ont en fait. Enfin, en double surtout où les deux joueurs étaient aussi à l’aise à la volée que Daniel Brélaz dans une auto-tamponneuse…

Les simples ont été plus accrochés avec un Stan et un Rodgeur un peu empruntés. Mais sur ce point, loin de moi l’envie de leur formuler le moindre reproche, même si ça n’a de loin pas été brillant. Et que bien évidemment on s’attendait à mieux. Mais alors faudrait-il les brûler parce qu’ils n’ont pas fait le show ? Quand j’entends tous ces journaleux critiquer le Maître et le gamin dans leur feuille de samedi, en particulier l’ami Bernard Andrié, je leur mettrais ma main sur la gueule… A lire l’avis de certains scribouillards, c’est presque un scandale que Rodg et Stan n’aient pas brillé, ou simplement atomisé nos amis portugais dans la halle bernoise. Mais vous voulez quoi les gars ? Que les champions olympiques gagnent 6-0 6-1 6-0 en faisant 85% de points gagnants et en montant à la volée sur leurs deuxièmes services ? En saluant leur femme, en lançant les chants et en servant les bières ?

Oh, réveillez-vous les mecs, le Bâlois et le Vaudois sortent de deux mois harassants où ils sont allés batailler sur terre battue et sur gazon. Ils débarquent à Berne sur une autre surface, dans un contexte différent, ils ont un capitaine aussi motivant qu’une rousse de 120 kilos dans une vitrine, ils jouent contre des mecs qui n’ont rien à perdre, dans l’ambiance si particulière de la Coupe Davis. Bref, je trouve complètement con et aberrant d’oser les railler parce qu’ils n’ont pas fait rêver les foules. C’est typiquement les théories de journalistes sportifs moyens qui ont passé la moitié de leur vie assis sur une chaise, un stylo à la main, et qui puent l’aigreur à 3 kilomètres. Entre nous soit dit, si j’ai souvent critiqué Rodgeur pour ses absences répétées, je ne lui jetterai jamais la pierre s’il ne fait pas le show en Coupe Davis. On demande à Rodgeur de venir défendre la patrie, on ne lui demande pas de faire un festival à chaque sortie. Je dirais même qu’il aurait pu gagner son premier match 8-6 au cinquième set, voire même le perdre, on s’en fout tant qu’on est qualifiés à la fin. Alors franchement, à ceux qui arrivent encore à gueuler parce qu’ils n’ont pas vu de tennis-champagne vendredi après-midi, je leur dis poliment d’aller bien se faire foutre. Au final, je me demande même si c’est pas moi qui pue l’aigreur...

Sinon, on a encore eu la confirmation que la passion était bien présente chez les Suisses romands. Les Welches étaient majoritaires sur la Berne fédérale et ça fait bien plaisir ! Je peux te dire qu’avec le PAD national, on en a serré des mains ! Le Pierre-Alain Dupuis m’a de nouveau fait rêver ce week-end, surtout quand il s’est mis à chanter l’hymne suisse en Berntütsch debout sur une table samedi soir. C’est là qu’il s’est fait accoster par trois musiciens de la Schlagerparade qui lui ont proposé de venir au Carnaval de Bâle l’année prochaine ! Moyennant deux nuits à l’Hilton, une loge VIP et le champagne à gogo, le PAD a finalement accepté.

Allez, on attend désormais avec impatience le tirage au sort de mercredi. Autant le dire tout de suite, ça peut être un gros tirage de merde ou une invitation VIP dans le groupe mondial… Je rêve évidemment de recevoir l’Italie ou la Roumanie en Suisse mais avec la poisse qu’on a (remember Kazakhstan 2010), ça risque encore d’être le Japon ou l’Australie à l’extérieur…

4.7.11

Djokoboss !

Fini les surnoms folkloriques comme Djokobite, Djokotruite ou autre Djokochèvre, Novak Djokovic s’appelle désormais Djokoboss et c’est mille fois mérité. Le Serbe est donc le nouveau patron du tennis mondial et le nouveau maître de Wimbledon. Il peut également se targuer d’un autre titre : celui de la loge remplie par le plus grand nombre de débiles ! Franchement, entre son père au look de Robert De Niro qui finit à torse poil après la balle de match, ses deux frangins qui ont passé toute la rencontre à hurler et à serrer du poing, sa miss qui est aussi bonne qu’hystérique, sa mère qui doit dormir sous perfusion et ses coaches qui ressemblent aux videurs du Velvet, il y a une belle brochette de cinglés autour de lui ! En tout cas quand Djokoboss dit qu’il va fêter son titre «à la serbe», je n’ose pas imaginer le tableau… Reste que si je devais choisir entre une fête «à la serbe» et une fête «à la bâloise» avec Séverin Lüthi à la baguette, je choisirais la première option sans hésiter ! Pis à part ça tu as vu la folie à Belgrade pour l’arrivée du dieu local aujourd'hui ? Il y avait plus de 100'000 personnes dans les rues, un truc de fou !

Plus sérieusement, Djokovic m’a bluffé dimanche après-midi. Il avait une énorme pression, il a su la gérer avec une maîtrise hallucinante. Lui c’est sûr, il ne lui faut pas 15 balles de break contre Nadal pour faire la différence. Que Rodgeur en prenne de la graine ! Je savais qu’il était en forme mais là, il a tout éclaboussé sur son passage. La confiance et la rage de vaincre qui habitent le nouveau numéro 1 mondial en ce moment sont frappantes. Et quand tu y ajoutes un talent inné et des heures de travail, ça donne ça : une montagne invincible en 2011. Ou plutôt quasi invincible… D’ailleurs, si Rodgeur n’avait pas sorti le match de l’année en ce fameux vendredi 3 juin, peut-être bien que Djokovic serait encore invaincu et en route pour un putain de Grand Chelem au nez et à la barbe de Federer et Nadal.

C’est simple, mis à part un passage à vide au 4e set, le sosie de Joe Dalton a littéralement baladé la Momie et lui a mis une danse que ne renierait pas John Travolta. L’Espagnol ne savait plus où donner de la tête. A croire que Contador lui avait piqué tous ses Kellogg’s ! Par moments ce n’était plus le taureau des Baléares mais un tendre agneau, une vieille vache de foire prête pour l'abattoir à mi-chemin entre la gale et la vache folle... Voir le tenant du titre pareillement dépassé sur certains points, ça avait quelque chose d’irréel. Oui, qu’on se le dise, le Serbe a été tout simplement stratosphérique. Et niveau fighting-spirit, il n’a rien à envier à personne, il a même des leçons à donner. Que Murray en prenne de la graine et que les fans de Nadal redescendent sur terre !

Car c’est une confirmation aujourd'hui : avec 5 défaites en 2011 en autant de finales, Popeye a désormais trouvé sa bête noire. Et c’est là où le tennis est fou. Alors que tous les fans du Majorquin se gaussaient de voir Federer craquer face à la Momie, en se moquant du mental du Bâlois, «c’est une petite brêle sans rébellion», «il n’est pas le meilleur joueur de tous les temps», «Nadal va lui voler tous ses records» et blablablabla. Et ben ces ânes ont aujourd'hui un dilemme : Novak Djokovic. Toutes les victoires du Serbe cette année sur l’ogre de Manacor, et plus particulièrement celle d’hier, où on a vu un Nadal avec une gueule aussi pourrie que celle de Rodgeur contre Tsonga, sont là pour le confirmer.

Et je ne parle même pas de sa conférence de presse, où on l’a entendu pleurnicher sur ses difficultés mentales et physiques. Bref, Nadal l’a plus ou moins avoué : il se fait un complexe. Un peu comme le bodybuildeur sûr de lui qui nous a montré fièrement et grossièrement son bras gauche tout l’été au bord de la piscine et qui a chopé tout ce qui bougeait. Dimanche, il s’est finalement fait prendre sous la douche froide par Mamadou Djokoboss et il a l'air tout de suite beaucoup moins sûr de lui, si tu vois ce que je veux dire...

A part ça, que Nadal commence à perdre des finales de Grand Chelem, c’est évidemment une bonne nouvelle pour Federer et tous ses fans. Le compteur du Majorquin reste ainsi bloqué à 10 et il faudra encore en chercher 6 pour égaler le record du Bâlois, si tant est que ce dernier n’ajoute pas une couronne à son palmarès. Bon, à voir la démonstration du Serbe, je pense qu’il faudra se lever très tôt pour aller le chercher.

Reste que Rodgeur est le seul joueur à l’avoir battu cette année et que ça nous laisse présager d’un été américain absolument dantesque. Nul doute que Nadal de son côté ne va rien lâcher. A voir sa tête d’enterrement durant toute la finale, à voir son dégout lorsqu’il était atomisé par Djokoboss, Popeye va bouffer de la poussière cet été. Je pense même qu’il a dû s’infliger une punition après la finale, du genre une série de 10'000 pompes ou l’escalade de Big Ben à mains nues !

Bref, on se réjouit de retrouver les trois dinosaures de la planète tennis dès le mois d’août aux States ! D’ici là c’est à Berne que je te donne rendez-vous pour le match de Coupe Davis face au Portugal. Il est déjà écrit que l’on va gagner, il est aussi écrit que Rodg y va avec autant de plaisir qu’un fonctionnaire un lundi matin au boulot !