6.7.09

The Greatest !

Quinze Grands Chelems, QUINZE !!! Rodgeur est donc devenu le recordman des victoires en Majeur. Le Maître est désormais seul au monde, seul à régner sur la planète tennis. C’est le plus grand joueur de tous les temps, sans discussion possible. Aujourd’hui, le Bâlois n’a plus d’égal. Comme l’a écrit l’excellent Christian Despont : Roger Federer est le «seul maître après Dieu». On le savait après Roland Garros, on en est aujourd’hui persuadé. Cerise sur le gâteau, il redevient numéro 1 mondial, une place sur le trône qui lui va bien.

«Il faudrait que j’invente des mots qui ne sont pas dans le dico», piètre référence que celle des Inconnus pour tenter de porter au sommet un artiste unique. Mais honnêtement, à l’heure du bilan, je dois quand même avouer que les mots me manquent. Avouer aussi qu’érectionant, rodgerien et autres délires que j’ai pu écrire sur ce blog ne sont pas, et ne sont peut-être plus au goût du jour. Rodgeur a passé un cap à Paris, Rodgeur est monté hier sur un nuage qui le porte haut et loin de tous ses rivaux. Rodgeur a surtout giflé avec élégance, distinction et honneur tous ceux qui, moi en-tête, en appelaient à une aide externe, un sursaut d’orgueil ou je ne sais quoi pour crever le dernier plafond, le dernier ciel avant Dieu…

Au-delà de l’élégance, du talent, de la maîtrise, des victoires, des coups magiques que Rodgeur a distillés tout au long de sa carrière, il a gagné à Paris puis à Wimbledon son plus beau pari. Meurtri, agacé il y a un an, il a su trouver la solution en son sein, en son cercle, dans sa bulle. Il avait raison sur toute la ligne, il peut aujourd’hui jouir en paix. En paix avec lui-même, en paix avec ses choix, en paix avec ses proches. Et toute la beauté de sa démarche est qu’il jouit encore aujourd’hui après tous ces titres, après toutes ces distinctions, après tous ces records d’un plaisir sincère à jouer au tennis. Quand on sait combien cela coûte en sacrifices, combien d’autres se sont brûlés les ailes et se sont cassés le moral à la tâche, le personnage prend ici toute sa dimension : unique, splendide, historique, légendaire.

Alors oui, je pourrais te dire que ce Wimbledon 2009 aurait mérité deux vainqueurs, que Roddick a été époustouflant, que je voudrais le féliciter, qu’il aurait probablement gagné trois ou quatre Grand Chelems de plus dans sa carrière s’il n’y avait pas eu un certain Roger Federer à chaque fois sur sa route en finale, que l’Américain doit être anéanti en ce moment et qu’il pourra toutefois se consoler en se disant qu’il fut l’acteur d’une des plus belles finales de l’Histoire du tennis et qu’accessoirement sa femme est une bombe, mais honnêtement comme Roddick lui-même le sait, d’hier on ne retiendra qu’une chose : l’ascension de Rodgeur sur une autre planète, sa planète. En l'espace de quatre semaines, d'une double consécration à Paris et à Londres, le Bâlois est devenu le plus grand des plus grands. The Greatest. Pour l’Eternité.

En parlant de planète justement, j’aimerais te dire que je suis sur la mienne et j’y suis bien. L’été que j’avais tant rêvé l’an dernier, l’été où je voyais Rodgeur vainqueur à la Porte d'Auteuil et au All England Club, la Suisse à l’Euro, ben il débute maintenant et il va falloir le savourer. Je ne suis moi aussi plus dans l’excitation, mais dans la jouissance. Bref, pas question de me foutre à poil sur un vélo, d’arroser les Pâquis au champagne, mais juste de savourer l’instant présent. Parce qu’en bons Helvètes, ce n’est pas tous les jours que nous sommes appelés à savourer des succès. A l’heure où mon pote Ernesto va mettre sa plus belle bête à l’eau, où Piccard va faire voler un avion solaire, force est de constater que la Suisse aujourd’hui peut savourer avec fierté un été que peut-être nous ne connaîtrons plus.

C’est sans aucun doute ce que n’a pas compris la rédaction d’ignards du journal de la TSR qui ce soir encore a montré toute son incompétence en ne consacrant que 4 minutes à la consécration du plus grand joueur de tous les temps ! Mais quelle bande de clowns, j’aimerais tous les gifler. Si Federer ne méritait pas 30 minutes de reportages, 20 minutes d’interview, un direct à Londres ou je ne sais quoi, moi je m’appelle Wolfgang Amadeus Mozart, je suis catholique pratiquant et j'étais à la messe dimanche matin avant de jouer au Uno avec ma grand-mère sur la terrasse de son EMS !

Bref, recentrons-nous sur Roger, ses 15 titres, ses records, son palmarès, sa classe et son brio ! Je ne vais pas faire de grandes théories, mais j’aimerais simplement que tous les mecs qui peuplent nos équipes nationales de foot et de hockey, tous ces gars qui ont manqué à l’appel et à la tâche prennent exemple sur ce qu’est un grand champion, sur ce qu’est un grand sportif, à savoir l’antithèse des fonctionnaires du sport qu’ils sont et qu’ils resteront !

Ah mes amis, que d'émotions, que de bonheur ! Je vous souhaite un bel été, le plus bel été de votre vie peut-être ! Soyez heureux, soyez joyeux, soyez victorieux, soyez Roger Federer !!!

4.7.09

L'Histoire est en marche...

Mon premier a gagné un pseudo-concours de beauté. Mon deuxième a trompé son mec avec le plus gros blaireau de Zurich. Mon troisième claironne dans les médias suisses romands «que je suis une fille gentille, je suis fidèle et je suis très amoureuse». Mon tout est yverdonnoise, fait rêver la moitié du kop du LHC, aura plus qu’une année d’études à rattraper une fois retournée dans l’anonymat et a été sacrée Cruche Suisse 2008, oh pardon, Miss Suisse 2008 ! Désolé de gâcher un paragraphe pour parler d’un couple inutile, dont le modèle papa-maman n’aura tenu que quelques mois, mais j'ai envie de leur dire tout haut ce que toute la Suisse pense tout bas : Whitney et ton homme à cornes, vous êtes ridicules, lamentables et très, très faibles… Et puis bon, l’annonce de l’employé du mois de Bobst manquait carrément de panache ! Au lieu d’un simple communiqué où il crache sa rage, sa haine et sa déception, le petit aurait pu prendre un peu de recul et lâcher les chiens ! Faire une vidéo avec elle, la publier sur YouTube… Se faire photographier avec une fausse prostituée et titrer : «la déception est passée, il m’a fallu 100 balles pour l’oublier la Toyloy». Bref, je ne suis pas un spécialiste de la communication, mais je pense qu’il y avait un vrai coup à jouer pour bien se marrer !

Bon, j’arrête mes conneries, c'est quoi le sujet du jour ? Ah oui, Rodgeur est en finale de Wimbledon !! Je ne sais pas toi, mais perso j'ai l'impression que ce parcours jusqu'en finale fut d'une simplicité insolente. Mis à part son set perdu au tie-break face à Kohlschreiber, le Bâlois a réussi le sans-faute et maîtrise son sujet comme jamais, ou plutôt comme à la grande époque. Sauf erreur de ma part, il n'a pas eu la moindre balle de break à sauver depuis son match contre Söderling ! Hallucinant, dantesque, magique ou tout simplement rodgerien, l'adjectif que j'avais inventé lorsque le Suisse avait gagné son 10ème tournoi du Grand Chelem à Melbourne ! Tu t'en souviens ? Ça paraît si loin et c'est pourtant si proche... Demain, c'est donc le 15ème Majeur et le record de Pete Sampras qu'il tentera de rafler sous les yeux de ses fans, du Centre Court et du monde entier. Puisse une grande et belle page de la légende du tennis s'écrire en ce dimanche 5 juillet ! Putain, j'en frémis déjà !

En face de lui, il n'y aura donc pas le chouchou (par défaut) de la Perfide Albion, j'ai nommé Dumbo les Grandes Oreilles. C'est presque dommage car j'aurais bien aimé voir cette soi-disant «finale de rêve». J'aurais adoré voir Rodgeur moucher cet Ecossais, traumatiser son hystérique de mère et faire taire tous ses supporters à deux balles. Mais voilà, après avoir frisé le code contre Stan, le numéro 3 mondial a craqué face à un excellent Roddick. Un Texan qui fait franchement plaisir, lui ! Non seulement il soulève la plus belle meuf du circuit, mais en plus il propose un jeu totalement porté vers l'avant. Et tu veux que je te dise, malgré sa bonne gueule d'Américain moyen enfoui sous sa casquette, je l'aime bien ce Roddick. Rodgeur mis à part, je dirais même que c'est le gars qui m'agace le moins dans le Top Ten, et pas seulement parce qu'il convient bien au Suisse !

Sinon, je n'ai en tout cas pas regardé la finale dames aujourd'hui... Désolé mais depuis Massacre à la tronçonneuse, j'ai de la peine avec les films d'horreur ! Je me suis par contre baladé en ville de Londres et j'y ai croisé Christian Despont. Le journaliste du Temps était sur une terrasse, plongé dans un livre pour apprendre le russe ! Devant mon étonnement, il me lance : «Da, j'apprends le russe ! J'ai dégusté l'oeuvre complète de Dostoïevsk en l'espace de 3 semaines et j'ai désormais envie de découvrir cet illustre écrivain dans sa langue maternelle. Mon objectif : savoir lire et parler le russe avant Noël ! Pour l'écriture, je me laisse encore quelques mois.» Ah il n'y a pas à dire, mais il est unique le Despont ! C'est là que je lui ai lancé un autre défi : «Ecoute, si t'arrives à parler le russe avant que Pierre-Alain Dupuis se rende compte que Michael Jackson est mort, je t'offre une bouffe chez Rochat !» Pari tenu, m'a-t-il dit. Bref, à moi désormais d'expliquer au Dupuis que le Roi de la Pop est décédé. Ça va être compliqué... Il vient en effet de s'acheter l'album Thriller et m'a même appelé pour me l'annoncer : «Hé Marc, il est génial ce Jackson ! Je viens de découvrir un artiste hors du commun et me réjouis déjà d'acheter son prochain album ! Tu sais quand il est prévu ?»

Allez, à demain pour une journée qu'on espère tous historique !

2.7.09

Twenty-One Rodgeur Street !

Twenty-One, c’est évidemment le nombre de demi-finales de Grand Chelem consécutives alignées par le Maître ! Rodgeur Street, c’est le nom qu’on devrait donner à l’une des rues qui mènent au All England Club, tant le Bâlois joue à la maison à Wimbledon ! Si Tsonga a regardé le match à la télé, il a dû prendre une bonne leçon de tennis. Qu’il enregistre cette démonstration et regarde attentivement les retours de service, le calme et le sens tactique du Suisse, il y apprendra beaucoup, c’est certain ! Le combat de tie-break n’a même pas eu lieu. En élevant légèrement le niveau de son jeu au bon moment, Rodgeur a signé un break dans les deux premières manches et deux mini-breaks dans le tie-break du troisième set, soit le minimum syndical pour battre Karlovic sans trembler. Le Bâlois n’a pas pris trop de risques, il a simplement fait jouer Karlovic et a su porter l’estocade quand il le fallait. Du bon boulot, sans chichi, à la Suisse allemande quoi ! Autant dire aussi que Rodgeur a marqué son territoire et prouvé la distance qui le sépare des autres, Nadal excepté. Parce que le Karlovic, soi-disant très fort et très dangereux à Wimbledon cette année, a pris sa danse en une heure trente, alors qu’on en faisait une bête noire. Une bête aussi noire qu’une merde de laitier et aussi dangereuse qu’un moustique de camping !

En demi-finale, le numéro 2 mondial rencontrera l’un de ses bons potes sur le circuit, le surprenant Tommy Haas. Le revenant allemand a éliminé le coton-tige en 4 sets et franchement, ça me fout la banane ! L’autoproclamé futur numéro 1 mondial continue donc sa traversée du désert en Grand Chelem. Après être sorti sur abandon en quart de finale à Melbourne, après avoir été laminé par… Kohlschreiber en huitièmes à Roland Garros, Djokochèvre est donc éliminé par le 34e mondial à Wimbledon ! Je ne dirais pas qu’il a touché le fond car faut reconnaître que Haas est en pleine bourre, mais le plus gros comédien du circuit devrait gentiment penser à désenfler du melon. Il pourrait peut-être ainsi servir sans avoir la crainte de se décrocher l’oreille. J’espère juste qu’il situe aujourd’hui le chemin qui lui reste à parcourir pour être un grand champion. Tant au niveau du comportement que des résultats.

L’autre choc très attendu de la journée d’hier, c’était bien sûr le duel entre les «anciennes gloires» et ex-numéros 1 mondiaux, Roddick et Hewitt. Un duel qui avait également lieu dans les tribunes avec d’un côté, une top-model américaine et de l’autre, une actrice australienne. Deux p’tites bombes avec qui on resterait bien bloqués dans un ascenseur... ou mieux, sur une île déserte ! A ce sujet je ne sais pas si tu as vu la miss de A-Rod, mais elle porte la même casquette que lui ! Et je te promets qu’une top model avec une casquette Lacoste, c’est pas le truc le plus sexy sur terre... Mais le Roddick doit aimer ça, je pense même qu’il lui demande de porter un short et des chaussures de tennis pour l’exciter !... Bref, c’est donc le Texan qui l’a emporté au terme d’un magnifique bras de fer de 5 sets, au grand dam d’Hewitt et de ses sympathiques supporters qui étaient aussi ronds qu’une bande d’étudiants à leur premier Botellón !

Même si je n’en ai pas trop envie, je vais quand même évoquer le match de ma nouvelle tête de Turc... La murraynucléose est donc passée sans problème, et je pense que cette victoire facile a dû raviver les regrets de notre Stan national. Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, force est de constater que ce Ferrero était largement prenable... Ceci étant, la mère de Dumbo les grandes oreilles était plus calme hier après-midi. Cette folle, je l’avais complètement zappée dans mon dernier post, ça m’avait d’ailleurs valu un sms droit derrière d’un de mes meilleurs potes, banquier à Lausanne et foireur de première : «Putain Marc, je suis un peu déçu, tu n’as même pas cassé la mère de l’autre naze !» C’est vrai qu’elle mérite son paragraphe, cette ménagère des bas quartiers de Dunblane en manque de sensations fortes ! A Dunblane, je croyais que c’étaient les gamines de 16 ans qui bouffaient de l’ecstasy. Apparemment les soirées tupperware et godmichet sont révolues dans ces basses contrées d’Ecosse, place aux soirées billes pour les mères de famille ! Bref, comme dirait mon père, «la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre». Quand tu vois le cirque de cette hystérique dans sa loge, tu ne t’étonnes pas que le gamin soit aussi grotesque ! Honnêtement, je ne sais pas comment Zavialoff a fait pour ne pas lui foutre un pain sur la gueule à cette cinglée. Je suis sûr que s’il avait été avec son frangin, ça serait parti en sucette !

Enfin, tu ne connais pas la dernière ? J’ai croisé Pierre-Alain Dupuis hier soir. Le mec arrive vers moi beau heureux, presque euphorique : «Hé Marc, j’ai fait l’affaire du siècle !! Je me baladais sur Piccadilly Circus quand un mec est venu m’aborder. J’ai d’abord cru qu’il voulait un autographe mais non, il voulait me vendre des billets pour le concert de Michael Jackson à Londres ! Il m’a dit que ce concert était sold-out depuis 4 mois. Bref, ni une ni deux, j’ai commencé à négocier et au bout d’une demi-heure de palabres, il a finalement cédé le ticket à 150 pounds au lieu de 100 ! Mais au départ je te promets, il voulait les vendre à 170… Il en avait 6, je les ai tous achetés et je compte bien les revendre à prix d’or sur Ricardo.ch. Ah Marc, j’ai vraiment le sens des affaires dans le sang !» Je ne savais pas quoi dire, j’étais bouche bée, à deux doigts d’exploser de rire et de me rouler par terre. Et lui ai juste répondu : «En effet Pierre-Alain, tu as le sens des affaires dans le sang, mais apparemment ton sang circule très mal...»