29.11.10

En apothéose !

Olééééé !!! Ariba ariba !!! Tel une actrice de films X des années 80, j’aouterais même : oh ouiiiiiii !!! Federer a battu Nadal, le Maître a terrassé la Momie, le Suisse a étrillé la crevette à l’ail, l’élégant a surclassé le mal-fagoté et j’en passe et des meilleurs ! Comme c’est bon de pouvoir de nouveau s’enflammer après une victoire de Rodgeur contre son meilleur ennemi. Ça faisait longtemps, trop longtemps alors on ne va pas se priver de savourer et de fanfaronner ! Et en plus j'ai eu la chance d'y être et de le commenter en direct : quel pied ! Inutile de dire qu'on a fêté ça jusqu'au bout de la nuit avec Pascal Droz, hurlant des «on est des fous géniaux !» et chantant des «oooooooh c’est un phénomène, il s’appelle Rodgeur et il joue pour nous !» comme si le monde nous appartenait. Putain c'était fort !

Oui, on peut le savourer ce cinquième sacre aux Masters, on peut s’en délecter jusqu’à la reprise en janvier. On peut accessoirement allumer tous les Espagnols que nous connaissons, toutes ces grandes gueules qui nous les brisent depuis cet été et qui se prennent pour les rois du monde. On peut aussi envoyer chier tous ces aigris qui pensaient que le Bâlois était fini, tous ces docteurs ès tennis aux théories aussi fumeuses que Patrick Mouratoglou. Ce succès est quasiment aussi beau que le triomphe à l’Open d’Australie en début d’année ; il cicatrise presque toutes les déceptions de l’année 2010, de cette élimination en quart à Paris à la demi-finale de New York en passant par l’échec à Wimbledon.

Cette victoire est d’autant plus jouissive qu’elle a été obtenue face au numéro 1 mondial, ce taureau des Baléares si difficile à manœuvrer, cette bête noire si coriace à dompter, ce champion au mental de boxeur. Bien sûr, toutes les conditions étaient réunies pour un sacre du Bâlois, reste qu’il l’a fait avec un panache et un esprit offensif complètement retrouvés. Pour preuve ses nombreuses attaques au filet durant tout le match et en particulier au troisième set où, aérien et agressif comme jamais, il est même monté sur des secondes balles. Franchement j’adore et j'en redemande !

C’est donc le premier gros titre de l’ère Annacone et une preuve de plus que le travail avec l’ancien mentor de Pete Sampras commence réellement à porter ses fruits. On l’avait remarqué à l’US Open (un peu), à Bâle (beaucoup) et cette semaine à Londres (à la folie) : le Rodg nouveau est arrivé. Et je peux te dire que ce n'est pas une piquette ! C’est évidemment ce Rodg-là qu’on veut voir dès le mois de janvier aux Antipodes. Qu'on se le dise, le Bâlois doit absolument garder cet état d’esprit s’il veut continuer à briller, gagner des Majeurs en 2011 et redevenir numéro 1 mondial. En affichant la même rage, la même conviction et en améliorant encore son pourcentage au premier service, il peut y arriver ! Je dirais même qu’il VA y arriver !

Voilà mes amis, l’année tennistique 2010 est donc terminée pour le 99% des joueurs. Il reste toutefois un événement qui fera vibrer deux pays ce week-end : la finale de la Coupe Davis à Belgrade entre la Serbie de Djokobite et la France de Leurfils. Un choc que je ne raterai pour rien au monde ! (Bon, si on me propose un week-end sur le yacht de Richard Branson, je veux bien y réfléchir…). Bref, je me réjouis de voir tout ça derrière mon écran avec quelques bières et quelques potes, tout en espérant que la bande à Guy Forget crée la sensation !

25.11.10

Ça ronronne...

Le tournoi des Maîtres a donc débuté à Londres. Enfin, les tournoi des 7 Maîtres et du charlot ibérique. Désolé les crevettes à l'ail mais le David Ferrer a autant sa place dans ce Masters que Ruth Dreifuss au concours de Miss Monde ! Non content d’avoir l’air de rien, l’Espagnol nous a présenté un tennis aussi pathétique que les revendications de Bernard Rappaz. Et dire que ce même Ferrer avait été finaliste de la cuvée 2007… Des années il y a l'AS Monaco en finale de la Ligue des Champions, d’autres il y a Ferrer à celle du Masters ! Faut pas chercher à comprendre.

Plus sérieusement, force est de constater que ce début des ATP World Tour Finals – pour reprendre le terme pompeux des organisateurs – est pour l’instant un pet dans l’eau. Des matches à sens unique, une ambiance feutrée, quelques joueurs à côté de leurs pompes et un court au rebond bizarre : la magie peine à s’emparer de l’enceinte londonienne. A l’image du Nadal – Djokobite durant lequel le sosie de Joe Dalton a passé la moitié du match à remettre sa lentille, les chocs ont accouché d’une souris. Autant dire que les Kylie Minogue, Maradona, Archavine et autre Djourou ont
sacrement se faire chier à l’O2 Arena. Bon tu me diras que le Djourou et l'Archavine, c’est pas dans le vestiaire d’Arsenal qu’ils doivent s’éclater en ce moment !

Même le très attendu Federer – Murray faisait peine à voir… Non pas que ça m’ait dérangé que Rodgeur explose Frankenstein, mais bon, voir un gros naze au teint de mineur chilien et au charisme d’un employé de la BCGE se traîner sur ce court était indigne du prestige du tournoi. Ah oui j’oubliais, il y a bien eu un Roddick – Popeye intéressant mais bon, fidèle à son habitude, le Roddick a fait du Roddick et a été incapable de tuer le match au bon moment. Le pire c’est qu’il a remis ça deux jours plus tard contre Berdych, foirant deux balles de set durant la première manche et perdant le match ensuite… Et puis que dire sur la tenue des joueurs ? Entre le maillot jaune de Söderling et le tricot orange de Ferrer, on dirait que c'est Jérôme Rudin qui s'est occupé du design. Mais le pire est bien évidemment l'horreur que porte la Momie. Comme dirait un pote : «C'est en dégueulant toute la nuit des shots de vodka caramel, de rhum et de fraise que les stylistes de Nike ont trouvé la couleur de l'infâme t-shirt de Nadal...
»

Bon sinon, il s'est quand même passé quelque chose dans la ville du smog et des bus rouges : Roger Federer a rencontré Diego Maradona, l'aspirateur de la Pampa, l'entraîneur à la tactique aussi aboutie qu'Alain Geiger et Christophe Ohrel réunis ! Après son match contre le fantôme des Highlands, le Bâlois a tapé la causette avec le meilleur footballeur de tous les temps. Je ne suis pas sûr qu'ils aient causé drogues et gonzesses, mais ils ont eu le temps de poser pour une photo qui fera date. Il paraît même que Rodgeur lui a demandé une dédicace pour son plus grand fan : Richard Gascoke ! Bon, trêve de plaisanterie, bons matches à tous et restez branchés sur TSR2 !

8.11.10

40 ans !

Eh oui les amis, c’était un jour spécial hier… Je fêtais mes 40 berges !!! Même si ça ne change pas grand-chose, ça fait quand même tout bizarre de passer ce cap paraît-il important. T’imagines que ça fait 18 ans que j’ai gagné les JO à Barcelone et fait la nique à tous ces babouins !? Une chose est sûre, le temps passe vite, trop vite ! Putain je me rappelle de mes 20 ans comme si c’était hier… En tout cas je te promets que je ne regrette pas d’avoir bien profité de la vie et que ce n’est pas fini... Tu le sais, je ne suis pas du genre à me dire «j’ai 40 ans, je vais changer de vie». Trop peu pour moi !

Autant dire qu’on a arrosé ça comme il se doit avec le Pierre-Alain Dupuis… Bon, c’est clair que faire la fête à Bâle, c’est comme trouver du fromage à raclette en Thaïlande : c’est pas facile mais avec un peu d’effort, il y a tout de même moyen de moyenner comme on dit ! Bref, après la finale à la halle St-Jacques, on a fait la tournée des grands ducs. Apéro au champagne à la Barfüsserplatz, bouffe à l’Aqua et fin de soirée au Bar Rouge ! Le PAD était en feu, complètement hystérique, jamais avare d’une bonne blague. «De Dieu Marc, c’est tes 40 printemps ou plutôt 40 automnes, hahaha ! Tu sais quoi ? J’ai une surprise pour toi, un cadeau qui te sera très utile !» Et c’est là qu’il a sorti un bouquin intitulé Comment traverser la quarantaine quand on est une star, un truc écrit par Brigitte Bardot dans les années 70 ! Non mais la couche du gars… J’étais plié en quatre ! «Arrête de rire Marc, ce livre est génial. Il m’a vraiment aidé à passer ce cap difficile. Tu sais, toi et moi, enfin surtout moi, on est des personnages publics, ce n’est pas toujours facile à vivre. Les sollicitations des fans, les autographes dans la rue, les gens qui te reconnaissent au resto, sans parler de l’obligation de se déguiser pour faire ses courses… Non franchement, je me dis souvent que j’aimerais bien être un inconnu !» Bref, c’était du grand, du très PAD ! On a terminé la soirée bras-dessus bras-dessous, un magnum de champagne sur la table, avant que Pierre-Alain finisse par prendre le micro et hurle un «Fuck me, I am famous !» sous les yeux médusés de la salle et du DJ. J’en ris encore...

Sinon, ben Rodgeur m’a offert un beau cadeau avec sa magnifique victoire ! Un succès important et ô combien symbolique pour le Maître qui dépasse ainsi Pete Sampras et devient le joueur le plus titré à Bâle. Encore un record à son actif sous les yeux de sa famille, de ses amis et de ses deux filles. Le numéro 2 mondial a en tout cas parfaitement répondu aux attentes et fait taire les quelques critiques. Le travail avec Annacone porte ses fruits, son premier service est réglé et il risque bien de faire une fin d’année autrement plus convaincante que l’an dernier. Affaire à suivre à Paris-Bercy, l’un des seuls gros titres qui lui manque encore, et évidemment aux Masters de Londres.

Bref, il y avait beaucoup démotion hier sur le court central. De l’émotion, j’en ai également eu à la pelle lors de la cérémonie d’avant-match. Pour tout te dire j’ai failli verser une petite larme... Fêter mes 40 ans devant 9'000 personnes, je ne suis pas près de l’oublier ! 40 ans, c’est aussi l’âge des Swiss Indoors qui n’en finissent plus de cartonner année après année. «Magic moments» : le surnom du tournoi de Roger Brennwald n’a jamais aussi bien porté son nom. Merci pour tout les Roger et à l’année prochaine... avec Stan cette fois !

2.11.10

Entre come-back ridicule et forfait regrettable...

Surpriiiiiiise ! Me revoilà ! Et non, je n’ai pas été bloqué dans une mine au Chili… Je n’étais pas non plus sur la cordillère des Andes avec Sarah Marquis et son pick-up, ni même en train de bouffer des racines à Koh Lanta ou de creuser le tunnel du Gothard ! J’étais tout simplement dans ma Genève natale et je dois dire que je n’avais ni l’envie, ni l’inspiration de commencer un post… Disons que l’actualité tennistique était très fade ces dernières semaines et ce n’est pas le Masters 1000 de Shanghai ou le tournoi challenger de Stockholm qui allaient me sortir de ma torpeur.

C’est vrai, j’aurais pu reprendre la plume pour railler Thomas Muster qui a décidé, à 43 ans, de faire un come-back aussi victorieux et intelligent que Michael Schumacher. D’un côté je trouve ça pathétique et inutile, de l’autre je trouve ça marrant et osé. Et le bon vieux bucheron autrichien l’a reconnu lui-même : «Il faut un peu de fanatisme et d’ironie par rapport à soi-même pour se lancer ainsi à la poursuite de son passé.» Bref, il assume le côté ridicule du truc et c’est un bon point pour lui ! En tout cas personnellement je ne me vois pas, mais alors pas du tout faire un retour pour prendre des branlées contre des gamins de 21… Où est donc le plaisir ?

Mais Thomas Muster, il n’est pas fait comme toi et moi… C’est le gars qui préférerait scier du bois pendant 10 jours au Canada que de siroter des cocktails sur une plage en Thaïlande, c’est le gros cinglé qui choisirait une semaine avec des GI américains plutôt qu’une invitation sur le yacht de Richard Branson ! Bref, il préfère la choucroute à la truffe blanche ou la Stroh au Bordeaux, si tu vois ce que je veux dire. C’est aussi le mec qui s’est fait faucher par une voiture en 1989 et qui a réussi à revenir au plus haut niveau, remportant Roland Garros en 1995 et devenant même numéro 1 mondial une année plus tard... Tu te rappelles de ses entraînements sur terre battue à l’époque, à taper des parapins de coup droit depuis sa chaise roulante ? Bref, c’est un monstre de volonté et une bonne bête autrichienne ! Et accessoirement, un joueur aussi élégant qu’un 36 tonnes conduit par Pierre Ménès…

Sinon, l’actualité tennistique en ce moment, c’est les «Swiss on dort» ! Le tournoi à l’ambiance aussi chaude qu’un match à la Pontaise et aussi guindée que les salons de l’Hôtel Président Wilson a débuté lundi. Le grand absent de la semaine est évidemment Stan Wawrinka qui a préféré la prime à l’engagement du tournoi de Valence que le plaisir d’évoluer à domicile. Stan-le-patriote deviendrait donc Stan-le-calculateur quand il s’agit de disputer des tournois ATP. Je ne vais pas faire de grandes théories à celui qui est venu défendre la nation à plusieurs reprises, mais voir notre numéro 2 helvétique disputer un tournoi de troisième zone en Espagne plutôt que jouer à 200 kilomètres de chez lui est triste et regrettable. Après son forfait à Gstaad, il faut croire que le gamin n’a pas réussi à trouver un terrain d’entente avec les organisateurs bâlois. Ils en donnaient trop peu ou carrément pas du tout, Stan était trop gourmand ? Je n’en sais rien, c’est leur business, toujours est-il que ça ne fait vraiment pas rêver. Encore une fois, on a beau se foutre de leur gueule, mais une chose pareille n’arriverait jamais en France.

Bref, bonne sieste à la halle St-Jacques à ceux qui y vont et à bientôt pour un nouveau post aux autres ! Je reviendrai plus vite, promis.