30.11.09

La revanche du mal-aimé

Nadal, Söderling, Federer et Del Potro : en l’espace d’une semaine, Nikolay Davydenko a battu les trois vainqueurs des Grands Chelem en 2009... et le finaliste de Roland Garros ! Ne manquait que le finaliste de Wimbledon... C'est fort, très fort !

Le joueur le moins charismatique du circuit a donc remporté le plus beau titre de sa carrière hier à Londres. Mr. Nobody l’est un peu moins depuis ce dimanche 29 novembre. Le Russe au physique de majorettte est entré dans la cour des grands et, au vu de sa carrière, c’est une juste récompense.
Davydenko ne va pas pour autant devenir l’idole des jeunes ni la prochaine effigie de Nike, mais il a au moins prouvé au monde du tennis qu’il pouvait battre les meilleurs dans un tournoi prestigieux. Bref, ça fait plaisir pour lui et je l’encourage à continuer à faire des doigts d’honneur à toutes les grandes marques qui le snobent. A sa place j’aurais même baissé mon froc en conférence de presse en clamant haut et fort : «Nike, Reebok, Lacoste et Adidas, si vous voulez me sponsoriser, je vous offre ma paire de fesses !»

Cette victoire surprenante est également la preuve – si besoin est – que Rodgeur et Popeye ne sont plus seuls au monde. Loin de là. Alors que le Majorquin n’a strictement rien gagné depuis 7 mois (!), le Bâlois a connu une fin de saison décevante. Enfin, pour lui s’entend… Battu en finale à New York et à Bâle, le numéro 1 mondial a paru à côté de ses pompes à Paris et à Londres. Sans être génial, il avait pourtant les cartes en mains pour battre Davydenko en demi. Mais voilà, Rodgeur n’a pas réussi à faire la différence lors des moments cruciaux, à l’image de ce jeu, à 5-4 au troisième, où il menait 30-0 sur le service du Russe…

Je ne vais évidemment pas critiquer notre Rodg national qui a réalisé une saison tout simplement exceptionnelle où, faut-il le rappeler, il a relevé le plus gros défi de sa carrière à la Porte d’Auteuil avant de devenir le plus grand tennisman de tous les temps à Wimbledon. Si on nous l’avait dit en début de saison, on aurait signé les yeux fermés ! Une année grandiose qu’il finit, cerise sur le gâteau, en Maître du monde avec plus de 1000 points d’avance sur son dauphin. Par contre, je me permettrai juste de regretter sa poignée de main glaciale après son échec en demi-finale. Je comprends qu’il soit déçu mais j’aurais trouvé sympathique qu’il félicite plus chaleureusement Davydenko, un mec qui venait de le battre pour la première fois en… 13 confrontations.

Malgré l’élimination prématurée de Rodgeur, je garderai un excellent souvenir de ce Masters 2009 ! Excepté les trois non-matches de Nadal et la finale, toutes les rencontres se sont disputées au meilleur des trois manches. Et ces duels au couteau auront toujours donné des scénarios assez incroyables. Je ferai juste une remarque aux organisateurs pour la programmation ubuesque des matches. Franchement, réussir à placer la première demi-finale à 14h30 et la deuxième à 21 heures, c’est aussi con et débile qu’interdire la clope en boîte de nuit ! Résultat des courses, Del Puerco est arrivé fatigué en finale et cette dernière n’a pas atteint des sommets. Les spectateurs ont dû apprécier !

Allez je te laisse et te donne rendez-vous... je-sais-pas-quand ! Pas sûr que je trouve la motive pour commenter la victoire des crevettes à l'ail en Coupe Davis... Ce qui est sûr en revanche, c'est que je serai en Australie en janvier 2010 ! Olé !!

27.11.09

Un coup de Maître !

Alors là, je m’incline bien bas ! On savait tous que Rodgeur était le plus grand joueur de tous les temps, on découvre désormais qu'il est un mathématicien hors-pair ! Bien joué Rodg, ou plutôt bien calculé ! Hier soir, le Suisse a fait d’une pierre deux coups : se qualifier pour les demi-finales du Masters et éliminer Andy Murray ! Ceci en perdant son troisième match face à Del Puerco avec un score «idéal»… C’est franchement la défaite la plus jouissive de la carrière du Bâlois ! C’est également un juste retour de manivelle pour Dumbo les grandes oreilles qui, tu t’en rappelles certainement, avait laissé ses tripes sur le court à Shanghai en 2008 pour battre et éliminer Rodgeur… alors qu’il était déjà qualifié ! Résultat des courses, le cousin éloigné de Frankenstein s’était présenté dans un état cadavérique en demi-finale pour se faire pitoyablement sortir par Davydenko…

Plus sérieusement, je ne sais pas si Rodgeur a fait des calculs dans sa tête, je m’en fous à vrai dire ! Le seul truc qu’on retiendra de ce groupe démentiel où tous les matches se sont disputés en 3 sets (!), c’est que le Suisse et l’Argentin sont qualifiés alors que Murray prend la porte pour… un petit jeu ! Ouais, c’est presque aussi frustrant que de se faire battre en barrages de Coupe du Monde à cause d’une tricherie ou de se retrouver tout nu à côté de Rocco Siffredi… Déjà qu’il n’est pas très joyeux au naturel, là je pense qu’il a carrément dû virer au violet l’Ecossais !

Celui qui se voyait «battre deux fois Federer en une semaine» termine donc l’année par une nouvelle désillusion dans un grand rendez-vous. Il aura certes gagné six titres en 2009, dont deux Masters 1000, mais aura surtout foiré sa moisson en Grand Chelem. Bref, qu’il profite de cette pause pour dégonfler un peu du melon et qu’il n’hésite pas à dire à sa mère qu’il n’est pas la réincarnation de Dieu sur terre, qu’il ne peut pas marcher sur l’eau et guérir les malades, mais qu’il est tout juste un joueur de tennis, peut-être pas hyper populaire mais très talentueux. Et enfin arrêtera-t-elle de simuler un accouchement à chaque rencontre de son gamin…

Pis sinon hier à 2h du mat le téléphone sonne, c’était Pascal Droz au bout du fil, complètement excité et plein de chez plein : «Hééééééé Maaaaaaarc, c’est l’émeute ici !! Je suis au pub avec des supporters de Chelsea. On s’envoie pint sur pint et on n’arrête pas de chanter, trop fort ! Je te jure, je n’ai plus fait autant la fête depuis le départ à la retraite de Jean-Jacques Tillmann !» Sur ce je lui souhaite une bonne soirée et lui conseille quand même de calmer la cadence, le gaillard ne savait plus ce qu’il disait. Enfin, comme à l’antenne tu me diras…

Et ce matin à 11 heures, mon iPhone sonne de nouveau : «Putain Marc, c’est la cata…» «Hein, qu’est-ce que t’as foutu ?» «Ben j’ai merdé grave… On chantait et buvait avec les supporters de Chelsea. Ils m’avaient même mis l’écharpe des Blues autour du cou, j’étais un des leurs ! Et puis là, après 2 heures de chants ininterrompus, un mec me dit : come on Pascal, à toi de lancer un chant à la gloire des Bluuuueeeees ! Et c’est là que j’ai hurlé One Arsène Wenger, there’s only one Arsène Wenger…» «Mais t’es trop con Pascal, c’est le coach d’Arsenal !!!» «Ben j’avais oublié Marc, moi je suis le spécialiste tennis, pas football…» Et voilà comment mon ami Pascal Droz a fini avec le nez en sang et deux dents en moins… Bref, faudrait vraiment que le service des sports de la TSR s’abonne à France Football à l’occasion !

26.11.09

Le groupe des sensations !

Alors que le groupe A répond à la logique et à la hiérarchie, le groupe B est complètement renversant. En forme rolandgarrienne, Robin Söderling vient d’exploser coup sur coup les numéros 2 et 3 mondiaux ! A ceux qui l’auraient oublié, je rappelle juste que le Suédois était remplaçant à la base… Sachant qu’une victoire aux Masters rapporte plus de 100'000 dollars, je pense que la bête noire de la Momie pourra envoyer une caisse de champagne à Andy Roddick ! Avec un texte du genre : «Merci Andy, tu m’as payé les cadeaux de Noël, les vacances d’hiver et les pneus neige de ma Range Rover». Hier c’est donc Djokotruite, le grand favori du tournoi avec Rodgeur, qui a plié sous les coups de fusil du Scandinave. Un coton tige de mauvais poil, colérique, irascible, qui a paru épuisé par tous les efforts des dernières semaines. On le serait à moins !

Quant à Popeye, il aura bientôt pris autant de claques en 2009 que toutes les meufs de Chris Brown réunies ! Je crois qu’il a un grand besoin de vacances et, aussi, d’une victoire en Coupe Davis pour lui remonter le moral. Là franchement, ce n’est plus qu’une pâle copie de l’ogre qui terrassait Federer en janvier à Melbourne. Comme si on avait gardé le corps de Nadal et qu’on lui avait mis le mental de Mathieu, le coup droit de Santoro, la confiance de Wawrinka et le service d’Allegro ! Sans oublier la gueule d’enterrement de Stepanek… Bref, après avoir perdu sa place de numéro 1 mondial ainsi que ses titres à Roland Garros et Wimbledon, ne lui manque plus que de perdre sa place de titulaire en équipe d’Espagne et la boucle sera bouclée… Je rigole bien sûr, on lui souhaite de revenir en forme car le tennis n’a jamais été aussi beau que lorsque Rodgeur et Popeye se tiraient la bourre !

Pis sinon mon pote, ce soir c’est LA revanche ! Je ne sais pas toi mais moi je n’ai toujours pas digéré cette défaite en finale de l’US Open… Tu me diras que je suis un gros débile, je te répondrai que tu as sûrement raison ! Bref, j’ai encore la rage en pensant à cette finale à la con, à tous ces Argentins qui m’allumaient et j’espère que le Maître lavera l’affront de New York et prouvera au monde entier – et à ces fiérots de Gauchos en premier ! – que cet échec ne fut qu’un accident de parcours. Le numéro 1 mondial a également besoin d’une victoire pour assurer sa qualification et la première place du groupe. En cas de succès du Bâlois et de Djokobite (ce qui semble acquis contre la Momie dépressive), je te laisse imaginer l’affiche de la demi-finale de samedi…

Allez je reviens vers toi très bientôt. Puissent Rodgeur et… Verdasco gagner ! Ce Dumbo les grandes oreilles, plus on avance, plus il m’insupporte ! Je te dirais même que si je devais choisir entre Murray et Domenech pour partir en vacances, j’opterais pour le Français ! Ne serait-ce que pour éviter d'entendre l'infect accent de l'Ecossais à longueur de journée...

25.11.09

Number one !

J’attendais de pouvoir l’écrire avant de publier mon premier post durant ce Masters. Cette fois c’est aussi certain que Thierry Henry est un tricheur ou Domenech un gros blaireau : Roger Federer terminera l’année 2009 numéro 1 mondial ! Et ce pour la cinquième fois en six ans, égalant du même coup Jimmy Connors. «Awesome» ou «gorgeous» comme diraient les Rosbifs !

A vrai dire je ne me faisais pas trop de soucis… Pas que j’étais complètement rassuré par le niveau du Rodg, par contre j’étais absolument persuadé que Nadal était à la rue et qu’il ne gagnerait pas ce Masters, condition sine qua non pour détrôner le Maître. Le taureau des Baléares, oh pardon, la brebis boiteuse des Baléares est décidément en plein doute. Le Majorquin n’a plus rien gagné depuis le 3 mai à Rome et pourra bientôt s’inscrire au Vendée Globe, tant il est désormais habitué à traverser les mois de galère et à prendre l’eau de toutes parts ! Mais n'enterrons pas le numéro 2 mondial pour autant, il va se battre, il va revenir et, vu les maigres points qu'il aura à défendre à partir de juin 2010, il sera un candidat très sérieux
à la plus haute marche du podium.

Rodgeur, lui, a donc livré la marchandise. De manière très poussive face à Verdasco, de manière assez convaincante face à Dumbo les grandes oreilles. Dans un troisième set de haute voltige, le Maître lui a notamment mis une danse que n’aurait pas reniée le Ballet Béjart. 6-1, ça devrait suffire à calmer les ardeurs de cet effronté qui criait haut et fort qu’«il pouvait battre Federer deux fois en une semaine». Ben gageons qu’il prendra deux claques en six jours ! Quoique je le vois plutôt se faire éliminer en demi-finale par Djokobite…


Pis sinon, le moins que l’on puisse dire c’est que les Anglais ont fait les choses en grand ! Cette O2 Arena est franchement hallucinante et ferait passer les architectes de la Praille pour des constructeurs de Playmobil. Certains n’aiment pas cette couleur bleue qui envahit la salle, perso je trouve futuriste et carrément design ! Bref, c’est pas un hasard si Londres a obtenu les Jeux Olympiques de 2012, c’est pas un hasard non plus si Wimbledon est considéré par tous comme le beau tournoi du monde ou si la Premier League est le championnat le plus populaire de la planète… Les
Rosbifs roulent à gauche, bouffent du pudding, comptent en miles, lisent le Sun mais ont quand même une longueur d’avance dans plusieurs domaines !

Allez je te laisse, bonne journée, bons matches et à demain, ou plutôt «deux mains» comme dirait Thierry Henry !

17.11.09

Djokovic, taille patron !

J’avais hésité à l’encenser en début de semaine passée. Là, il n’y a plus d’hésitations possibles. Donc un immense, un énorme bravo Djokobite ! Le grand bonhomme de cette fin de saison, c’est bel et bien le numéro 3 mondial, qui joue d’ailleurs comme un numéro 2, voire un numéro 1 depuis deux semaines... Après avoir humilié un Popeye encore loin de son meilleur niveau en demi-finale, le Serbe est allé cueillir un deuxième titre en quinze jours face à Leurfils. Bon on connaît le tennis du désarticulé, du Thierry Champion des temps modernes, il n’y a rien de bien compliqué à lui mettre une caisse…

Toutefois, force est de constater que Djokotruite jouait «à l’extérieur», dans une ambiance de Coupe Davis, face aux 14’000 excités de Palais-Bercy qui sont autrement plus chauds que les papy ronronnants de la Halle St-Jacques. Il fallait le faire et il l’a fait avec un certain brio et, surtout, une rage de vaincre exceptionnelle ! Bref, le coton tige se profile comme le grand favori du Masters où il pourrait réaliser un triplé assez unique. Mais on compte évidemment sur Rodgeur – et personne d’autre – pour le faire redescendre de son nuage ! Car la revue du Top 10 fait vraiment de la peine à voir en cette fin de saison, à commencer par Nadal, complètement à côté de ses pompes depuis 6 mois. Ses «vamos» et ses coups droits ne font plus peur à personne, on est loin de l’hystérique rageur qui aurait tétanisé les taureaux de l’encierro de Pampelune avec sa raquette !


Voilà, hormis pour les huit meilleurs mondiaux et les finalistes de la Coupe Davis, la saison est donc terminée. Elle est notamment finie pour Stan qui gardera un sentiment mitigé de sa cuvée 2009. Alors qu’on s’attendait à le voir gagner son deuxième titre ATP et se qualifier pour un quart de finale en Grand Chelem, le Vaudois n’a pas été capable de se sublimer lors des grands rendez-vous. On pense en particulier à son huitième de finale homérique face à la Murraynucléose ainsi qu’à deux exploits qui lui tendaient les bras, en demi-finale à Monte-Carlo et en quart à Bâle, les deux fois contre Djokovic. Mais voilà, le gamin a aussi bien géré les moments importants que Patty Schnyder et Marco Streller réunis ! A lui et à Dimitri Zavialoff de tirer les enseignements de cette saison en demi-teinte et de repiquer en 2010. Car c’est bien beau de gagner un challenger à Lugano, mais ça ne fait rêver absolument personne !

Autre son de cloche chez Chuidinelli qui, lui, peut être heureux et fier de sa moisson 2009. Deux tours passés à l’US Open, un quart à Bangkok, une demi-finale à Bâle et, surtout, une place de 54e mondial au final : le Bâlois mérite son surnom d’«il grande Marco» ! Il peut également se targuer d’avoir épinglé, en l’espace de deux mois et demi, des joueurs tels que Youzhny, Safin, Kohlschreiber et Gascoke. Bref, je pense qu’avec la même conviction qu’en cette fin de saison, le pote de Rodgeur peut aller chercher une place dans le Top 30. Et je te promets que si l’on a trois Suisses dans les 30 meilleurs mondiaux, j’offre la tournée de champagne au Country-Club !


Pis il y en a d’autres qui mériteraient une tournée de champagne, oh pardon, de Rimuss plutôt, c’est bien sûr nos jeunes footballeurs ! Je dois t’avouer que je n’ai pas suivi ces Mondiaux, mis à part la finale en mode événementiel, mais je tiens quand même à conclure ce post en leur tirant un grand coup de chapeau. Cette Suisse multiculturelle qui gagne, ça fait franchement plaisir ! Battre le Mexique, le Japon, le Brésil, l’Allemagne, l’Italie, la Colombie et le Nigeria dans le même tournoi, ça fait presque aussi rêver qu’un car de nymphomanes suédoises qui sonnent à ta porte ! Bref, on se réjouit déjà de voir briller ces jeunots avec la première équipe !


Allez je te laisse et te donne rendez-vous pour le Masters de Londres !

13.11.09

Double gueule de bois

Je ne sais pas s’il faut appeler ça une fédérale, une caramel, une cuite, une volée, une murgée ou une cacahuète mais une chose est sûre : il y a encore un pogo de petits nains dans ma tête ! Putain je te promets que la retraite de Marat, on l’a fêtée comme il se doit ! A la russe et à l’ancienne ! Mon sang doit être blanc tellement j’ai bu de vodka ! Je pense même que je devrais attendre trois jours pour que mon taux d’alcoolémie redescende en-dessous des 0,5 ‰ ! Merde, c’est pas tous les jours qu’on fête la retraite d’un pote, qui plus est d’un grand champion… Je n’ai pas besoin de te faire un dessin, le Marat était chaud comme la braise, descendant shot sur shot ! On a tellement trinqué qu’on n’avait plus personne à féliciter… De Noah à Arshavin, de Chirac à Gorbatchev, on a porté des toasts à la terre entière !

Et je peux te dire que j’ai trouvé mon maître : Younès El Aynaoui, dit la «chaudière de Rabat» ! Lui qui n’avait rien bu pendant une semaine s’est envoyé mercredi soir une dose d’alcool pour la prochaine quinzaine ! Il m’avait dit qu’il allait boire la Seine : non seulement il l’a vidé, mais il s’est en plus envoyé les fontaines du Jardin du Luxembourg et celles du Parc de Versailles ! Le plus fort, c’est quand il s’est levé sur une table du Pershing Hall et a gueulé : «Moi c’est Younès El Aynaoui, ex-star du tennis mondiale, musulman et fier de l’être ! J’ai une annonce à vous faire : ce soir je fais un nadamar ! Oui, un nad-a-mar !!» Personne ne comprenait… Et dans cette ambiance beauf-branchée parisienne, je peux te dire qu’on faisait un peu tache… Et qu’on était même pas très loin de tirer une ou deux claques à quelques jeunes sarkozistes en puissance. El Aynaoui lui ne s’est pas démonté et a repris la parole, une bouteille de champagne à la main : «Ben oui les gars, un nadamar, c’est un ramadan à l’envers ! C’est boire, baiser et bouffer tout ce qu’on peut !» La salle a éclaté de rire, et moi je me roulais par terre…

Je vais m’arrêter là, la suite ne se raconte pas… D’ailleurs je ne me souviens pas de tout ! Mais je confirme ce que j’ai toujours pensé : il n’y a pas plus fous que les Russes pour faire la fête et retourner une soirée ! Et un Russe à la vodka, c’est comme un Valaisan à l’abricotine ou un Jurassien à la Damassine, c’est inarrêtable…

Je disais donc «double gueule de bois» dans mon titre car le deuxième coup d’assommoir, ce fut évidemment le «choc» en apprenant l’élimination de notre Rodgeur national. Je ne vais pas commencer à faire de grandes théories car je n’ai pas vu une miette du match et que je m’en fous comme de mon dernier râteau. Mais j’ai quand même de la peine à comprendre cette défaite face à… Julien Blaireauteau. Celui qui ferait passer Gilles Simon pour un numéro 1 mondial et Ivo Karlovic pour un joueur technique.

Certes, il paraît que le Français a fait le match de sa vie, mais quand même ! Bref, soit Rodgeur aime autant le tournoi de Paris-Bercy que les premiers tours de Coupe Davis, soit il était crevé de sa semaine bâloise, soit il voulait se préserver pour le Masters… Toutefois et quelle que soit l’excuse, c’est une déception ! La perspective de faire le doublé Roland Garros – Bercy était pourtant intéressante… Bref, j’espère vraiment que le Maître remettra le bordel au milieu du village, oh pardon, l’église au milieu du village aux Masters ! Sinon on pourra presque parler d’une fin de saison en queue de poisson…

Allez je te laisse, j’ai rendez-vous avec Messieurs Alka-Setzer et Coca-Cola, mes deux meilleurs amis depuis cette folle soirée !

11.11.09

Les larmes aux yeux

Putain, c’est le genre de post que je n’ai pas envie d’écrire. Le genre de post qui me bloque. Le genre de post qui me fout le blues ! Voilà, mon ami Marat Safin a disputé le dernier match de sa carrière aujourd’hui à Paris-Bercy. Tu l’as peut-être vu, j’étais sur le court avec Simon, Djokovic, Karlovic, Robredo, El Aynaoui, Albert Costa et Del Potro pour lui rendre l’hommage qu’il mérite. Un immense hommage. J’étais vraiment triste et ému. Mais aussi content d’être là, de partager ce moment avec ce grand Monsieur et ce gigantesque pote.

Clin d’œil du destin, le joueur le plus doué de sa génération (avec Federer bien sûr) a échangé ses derniers coups de raquette avec le joueur le plus doué de la nouvelle génération. Il termine sa carrière sur une belle note, dans une salle qui l’adore et où, excusez du peu, il aura remporté une Coupe Davis et trois Masters Series. Il a d’ailleurs reçu la clé des lieux en guise de cadeau, quelle belle inspiration des organisateurs !

Une chose est sûre, il y aura un avant et un après 11 novembre 2009. Une page se tourne dans l'Histoire du tennis. Une page fabuleuse. Une page safinesque. Qu’on le veuille ou non, ça ne sera plus tout à fait pareil. Même si, il faut bien l’admettre, on avait pris l’habitude de suivre les grands tournois sans lui, le Russe se faisant souvent sortir dans les premiers tours, sauf lors de trop rares occasions.


D’aucuns disent que Safin est un talent gâché. Qu’avec un surplus de motivation et de travail, il aurait pu gagner trois ou quatre Grands Chelems de plus. Je leur répondrai que Marat a choisi d’avoir une vie à côté du tennis. Qu’il a parfois préféré l’ivresse des nuits au labeur du matin. Les femmes faciles aux footings harassants… Malgré cette vie d’épicurien, le Moscovite tire sa révérence avec un palmarès qui ferait bander la quasi totalité du circuit. Deux Grands Chelems, deux Coupes Davis, une place de numéro 1 mondial à 20 ans et, aussi, une victoire dans l’un des plus beaux matches de cette décennie, en 2005 à Melbourne contre qui-tu-sais. Bref, pour un mec qui a également su faire le con, ce n’est pas un mince exploit !

C’est donc un immense champion qui s’en va et qui nous manquera terriblement. Mais bon, je ne vais pas me mettre à chialer non plus. Primo parce que je prendrais une baffe de Marat, deuxio parce que Safin est désormais le plus heureux des hommes ! Il en avait marre du tennis, on ne va donc pas le plaindre. Et plaindre un mec riche à millions, adulé par beaucoup et entouré des plus belles femmes du monde, c’est comme offrir un peigne à Zinedine Zidane ou une crème de jour à Franck Ribéry : inutile.

Au contraire, on va même fêter ça ! Et comme il faut je peux te dire ! Les tables au Pershing Hall et au VIP sont réservées, je te promets qu’on va retourner Paris ce soir ! Pis le El Aynaoui est chaud de chez chaud. Il m’a glissé durant la cérémonie : «Putain Marc, je fais tout péter ce soir ! Je rentre d’une semaine au Maroc pour le mariage d’un cousin. Et les mariages chez nous, on les fête aux thés chauds et à la chicha... J’ai tellement soif que je pourrais boire la Seine !», m’a-t-il en me montrant le mms d’une Parisienne qu’il veut me présenter ce soir. Allez, je te raconterai tout ça demain et d’ici là, on va célébrer allégrement la retraite du tennisman-fêtard le plus titré de tous les temps !

9.11.09

Djokovic, le miraculé

Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas casser Djokobite. J’hésite même à l’encenser ! Franchement, autant je peux conchier le Serbe dès qu’il joue sa vilaine comédie et abandonne à la moindre contrariété, autant je dois aujourd’hui reconnaître qu’il a fait fort, très fort, cette semaine à Bâle. Après avoir été à deux points de la défaite contre Stan, après avoir sauvé trois balles de match en demi-finale contre Stepanek, le coton tige a battu Rodgeur en finale. Et ce de manière totalement méritée et devant sa bombe de copine ! Lui c'est sûr, il n'a pas passé le même dimanche soir que Roman Polanski dans sa cellule... Bref, bravo pour cette magnifique preuve de bravoure et de panache ! Ce Djokotruite-là deviendrait presque sympathique. J'ai dit «presque»...

Notre Rodgeur national perd donc sa deuxième finale consécutive et ne deviendra pas le premier joueur à remporter quatre fois «son» tournoi de Bâle. Ce n’est évidemment que partie remise et à voir sa décontraction après cette défaite, nul doute qu’il va vite s’en remettre. Quoi qu'il en soit, le Maître s’est rassuré et peut être satisfait de sa semaine, lui qui avait pouponné ses jumelles durant six longues semaines
. Ses deux prochains objectifs, c’est l’Open de Paris-Bercy et surtout le Masters de Londres. On le verrait bien faire le doublé, histoire de clore cette année en beauté !

Un autre homme qui peut être heureux de sa semaine, c’est bien sûr Marco Chiudinelli. Le Bâlois s’est hissé pour la première fois de sa carrière en demi-finale d’un tournoi ATP, chapeau ! Alors qu’il était classé à la 605ème place (!) au début de l’année, le pote de Federer a fait son entrée dans le Top 60 ce matin. Un véritable exploit pour ce vrai battant. Chiudinelli, c’est un peu l’antithèse de Martina Hingis : un chic type, une tête sur les épaules, des narines qui servent seulement à respirer et un joueur qui croche encore à l’orée de ses 30 ans ! Un bel exemple pour les jeunes, lui.

La Suisse possède donc trois joueurs dans le Top 60. Je ne sais pas si c’est une première mais je tiens quand même à relever que c’est tout simplement exceptionnel pour une nation de 7 millions d’habitants ! C’est également une preuve – si besoin est – que la Coupe Davis est plus que jamais à la portée de notre pays. Comme tu l’as vu, Rodgeur n’a toujours pas confirmé, ou infirmé, sa présence pour la moisson 2010. Ceci étant, j’espère vraiment que Stan et Marco ont profité de cette semaine bâloise pour remotiver le Maître et lui dire, redire et re-re-re-re-répéter que ce Saladier d’Argent, on le veut ! Je ne me lasserai jamais de l’écrire.

Sinon, la saga Agassi continue. L’incompréhension est totale dans le monde du tennis. De Boris Becker à Roger Federer en passant par Rafael Nadal ou Pierre-Alain Dupuis – ah non, pas Pierre-Alain, il ne doit pas être au courant de l’affaire... –, personne ne comprend ce qui a motivé le Kid de Las Vegas à vider pareillement son sac. Non content d’avoir déballé cette histoire de drogue, l’Américain a même avoué avoir porté une perruque au début de sa carrière ! Non mais sérieusement Andre, c’est quoi tes prochaines révélations ? Que tu es gay comme un phoque, que tu as trompé Steffi Graf avec Brad Gilbert et que tu es membre du Ku Klux Klan ? Franchement Andre, tu n’aurais pas dû appeler ta biographie «Open», mais plutôt «Suicide public, mode d’emploi» !

Allez, un dernier mot pour souhaiter une bonne retraite à Fabrice Santoro ! L’homme aux 69 tournois du Grand Chelem a disputé, hier à Bercy, le dernier match de sa très belle, ou plutôt très longue carrière. Celui qui mesurait 1,54 avec des talons hauts, qui pesait 60 kilos avec des habits mouillés et qui jouait le coup droit à deux mains va laisser un vide derrière lui. Bref, merci et bon vent Papy ! Et si tu veux te reconvertir, contacte la direction de France 2, il paraît que Fort Boyard chercherait un remplaçant à Passe-Partout !