En apothéose !
Olééééé !!! Ariba ariba !!! Tel une actrice de films X des années 80, j’aouterais même : oh ouiiiiiii !!! Federer a battu Nadal, le Maître a terrassé la Momie, le Suisse a étrillé la crevette à l’ail, l’élégant a surclassé le mal-fagoté et j’en passe et des meilleurs ! Comme c’est bon de pouvoir de nouveau s’enflammer après une victoire de Rodgeur contre son meilleur ennemi. Ça faisait longtemps, trop longtemps alors on ne va pas se priver de savourer et de fanfaronner ! Et en plus j'ai eu la chance d'y être et de le commenter en direct : quel pied ! Inutile de dire qu'on a fêté ça jusqu'au bout de la nuit avec Pascal Droz, hurlant des «on est des fous géniaux !» et chantant des «oooooooh c’est un phénomène, il s’appelle Rodgeur et il joue pour nous !» comme si le monde nous appartenait. Putain c'était fort !
Oui, on peut le savourer ce cinquième sacre aux Masters, on peut s’en délecter jusqu’à la reprise en janvier. On peut accessoirement allumer tous les Espagnols que nous connaissons, toutes ces grandes gueules qui nous les brisent depuis cet été et qui se prennent pour les rois du monde. On peut aussi envoyer chier tous ces aigris qui pensaient que le Bâlois était fini, tous ces docteurs ès tennis aux théories aussi fumeuses que Patrick Mouratoglou. Ce succès est quasiment aussi beau que le triomphe à l’Open d’Australie en début d’année ; il cicatrise presque toutes les déceptions de l’année 2010, de cette élimination en quart à Paris à la demi-finale de New York en passant par l’échec à Wimbledon.
Cette victoire est d’autant plus jouissive qu’elle a été obtenue face au numéro 1 mondial, ce taureau des Baléares si difficile à manœuvrer, cette bête noire si coriace à dompter, ce champion au mental de boxeur. Bien sûr, toutes les conditions étaient réunies pour un sacre du Bâlois, reste qu’il l’a fait avec un panache et un esprit offensif complètement retrouvés. Pour preuve ses nombreuses attaques au filet durant tout le match et en particulier au troisième set où, aérien et agressif comme jamais, il est même monté sur des secondes balles. Franchement j’adore et j'en redemande !
C’est donc le premier gros titre de l’ère Annacone et une preuve de plus que le travail avec l’ancien mentor de Pete Sampras commence réellement à porter ses fruits. On l’avait remarqué à l’US Open (un peu), à Bâle (beaucoup) et cette semaine à Londres (à la folie) : le Rodg nouveau est arrivé. Et je peux te dire que ce n'est pas une piquette ! C’est évidemment ce Rodg-là qu’on veut voir dès le mois de janvier aux Antipodes. Qu'on se le dise, le Bâlois doit absolument garder cet état d’esprit s’il veut continuer à briller, gagner des Majeurs en 2011 et redevenir numéro 1 mondial. En affichant la même rage, la même conviction et en améliorant encore son pourcentage au premier service, il peut y arriver ! Je dirais même qu’il VA y arriver !
Voilà mes amis, l’année tennistique 2010 est donc terminée pour le 99% des joueurs. Il reste toutefois un événement qui fera vibrer deux pays ce week-end : la finale de la Coupe Davis à Belgrade entre la Serbie de Djokobite et la France de Leurfils. Un choc que je ne raterai pour rien au monde ! (Bon, si on me propose un week-end sur le yacht de Richard Branson, je veux bien y réfléchir…). Bref, je me réjouis de voir tout ça derrière mon écran avec quelques bières et quelques potes, tout en espérant que la bande à Guy Forget crée la sensation !