20.9.10

Le Titanic, lui, avait au moins un capitaine...

Ça y est, LA catastrophe est arrivée : le Titanic helvétique est relégué dans le groupe B. Ce bateau sans âme ni capitaine est assuré de passer une année au purgatoire et, corolaire, de ne pas gagner le Saladier d’Argent en 2011. La Suisse devra repousser ses rêves, si tant est qu’il y en ait encore, à 2012.

2012 ? Oui oui, l’année des Jeux Olympiques de Londres et peut-être la dernière année sur le circuit de Sa Majesté Federer, si tu vois ce que je veux dire. Autant dire que le Saladier
d’Argent, on n’est pas prêt de le voir au pied du Cervin !

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’ai la haine et ce n’est pas prêt de se calmer. Le responsable no 1 de ce fiasco est évidemment Roger Federer. Officiellement, le Bâlois se sentait fatigué après un US Open éprouvant. Officieusement, certains parlent d’une grosse pression de Mirka pour qu’il passe du temps en famille auprès des jumelles (ce qui m’apparaît comme aussi bête que probable). Quelle que soit l’excuse, elle est irrecevable et inacceptable. C’est un doigt d’honneur au pays qui l’a permis de suivre une formation sport-études à Ecublens, au pays qui l’a exempté d’armée, au pays où il est né, au pays où ses filles seront éduquées, au pays où la majorité de ses fans se trouvent. Le pays pour qui il a été à deux reprises porte-drapeau aux Jeux Olympiques.


En snobant la Coupe Davis, en prenant cette compétition pour une vulgaire corvée, Rodg oublie que c’est grâce à elle que Swiss Tennis gagne des ronds, forme des jeunes et assure la relève. Roger Federer a également trahi ses soi-disant potes et en premier lieu Stan, celui qui lui avait permis de revenir avec une médaille d’or des JO de Pékin. Et de se refaire un mental. Enfin, il a trahi les supporters suisses, ceux qui se sont saignés pour soutenir l’équipe au Kazakhstan. Probablement les mêmes qui avaient acheté leurs billets pour Etats-Unis – Suisse en mars 2009 et qui s’étaient retrouvés le bec dans l’eau après le forfait à la dernière minute de l’ex-numéro 1 mondial…


J’entends déjà les éternels défenseurs du Bâlois dire que le tennis est un sport individuel, que chacun fait ce qu’il veut, qu’il a déjà largement assez apporté au sport suisse et que Rodgeur n’a de leçon à recevoir de personne. Oui, bien sûr Messieurs. Mais Rodgeur ne doit pas oublier d’où il vient : s’il est aujourd’hui le plus grand joueur de tous les temps, c’est aussi grâce à Swiss Tennis. Grâce aux infrastructures mises en place, grâce aux entraîneurs qui l’ont suivi depuis son plus jeune âge, grâce à tous ceux qui l’ont soutenu depuis le début. Aujourd’hui, du haut de sa fortune et de ses records, Federer a oublié la base.


Le plus grave dans tout ça, quitte à me répéter, c’est qu’il soit incapable de communiquer correctement. Comment IMG peut laisser passer un truc pareil, sans se douter qu’en Suisse l’image sera salie par une telle attitude ? Comment expliquer en effet que ces derniers ne lui aient pas conseillé, pardon obligé à s’exprimer de manière franche et honnête face aux caméras et journalistes ? Parce que dans la tour d’ivoire qui est la leur, la Suisse n’est sans doute qu’une préoccupation aussi importante que la dernière proposition de sponsoring de la boucherie Schlup à Toggenburg…


Au-delà de Rodgeur, c’est bien la fédération qui doit se remobiliser ! Comment a-t-elle pu se laisser amuser, prendre en otage par Federer et son clan ? Combien d’années encore devrons-nous supporter l’inutile Bernardo Lüthi sur le banc de l’équipe suisse ? Le pantin de Sa Majesté n’a rien amené à cette équipe et son bilan est aussi épais qu’une anorexique de 14 ans… Lüthi est au leadership ce que Rodgeur est à la Coupe Davis : il est tout simplement absent.


Comment peut-on accepter le niveau de préparation tennistique, physique et mentale d’Allegro ce week-end ? La Coupe Davis a ceci de magique que les seconds couteaux se transcendent, se dépassent et explosent des plafonds inatteignables en temps normal… C’est le fait, le résultat du public, d’un travail d’équipe, d’un projet commun mené, dirigé et motivé par un capitaine avec un grand C. Pas une marionnette avec un grand M comme muet… Allegro était aussi prêt à jouer le double que moi à courir un marathon en sortant de boîte à 5h du mat, c’est scandaleux ! Chiudinelli était à la rue. Ces deux-là, au vu de leur état, auraient dû être préparés à jouer la Coupe Davis depuis des semaines, avec un travail spécifique, un soutien et un suivi particulier. Sinon à quoi sert un capitaine de Coupe Davis ? A rien ou presque. Ah si, à accepter que Bohli refuse sa sélection ! Quel pays au monde accepte les désidératas d’un 1500ème mondial ? Quel capitaine au monde est aussi respecté qu’un prof d’allemand de 6ème terminale ? Dans sa chaise de capitaine, l’alphabet de Bernado Lüthi s’arrête à N comme nul… Il est temps de tourner cette triste et misérable page.


Bref, ce fiasco doit servir en premier lieu à virer le muet de Federer ! Et que Sa Majesté soit d’accord ou pas, cela n’a aucune importance. Parce qu’aujourd’hui aussi, Rodgeur ne doit plus rien avoir à dire au sujet de la Coupe Davis. S’il veut revenir, il se pliera aux conditions de la fédération. Car l’important aujourd’hui pour le tennis suisse n’est pas de savoir si le Maître jouera ou ne jouera pas la Coupe Davis, mais de mettre sur pied un projet, un vrai et de convaincre Stanislas Wawrinka qu’il vaut mieux que le traitement subi jusqu’à ce jour. Parce que lui aussi pourrait bientôt prendre des décisions importantes en la matière…

En synthèse, il faut définitivement arrêter ce cirque pathétique, dramatique et répétitif. L’histoire du tennis suisse, ses structures, ses joueurs et son public méritent mieux que le scénario d’un vaudeville de seconde zone… De Becker à McEnroe en passant par Sampras, Agassi, Borg, Edberg ou Nadal, ils ont tous un jour écrit le livre d’or de la Coupe Davis. L’avenir nous dira si un certain Federer en fera un jour autant, ou simplement un peu… Puisse le désastre d’Astana servir au moins à quelque chose ! A virer Lüthi et/ou à remobiliser Rodgeur ! Et si possible les deux, évidemment.

16.9.10

Le coup de pute

Cette fois, plus de doute possible, on peut l’écrire, le dire et le répéter : Rodgeur se fout de la Coupe Davis comme de sa première branlette ! Cette compétition n’entre pas dans ses plans, elle n’est ni un objectif ni un rêve. La Coupe Davis est à Federer ce qu’un cours de répétition est au bon citoyen : une corvée annuelle qu’il faut remplir mais qu’on aimerait à tout prix éviter. Et pour ce faire, on peut user de toutes les excuses possibles, des plus ridicules aux plus enfantines. Cette fois, le pauvre Rodgeur «se sent fatigué et doit préparer les tournois de fin d’année»… Je te le donne en mille : c’est faible, petit, honteux et scandaleux ! Et tellement égoïste…

Au risque de me répéter, le plus scandaleux dans tout ça, ce n’est pas que Federer ne participe pas à la Coupe Davis, c’est la manière, la communication, la façon, le plaisir qu’il prend à nous faire croire pour ensuite mieux nous frustrer ! Honnêtement, je préfèrerais qu’il vide son sac et nous dise clairement : «Ecoutez les gars, ce dont j’ai envie aujourd’hui, c’est encore et toujours de gagner des Grands Chelem et de reconquérir la place de numéro 1 mondial. Pas de gagner la Coupe Davis. Désolé si ça ne vous fait pas rêver, mais moi si !» Et qu’il tire un trait définitif sur la Coupe Davis… Mais là, son cirque avant chaque rencontre, sa pseudo-hésitation à deux balles, cette attente jusqu’au dernier moment est tout simplement pathétique.


C’est d’ailleurs LE gros point noir de son image qu’il veut pourtant si parfaite. Y’a-t-il quelqu’un pour le lui dire dans son entourage ? Ce n’est en tout cas pas Séverin Lüthi, le capitaine le plus grotesque et inutile de l’histoire du tennis, qui risque de monter aux barricades et critiquer le choix de son employeur… «Nous savions que tout était ouvert, nous devons accepter son choix» a déclaré le Bernardo de Rodgeur. Ben maintenant je comprends pourquoi les scénaristes de Zorro n’ont jamais fait parler Bernardo, il n’avait sans doute rien d’intéressant à dire...

Et il faut se souvenir aussi que si nous avons aujourd’hui une telle marionnette à la tête de notre équipe, c’est le fait et la volonté du Roi Roger. Bref, en plus de ne pas y participer, Federer nous place son pantin qui nous donne autant de rêve et d’ambition que Raymond Domenech, la provocation en moins. Je sais très bien qu’il ne le peut pas, mais j’aimerais tellement que Stan ose dire tout haut ce qu’il pense tout bas. Car franchement, amitié ou pas avec Rodgeur, le Vaudois doit l’avoir mauvaise en ce moment et on le comprend ! Un Wawrinka qui, ne l’oublions pas, a fini l’US Open à moitié blessé et qui est papa depuis le mois de février…

Le plus moche dans tout ça, c’est que cette décision pourrait être catastrophique pour l’équipe de Suisse. Une défaite face au Kazakhstan nous enverrait dans le groupe B et nous assurerait une année au purgatoire… Une année à jouer des nations comme la Roumanie, l’Ukraine ou Israël avec le risque réel de foirer, puisque Sa Majesté Roger ne jouera évidemment pas contre des équipes de seconde zone. On pourra même se poser la question si Stan, qui joue au pompier depuis tant d’années, aura encore la motivation et la force de venir alors que le Bâlois pouponnera ses gamines, signera des contrats publicitaires ou jouera au golf sous le soleil de Dubaï.

Bref, autant dire qu’une défaite ce week-end marquerait quasiment la fin d’un rêve, celui de soulever le Saladier d’Argent avec cette génération dorée. Tout cela à cause de l’égocentrisme exacerbé d’un millionnaire fatigué… Evidemment, l’autre solution est également possible : on gagne ce week-end au Kazakhstan, Rodgeur participe au premier tour l’année prochaine, la Suisse fait tout péter sur son passage et on finit complètement hystériques ! C’est ce qu’on souhaite tous… Reste qu’il y aura toujours un arrière-goût amer en bouche et la sale impression que Rodgeur a laissé ses copains dans la merde un beau week-end de septembre.

15.9.10

Le nouveau roi de New York

Eh bien, quand j’écrivais dans mon post du 25 août que «Nadal pourrait faire un grand, un très grand US Open», je ne croyais pas si bien dire. Rafael Nadal a donc gagné son premier US Open, son 3ème Majeur de suite et devient le quatrième joueur de l’ère open à avoir raflé les 4 tournois du Grand Chelem. A 24 ans seulement, record pulvérisé, il rejoint Rod Laver, André Agassi et Roger Federer dans la grande Histoire du tennis. Aujourd’hui, Superman parle espagnol, se gratte le cul, a autant de tics que Monk, est plus précoce que Rocco Siffredi et tire des gifles qui feraient peur à Bud Spencer !

Des statistiques qui donnent le vertige et qui sont tout aussi impressionnantes que le monstre des Baléares sur un court. Qu’on se le dise, Popeye a gagné ce tournoi avec une facilité déconcertante, tel le Rodgeur des grandes années. Certes, son tableau jusqu’en finale était aussi facile que de trouver un queutard dans un vestiaire de football, mais quand même, la démonstration de tennis, de puissance et de force a été spectaculaire durant cette quinzaine.

T’as vu ce festival lundi soir ? Le taureau était partout. Intouchable, intenable, imbattable ! On pourrait même ajouter : aussi insaisissable que le forcené le Bienne ! Et physiquement, c’était de la science-fiction… Alors que Djokobite crachait ses tripes sur le court, le numéro 1 mondial transpirait à peine. Ce matin, tu lui proposes de courir le marathon de New York, d’escalader l’Empire State Building et de rentrer à la nage à Majorque qu’il accepterait sans broncher ! Plus sérieusement, si l’Espagnol est arrivé à ce niveau de fraîcheur et de forme en finale, c’est aussi parce qu’il sait désormais gérer son calendrier comme un grand champion… Exit le quart de finale de Coupe Davis par exemple, la Momie avait tout misé sur cet US Open, quitte à paumer en demi ou en quart à Toronto et Cincinnati. Il a bossé comme un acharné et aujourd’hui, il règne sans partage sur la planète tennis.

Le boulot, parlons-en. A ses débuts, on a souvent rigolé de sa seule force athlétique, on lui a prédit les pires maux, l’incapacité de gagner ailleurs que sur terre battue. Faisant fi de tout et de rien, il a travaillé avec son oncle sans relâche. Il a développé son jeu, amélioré ses coups, du revers au coup droit en passant par la volée et le service, Nadal a tout remis à plat, il a tout travaillé, tout amélioré. Alors aujourd'hui, on peut parler de consécration d'un travail de fond extraordinaire, au-delà du succès et des records... Et honnêtement, force est de constater que Nadal est loin de la bête bourrue, peu esthétique, voire disgracieuse, pilonnant, piétinant ses adversaires à la seule force de son bras gauche.


Et quand on pense que Popeye n’avait RIEN gagné entre le 3 mai 2009 et le 18 avril 2010, on se dit que ce n’est pas le mental qui va le lâcher… C’est une bête à tous les niveaux et les Murray, Djokobite et autre prétendant à une victoire en Grand Chelem peuvent se rasseoir, attendre et travailler. Quant à Rodgeur, il peut mettre les bouchées doubles, que dis-je, quadruples à l
’entraînement !

Y’a juste sa modestie à deux balles qui commence à agacer… Ok, Rodgeur est son idole, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et blablabla et bliblibli… Mais réussir à affirmer que Federer est encore bien meilleur que lui aujourd’hui, c’est faire croire à Jean-Michel Aeby qu’il pourrait entraîner Manchester United ou persuader Yves Allegro que Scarlett Johansson veut coucher avec lui ! Bref, c
’est prendre les gens pour des cons...

En tous les cas, tant Nadal que Federer nous ont donné rendez-vous pour la fin de saison. Alors Messieurs, on accepte le rendez-vous et on se réjouit de vous revoir au plus vite. Et cette fois, on compte sur vous, et surtout sur toi Rodg, pour ne pas vous rater !

13.9.10

C’était un 11 septembre...

Autant dire qu’on est passé d’un état euphorique à une profonde dépression en l’espace de quelques jours… Il y a d’abord eu l’élimination rageante de Stan avant le coup de massue, l’explosion atomique, le semi-remorque en pleine gueule, le KO debout : la défaite de notre Rodgeur national face à Djokobite. Celle-là je peux te dire, je vais l’avoir en travers de la gorge pendant un moment...

Inutile de te dire que j’ai pris mes cliques et mes claques et suis rentré sur Genève avec le premier avion. Franchement, me taper Djokotruite – Popeye un lundi soir m’excitait autant que de revoir Ben-Hur en version allemande sous-titré en flamand ! Ça sera probablement un beau match mais putain de merde, ce devait être Nadal – Federer à l’affiche, une finale de rêve qui n
aura peut-être jamais lieu à New York… Le monde du tennis est inconsolable.

Le Bâlois a donc connu une énième déception cette année, la plus cuisante après celle face à Söderling à Paris. Hasard du calendrier, elle est arrivée un certain… 11 septembre. Un jour décidément noir pour tous les New-Yorkais, eux qui espéraient, que dis-je, RÊVAIENT d’assister à la finale tant attendue… Et je peux te dire que même si Djokocon a une certaine cote de popularité ici, tout le monde ou presque tirait la gueule en sortant du court !

Plus concrètement, on peut faire toutes les théories du monde sur l’état de forme du Maître, sa façon de jouer, ses fautes directes, son service, ses états d’âme, sa femme, ses filles, lui seul a le secret. Lui sait pourquoi et comment, tant que sa tête et son corps répondront, il donnera des réponses. En attendant, les questions sont pour nous. Comment peut-il maîtriser son sujet, servir à la perfection, tirer des gifles de coup droit et de revers, maîtriser les éléments comme le vent, et deux jours plus tard passer complètement à travers de cette manière ? 66 fautes directes, 53% de première balle, un coup droit aussi réglé que les canons d’une section de lance-mine après un souper fac, franchement, il n’y était pas samedi soir.

Loin de moi l’idée d’enlever les mérites de Djokotruite qui a su jouer et continuer d’y croire, qui a su se battre et bousculer le Suisse bien loin de sa ligne de fond... Mais honnêtement, les deuxième et quatrième sets furent scandaleux, sans compter les balles de match galvaudées et la balle de match, la vraie, qui a elle seule symbolise le triste spectacle offert par notre Rodg national.

Tout cela nous ramène à la réalité d’aujourd’hui. Premièrement, le tennis à ce niveau est d’une exigence cruelle. Les frappes se jouent au millimètre près, au centième de seconde, le jeu de jambes au centimètre, le tout animé par un mental qui se doit d’être parfait de la première à la dernière balle. Au niveau auquel Rodgeur puis Nadal nous ont emmené, nous avions fini par oublier que rien n’est trop simple, juste inné, ou simplement facile. Bref, le tennis ne pardonne rien, ni les sursauts d’humeur, ni les déréglages passagers et encore moins les douleurs du corps. Deuxièmement, il va falloir s’y faire, et c’est à la fois dur et cruel, mais l’extraterrestre Federer n’est plus. A 29 ans et quelques matches plus loin, les rêves de Grand Chelem ne sont que de vieux souvenirs et comme il l’a rappelé lui-même en conférence de presse : «un Grand Chelem par an est déjà une performance aujourd’hui...»

Bref, tu l’as compris, je n’ai pas l’humeur à rire aujourd’hui. Encore moins à m’enflammer pour cette finale repoussée à ce soir. La bonne nouvelle est que le renvoi aura permis à Djokonaze de se refaire une petite santé. Parce qu’autant le dire tout de suite, après les 5 sets contre Rodgeur, l’usure physique et mentale, le Serbe allait au casse-pipe face à un Popeye en pleine confiance... Aujourd’hui, selon moi, les cartes sont à peine redistribuées, peut-être pour voir 4 ou 5 sets, mais si tu veux mon avis, le vainqueur vient des Baléares, parle espagnol et a le bras gauche d’un joueur de rugby...

De retour sur Genève, avec un peu de soleil, je ne fais rêver absolument personne aujourd’hui... A 6’000 kilomètres de là, un roi du tennis a promis de faire du shopping en famille, il ne doit pas non plus faire rêver les foules...

9.9.10

Stan – Youzhny en live !

Bon voilà, mon délire est parti !... C'est un coup d'essai et une première en live du Arthur Ashe Stadium : te faire vivre en direct le quart de finale du gamin ! J'ai bu quelques Bud, je suis beau hystérique, alors je me la joue en free-style ! Allez, à tes commentaire et fais monter la sauce mon pote !

Ben merde, je suis assis à côté d'une MILF new-yorkaise à qui j'ai essayé de dire deux phrases, elle vient de m'envoyer péter : j'aborde le match de la même façon que Stan !

Ça va mieux, elle vient de me faire un sourire et Stan a débreaké, s'il gagne le premier set je lui demande son numéro !

Putain, le clan à Wawrinka, ils font la même gueule que les videurs du Bypass quand ils voient débarquer une bande de racailles d'Annecy !

Come on !!!!!!!! Premier set à Stan, le rêve est en marche !!!! «Hi baby, can I have your telephone number ?» ai-je demandé à la MILF. «I was born in New Jersey» m'a-t-elle répondu. Je crois qu'il y a un problème de communication...

A part ça, t'as remarqué la petite arbitre grecque ? Comme dirait un pote un peu gras, on préférerait sauter sur elle que sur une mine...

Youzhny au Scrabble, ça doit faire une chiée de points.

Et c'est le débreak !! Autant dire que le deuxième set ressemble au premier... Je veux bien prendre un second râteau si ça termine de la même façon !

Break sur break, c'est presque du tennis féminin ! Ils tiennent aussi bien leur service qu'Andy Schleck et Stuart O'Grady tiennent l'alcool...

Les conditions sont dantesques... Même Jean-Claude Duss dans Les Bronzés ne prend pas autant de vents !

Mais oui gamin !!! Comme Lundgren je suis debout !!! La pression monte !!!! Vous faites plaisir les gars, continuez !!!

Je suis tendu comme une arbalète les mecs... et ma bière est vide, je file à la buvette !

J'ai le pack de Bud mais je n'arrive pas à les boire...

Tcheu il fait du bien cet ace !

Tcheu il fait du bien cet ace ! (bis)

Et de une...

Et de deux !!

...Et de trois !!!!!

Et merde.......on n'a pas fini de trembler.

Mais oui gamin !!! Putain y'a une ambiance dans ce Central, on se croirait à l'enterrement de Lady Di...

Et 1, et 2, et 3-0 chanteraient nos amis français.

Y'a du spectacle dans ce Central. Quinze spectateurs viennent de se réveiller en sursaut.

On vient de me lancer un coup de fil, il paraît que le forcené de Bienne parle russe, est en training Adidas et qu'il se trouve dans la loge de Youzhny... Appelez la police bernoise, vite !!!

Allez gamin, maintenant tu respires, tu te concentres et tu claques des aces !

Des aces j'ai dit !!

Alleeeeeeeeez !!!!!!

T'as sorti ton ace au meilleur moment gamin !!!!! Je viens de me retourner vers la MILF et de lui claquer un smack. Comme Youzhny après un service du Vaudois,
elle n'a même pas réagi !!!

L'exploit est à portée de main, pour Stan comme pour moi....

Retour sur terre... Le Russe fait le break d'entrée tandis qu'un grand New Yorkais sapé en Armani, lunettes de soleil Tom Ford sur le pif, vient de rouler une pelle à la MILF.
«Sorry I am late», lui dit-il.

La MILF me sort : «Well, I am pleased to introduce you my boyfriend, Richard, trader at Wall Street». Te casse pas, j'ai compris.

Le sommet du blues : 4-1 pour Youzhny et la MILF qui me demande de la prendre en photo avec Richard.

Ouais pis ça dort dans les commentaires ?!? Bon je te rassure, on doit être 5% du stade à ne pas dormir en ce moment...

Richard me sort : «This game is boring. Why are you so nervous ? Take it easy, guy, it's only tennis» Y'a pas à dire, il n'y a que la bourse et les chiffres pour passionner les traders de Big Apple...

Ben voilà, 2 sets partout, Stan a été transparent durant cette manche... Allez gamin, faut rien lâcher, le Big Four te tend les bras, it's your time !!!!

J'ai rien le droit de dire pour les Bud... disons qu'après avoir fait 15 US Open comme joueur et spectateur, j'ai quelques bons plans et deux-trois copines dans les buvettes, si tu vois ce que je veux dire.

Ça pue... et je te promets que je ne suis pas à Fribourg !

(Ha ha ha)

Hé la buvette du Stade-Lausanne, buvez-en une pour moi ! Qu'est-ce qu'il nous manque l'Ebel-Classic...

Allez, il fait du bien ce jeu, c'est pas fini ! Foutez-lui de la vodka dans sa gourde à ce vilain Russe...

Mais oui Stan, mais oui !!!

Si Stan gagne, je descends au STADIUM dès que je reviens de NY et je finis rond avec les deux gérants !!

C'est pas fini !!!!!! Je te l'annonce : je suis complètement en transe et viens de lâcher un «come on» qui a fait exploser le sonotone d'un grand-père à trois rangs de moi !!!

Mais quelle merde......

Il est raide le Stan mais il peut le faire, allez !!!!!

Avec les couilles, le coeur et les tripes !!! Toute la Suisse romande est avec toi gamin !!!!

C'est bien mon gamin, rien de tel que de défoncer une raquette pour libérer sa frustration. T'as suivi mes conseils !

Ben merde, merde et re-merde. Stan ne l'a pas fait.

Je suis dégoûté.

1 sur 2...

Le premier Suisse a fait le boulot hier soir. Rodgeur, en pleine fine depuis le début du tournoi, a balayé Söderling en 3 sets et a pris sa revanche sur Roland Garros. Pas grand-chose à dire sur ce match, quand le Maître joue à ce niveau, il faut un grand Nadal pour lui barrer la route ! On a parlé et on parle toujours beaucoup du vent qui balaie le Central de Flushing… En fait c’est le thème des défaites, comme souvent. Comme Djokobite, Rodgeur a maîtrisé les éléments et laissé son adversaire pleurer Dame Nature en conférence de presse.

La bonne nouvelle de la soirée, c’est le service de notre Rodg national. A ce niveau de puissance, de précision et de constance, il peut jouer l’esprit tranquille et lâcher ses coups en pleine confiance. Bref, c’était mission impossible pour la biscotte du nord qui s’est effrité comme un paquet de Krisproll sous un pack de bières dans un sac à commission. On ne cachera pas quelques points chauds et quelques balles de break, mais force est de constater que le Maître a appris à monter les meubles suédois... Après s’être perdu dans un manuel peu clair un vieux jour de pluie à Paris, il a paqueté hier l’étagère en kit 6 pièces de nos chers amis suédois en 2 temps 3 mouvements ! Ne reste plus que la commode serbe à déplacer et il pourra s’attaquer ensuite au grand buffet espagnol !

N’allons pas trop vite non plus, avant ça on aura donc droit au traditionnel Clásico new-yorkais : Roger Federer – Novak Djokovic, acte IV ! Eh oui, pour la quatrième fois en quatre ans, les inséparables de la Grande Pomme vont se retrouver face-à-face. Federer – Djokobite à New York, c’est un peu comme un Allemagne – Angleterre en Coupe du Monde : le spectacle et les émotions sont là mais c’est toujours le même qui gagne… Attention néanmoins, 2010 semble être une année propice aux fins de série…

De son côté, le Serbe n’a eu aucune peine à battre un Leurfils fidèle à son image de triste showman, grand mou et nonchalant des courts. Le Usain Bolt du pauvre s’est fait tristement baladé par un Djokobite en mode maîtrise. Je ne vais pas remettre une couche sur le désarticulé de la région parisienne, mais le voir traîner sa grande casquasse sur ce court central, faire ses mimiques et envoyer ses coups droits dans les bâches était une souffrance pour l’ensemble du stade. A défaut de l’être sur le court, il aura au moins été lucide en conférence de presse : «A part le résultat, il n’y a rien à retenir de cette quinzaine new-yorkaise.» Merci mon blaireau, on n’aurait pas dit mieux !

Mention spéciale quand même à la famille Djokodébile dans les tribunes. Je ne sais pas si t’as vu la dégaine de cette équipe avec leurs t-shirts ? A mi-chemin entre le cinquantenaire tatoué au 3ème rang d’un concert de Johnny Hallyday et l’employé des autos tamponneuses du Luna Park ! Nul doute qu’on aura l’occasion d’en reparler, mais franchement faut avoir peur de rien et surtout pas d’être ridicule !

Last but not least, ce qui nous intéresse le plus aujourd’hui, nous autres Suisses romands, c’est évidemment le quart de finale de Stan face à Youzhny ! Le gamin de St-Barthélémy a rendez-vous avec des milliers de téléspectateurs romands, le court central de Flushing Meadows et, accessoirement, avec un petit Russe qui frappe bien la balle. Stan a surtout rendez-vous avec lHistoire et avec le premier Big Four de sa carrière. Je serai dans les tribunes, tu seras derrière ta télé et on est prêts à vibrer !

Et entre nous mon pote, je compte sur toi pour chauffer ce blog ! Poste des commentaires tout au long du match, soutiens le gamin avec des messages, hurle des COME ON sur le blog, mon petit doigt me dit que Stan les lira ! Alors tous à vos claviers, de mon côté je te prépare une petite surprise… Bref, tous en ligne pour le début du match et à tout à l’heure !

8.9.10

Le grand huit pour le grand Stan !

Putain comme c’est beau, jouissif, érectionnant ! Notre Stan national, le gamin qu’on a tous vu grandir, est en quart de finale d’un Grand Chelem. Non non, pas du challenger de Lugano ou de l’open de Gstaad, en quart de finale de lUS Open à New York !!! Il est 3 heures du mat' ici et je suis encore complètement en transe ! J’avais tellement peur qu’il ne confirme pas, qu’il domine son adversaire sans le battre, que je quitte le stade frustré comme un con, pardon, comme un Suisse et qu’une fois de plus je doive encore écrire «quel dommage», «si près de l’exploit» ou «la prochaine fois ce sera la bonne»… Et bien non, trois fois, trente mille fois non ! Il l’a fait ! Il a triomphé, battu ce maudit Ricain devant son public, confirmé sa victoire contre Murray et il nous met une trique d’enfer !!!

Autant le dire tout de suite, on est passé par tous les états dans ce match épique. D’abord parce que Stan s’est arraché pour gagner le premier set. Deuxièmement parce qu’après la perte du deuxième, on l’aurait volontiers battu avec du rosier dans le vestiaire… Enfin, parce que le nombre de balles de breaks sauvées par le gamin est juste phénoménal. Et puis, et puis, et puis, il l’a fait ! Il est allé chercher la victoire, la confirmation, le ticket pour le premier le Grand Huit de sa carrière !

Oui je sais, l’autre grand Ricain est aussi impressionnant que Paul-Henri Mathieu en Coupe Davis. Que ça aurait été juste scandaleux que Stan ne passe pas, qu’il ne conclue pas ce match. Alors cette victoire n’a sans doute rien d’artistique, il n’empêche que Stan y est allé à la besogne, avec les tripes, le cœur, les couilles, en prenant des risques aussi, en montant à la volée, en mettant la pression dans certains moments clés, bref, on ne va pas s’enflammer à la façon de nos voisins français aussitôt deux performances alignées, mais force est de constater que le Stan nouveau est arrivé. Un Stan qui gagne et qui fout autant la gaule que les maîtresses de Tiger Woods !

Maintenant, on ne veut pas que ça s’arrête, et une nouvelle fois ce serait trop con de s’arrêter là, aux portes du Big Four… Ce serait simplement trop moche de ne pas aller défier Nadal en demi-finale ! Stan, l’opportunité est là, devant toi. Il ne va pas suffire de se baisser pour la prendre, il va falloir aller au charbon ! On compte sur toi gamin et je peux te dire une chose, c’est que toute la Suisse est derrière toi !!! Parce que contrairement aux 11 plaies qui se trainaient sur le terrain de Bâle hier soir, tu nous donnes du rêve !

Oui, bien entendu, je me dois de saluer la performance des sieurs du tennis mondial, de Rodgeur à Popeye en passant par Djokobite, mais honnêtement, on attendra le prochain tour pour s’exciter. Surtout pour Rodgeur. Car pour Nadal, ça s’annonce aussi compliqué que de trouver un tricheur dans le peloton du Tour de France… Par contre, gageons que le Federer – Söderling vaudra des ronds… Je n’étais honnêtement pas convaincu par le potentiel du Suédois cette année à Flushing, mais faut reconnaître qu’il a fait le boulot, et plutôt pas mal. On ne va pas se mettre dans nos petits souliers non plus, mais gageons qu’il ne nourrit aucun complexe face au Bâlois. Bref, au Maître de prendre sa revanche sur Roland Garros et d’assurer une première demi-finale à la nation. Car aujourd’hui, je te le donne en mille, je suis aussi affamé que Daniel Brélaz quand il entre dans un fast-food : je veux voir nos deux Suisses en demi-finale !

6.9.10

C’est ça gamin !

Mais oui gamin, mais ouiiiiiii !!! On en rêvait, il l’a fait ! Putain je vais l’écrire noir sur blanc, depuis le temps que j’attends ce moment : Stan a éliminé Frankenstein à New York, le gamin a explosé Dumbo les grandes oreilles, le Vaudois a terrassé le numéro 4 mondial. Mieux encore : mon pote a fait chialer la mère de l’autre con ! J’ajouterais même qu’aujourd’hui, il n’y a pas seulement 33 mineurs chiliens qui sont au fond du trou, il y a également un Ecossais à la gueule de balai à chiotte ! Ah comme c’est bon… encore meilleur qu’une cuite au champagne au 230 Fifth, mon bar préféré à New York !

Autant te dire que j’étais chaud bouillant durant ce match. De la perte du premier set aux innombrables breaks en passant par les challenges, les kinés, Murray et son clan de cinglés, tout m’a chauffé durant cette partie ! Et honnêtement, alors que j’étais en pleine confiance, quand j’ai vu le gamin se raidir et appeler le médecin, j’étais à deux doigts d’exploser mon iPhone de rage… Et sur le passing de revers après le lob, là j’ai sauté tellement haut que j’ai cru me cogner à l’éclairage du court ! Bref, le gamin a assuré comme rarement, il a su prendre des risques, ne pas se démonter face au cirque de l’autre abruti et continuer de servir du mieux qu’il pouvait. Franchement gamin, ça fait des années qu’on l’attendait celle-là, des années !!!

Et le meilleur dans tout ça, c’est que Stan a pris une revanche cinglante sur le fameux duel de Wimbledon 2009. C’était en huitième de finale et l’affreux Murray, bien aidé par un public de gros nazes, avait remporté un match homérique dans une ambiance indescriptible. Le Vaudois avait mis longtemps avant de digérer cette horrible défaite, lui qui avait ensuite connu un été pourri avant de perdre au 1er tour de l’US Open face à… Nicolas Lapentti, matricule 163 à l’ATP (!). Douze mois plus tard, complètement revigoré, Stan a donc signé «la plus belle victoire de sa carrière», pour reprendre ses termes. Oui, c’est clairement l’Exploit avec un grand E, le match référence de sa carrière, ce fameux cap qu’il se devait de franchir. Il l’a désormais franchi ! Mais…

Mais… maintenant, on compte sur lui pour ne pas imiter notre chère équipe nationale de football en Afrique du Sud, si tu vois ce que je veux dire. En d’autres termes, faire la nique à Andy Murray pour perdre ensuite face à Sam Querrey, ce serait un énorme gâchis, un exploit inutile bis. Le plus dur est toujours de confirmer et on sait que Stan n
’est pas réputé pour son mental de fer… Au Vaudois de nous prouver le contraire et daller chercher le premier quart de finale de sa carrière, ceci en sortant un joueur local avec 23'000 débiles, oh pardon, 23'000 supporters derrière lui. 22'999 plutôt, car je serai dans les tribunes et je compte bien élever la voix, montrer le poing et allumer tous ces Ricains ! Alors come on gamin, comme ils disent ici : «it’s your time !»

2.9.10

Big Apple chante la Marseillaise

Après la vague de chaleur, New York est victime d’une vague de Tricolores ! C’est même historique : la délégation française compte 12 hommes au deuxième tour. Oui oui, tu as bien compté… 12 joueurs sur 64, ça fait quasiment 1 sur 5 ! Quand tu penses qu’il y a «seulement» 7 Américains à ce stade du tournoi, tu te dis que nos voisins ont quand même assuré.

Mention spéciale à mon pote Llodra, le tombeur de chemise de boîtes de nuit, qui a réussi la perf de la journée: dégager le vilain Berdych du tableau ! Et avec son tennis des années 80, ce n’était pas gagné d’avance. De quoi faire redescendre le Tchèque sur terre, désenfler un peu ses chevilles et sa grosse tête… Lui qui avait failli éliminer Rodgeur à Toronto après sa sensation de Londres se retrouve le bec dans l’eau et va pouvoir préparer sa fin de saison, la queue entre les jambes. Pour tout te dire, ça m'a foutu la banane pour la journée car comme écrit récemment, je n’avais que peu goûté à sa conférence de presse post-victoire à Wimbledon.

Bref, autant te dire que de L’Equipe à Canal+, ils ont tous le bois et la gueule grande ouverte depuis 3 jours ! Y’a même un clown qui tentait de persuader un journaliste sud-américain que c’était l’année de Monfils ! Honnêtement, connaissant leurs athlètes au mental aussi solide que l’économie grecque, il pourrait bien y en avoir aucun en deuxième semaine, ce qui serait historique aussi !

Mais la vraie sensation de la journée, c’est bien entendu l’élimination d
Andy Roddick. Battu en 4 sets par le nobody Tipsarevic, l’Américain a pris une sacrée claque, de même que l’ensemble des spectateurs et organisateurs. Ces derniers doivent carrément tirer la gueule, parce que c’est pas avec un Tipsarevic – Leurfils qu’ils vont remplir les 23'000 places de l’Arthur Ashe Stadium… Comme quoi ce n’est décidément pas l’année de Roddick en particulier et du tennis américain en général. Un tennis US qui fait aussi peine à voir que le retour de Schumacher en Formule 1. Putain, quand je pense qu’à la finale de 1992 à Fort Worth, les Etats-Unis alignaient Sampras, Agassi, McEnroe et Courier dans la même équipe, ça fait mal au sac de voir l’état actuel de leur tennis !

Sinon, mis à part la qualification attendue des numéros 2 et 3 suisses, rien de super excitant sous le soleil de Big Apple… Au niveau tennis bien sûr, parce qu’autant te dire que du côté de Manhattan, d’un point de vue excitation, c’est carrément autre chose, si tu vois ce que je veux dire… De la bobo de West Village à la guindée de Soho en passant par la starlette ignare de Meatpacking, y’a un matos ici ! On est bien loin de l’assistante administrative déguisée en conne de la place du Molard ou de l’altermondialiste des quartiers de Plainpalais… Et autant te dire que quand t’as le nouveau Nano qui sort dans tous les Apple Store, tu ne te poses pas la question de savoir si tu vas faire la queue pour faire semblant de l’acheter, parce qu’elles sont toutes là ! Au milieu, des geeks masculins qui eux font autant rêver qu’une classe d’informatique de l’EFPL… Bref, une concurrence aussi faible que le tableau de Rodgeur, ce n’est pas pour me déplaire !

1.9.10

C’est pas la Suisse !

Loin de moi l’envie de te rendre jaloux, mais je t’annonce qu’aujourd’hui il fait 34 degrés à Big Apple !! Franchement, quand tu prends l’avion à Cointrin et débarques dans la touffeur new yorkaise, t’as l’impression d’être un touriste islandais qui descend au bord de la Méditerranée ! Une chose est sûre : le terme d’été indien n’est pas usurpé dans la Grande Pomme et ça fait quand même nettement plus rêver que la merde de temps qu’on a chez nous… L’été en Suisse, c’est comme un mandat de Jean-Michel Aeby à la tête d’un club : ça dure un mois et demi et on n’en parle plus ! Et rebelote l’année suivante…

Bref, tu ne m’en voudras pas de profiter de ce bon soleil et de déambuler de Chelsea à Lower East Side et d’aller croiser de la joggeuse en pleines «formes» du côté de Central Park, plutôt que de m’accrocher à des premiers tours en 5 sets sur des courts annexes à peine éclairés...

Toujours est-il que je ne suis pas venu à NY pour te parler de la pluie et du beau temps, ni des gonzesses et des sorties. Essayons quand même de parler tennis ! Rodgeur a donc illuminé le Arthur Ashe Stadium de toute sa classe lundi soir. Le Maître a sorti un coup venu de nulle part, le fameux coup entre les jambes de Noah qu’il avait déjà tenté et réussi l’an dernier contre Djokobite. Pour rendre à César ce qui appartient à César, rappelons que ce coup a été inventé par Guillermo Vilas et non par Noah… L’Argentin l’avait réalisé en 1975 à Indianapolis et ce coup fut ainsi baptisé «Gran Willy» par nos amis de la Pampa. Un coup aussi beau qu’un striptease de Megan Fox, aussi subtil que l’humour de Pierre Desproges et aussi osé qu’une photo de David LaChapelle. «Le coup le plus culotté du tennis, un coup en dessous de la ceinture, celui qui, tout à la fois, menace le bon sens commun et la virilité de l’homme : le passing entre les jambes» pour reprendre les termes de mon pote Christian Despont. Bref, chapeau l’artiste !

Autrement, t’as sûrement remarqué que Popeye s’est lui-aussi mis à porter une tenue 100% noire, à l’image de Rodgeur ces dernières années… Et là, j’ai un peu de peine à comprendre Nike. C’est la grève des graphistes ? Leurs iMac sont tombés en panne ? La palette des couleurs est victime d’un bug ? Bref, tu mets le Federer de l’US Open 2007 et le Nadal de 2010 côte-à-côte et t’as l’impression de voir jouer les frères Bryan en double ! Mais bon, faut croire que Nike a ses raisons que le pékin moyen ignore… En tous les cas, ça m’apparaît comme un non-sens total ! A moins qu’à force de se mettre les doigts dans le cul avant chaque service, Nadal ait demandé à avoir des shorts noirs, si tu vois ce que je veux dire…

Sinon, je me moque assez d’eux 52 semaines par année pour ne pas saluer leurs performances aujourd’hui… Et oui, je veux bien entendu parler de nos Frenchies préférés ! Si Leurfils était à deux doigts de faire la lose comme à son habitude cette saison, de Mathieu à Benneteau en passant par Clément, ben autant te dire qu’ils ont assuré ! Et Benneteau peut prendre 3 sets demain, on s’en fout, il nous aura dégagé cette horreur de Stepanek. Y’a rien de plus laid, de plus désagréable que de regarder le Robocop du pauvre nous jouer un tennis dont lui seul a le secret, avec sa nouvelle raquette de chez Décathlon ! Je ne sais pas s’il fait un concours avec Davydenko au niveau des sponsors à la con, mais sa raquette c’est quelque chose… A deux doigts de l’horreur que Lacoste avait fabriqué pour Guy Forget à l’époque. Tu t’en rappelles ? Les lignes courbées à l’intérieur et anti-vibrateur dans le manche… Un bijou technologique à la française, prisé par tous les beaufs de l’Hexagone et moqué par le reste du monde.

Allez mon pote, je te laisse, ce soir j’ai un vernissage à Soho suivi d’un bon vieux rancard entre amis… Bref, je regarderai la night session à la télé et suis pas sûr d’être à 11h demain aux portes de Flushing Meadows…