19.2.09

Une énorme déception et des putains de questions…

Comme tous les supporters de l’équipe suisse, je suis déçu, très déçu par le forfait de Roger Federer. Peut-être même plus que déçu, fâché. Allez, je pense qu'on peut le dire, je suis même dégoûté par cette cinquième (!) absence de suite pour un premier tour de Coupe Davis... Je n’ose pas imaginer la gueule des fans ayant acheté leur billet d’avion pour l’Alabama, impatients de suivre ce choc au sommet et qui, au lieu de contempler le coup droit de Federer, vont «subir» le revers de Bohli un week-end durant… Un peu comme si ton meilleur pote t’invitait à passer une semaine de vacances en Sardaigne et qu’il t’annonce dix jours avant que finalement, il a déménagé à Leipzig mais que l’invitation tient toujours ! Un peu comme si tu avais ramené la plus belle meuf de la boîte et que tu te rends compte que c'est un travelo. L'invitation tient toujours mais c'est la merde, au propre comme au figuré ! Bref, c’est un immense coup de poignard dans le cœur des supporters. D’autant plus cruel qu’il était absolument inattendu.

Maintenant, il y a de nombreuses questions qui trottent dans ma tête… La première, c’est de savoir si Rodgeur est vraiment blessé au point de ne plus pouvoir jouer ? A part dans le dernier set de la finale, le Bâlois est apparu en pleine forme, sans aucun problème apparent à Melbourne. Alors qu’est-ce qu’il est arrivé à son dos entre temps ? Il a tenté une troisième position avec Mirka, il a mal levé une caisse d’Isostar, il n'a pas eu son bircher un matin, son lit Happy a craqué ou la Bartoli lui a sauté dessus ? Je n’en sais rien mais force est de constater que cette pseudo-excuse est aussi crédible qu’une candidature de Venus Williams au concours de Miss Monde !

Comme beaucoup, j'ai surtout l’impression qu’il s’est inventé une blessure afin de faire une nouvelle fois l’impasse sur la Coupe Davis. Le Rodg a sûrement dû faire ses calculs d'épicier, ceux dont il a le secret, ceux surtout dont Mirka et Luthi tiennent le carnet : ce week-end s'annonçait harassant et, au final, il avait une chance sur deux de finir brecouille le dimanche soir... Pas con, le Rodg a peut-être tout simplement pensé que le jeu n'en valait pas la chandelle et que de toute façon, cette Coupe Davis pouvait bien attendre une année...


Ce qui m'agace aussi, c'est de constater que Rodgeur a une communication aussi professionnelle et efficace que ma femme de chambre ! Le gars annonce une nouvelle qui va faire trembler la Suisse entière par un communiqué miséreux sur son site Internet, comme s'il annonçait les dates de ses prochaines vacances... Putain, même ma nièce, qui écrit un mot d'excuses à son prof d'école pour avoir manqué le test de math, met plus d'arguments et de conviction… Un avis d'un médecin, de Paganini, quelques mots de son entourage auraient permis de fermer la porte aux supputations de poivrot de bar que j'entends depuis hier et qui, honnêtement, trottent également dans ma tête… Mais là, c'est la porte ouverte à toutes les attaques.


Je n'ai pas la prétention de faire la morale à Rodgeur, pas la prétention d'apprendre à ce dernier à se gérer, ce d'autant qu'il n'a eu que peu de blessures, mais j'ai quand même la conviction qu'une bonne Coupe Davis avec ses potes, son pays, ses fans, ça remet d'aplomb n'importe quel sportif, même le plus Suisse allemand de tous ! Je reste persuadé qu'en cette période de doute qu'il traverse, rongé par son complexe Nadal, une semaine avec le maillot suisse lui aurait fait le plus grand bien, à l'image de sa médaille olympique qui l'avait relancé en 2008.


Bref, je regrette profondément cette décision et trouve que dire 5 fois non à son pays lorsqu'on a été deux fois son porte drapeau aux JO, ce n'est vraiment pas le sommet de la classe...

16.2.09

Retour sur terre…

Voilà, je suis de retour dans ma Genève natale depuis deux semaines et, autant le dire tout de suite, c’est pas la fête du slip ! Il fait un temps dégueulasse, les gens sont tous à la montagne et mon resto a de la peine à faire le plein, la faute à la crise… L’autre jour je suis même tombé sur quatre banquiers de l’UBS qui m’ont commandé une carafe d’eau ! Putain les blaireaux ! Deux ans plus tôt ils m’auraient commandé un magnum de Dom Pérignon mais là, sous prétexte que leur bonus va passer de 60'000 à 30'000 francs, ils commencent à faire les grippe-sous ! Ça me rend malade…

Ce qui m'a rendu également malade, c’est la Saint-Valentin, rebaptisée par mes soins la Saint-Ouin-Ouin ! Des cœurs par ci, des cupidons par là, c’est d’un kitsch et d’un niais ! Je te promets que même quand j’étais casé, même quand j’étais croché à une fille, je faisais tout pour éviter cette fête commerciale et conne à souhait… C'est un Halloween à la sauce féminine, illusions sentimentales et concepts de boeufs réunis, un vrai désastre ! Même la meuf que tu culbutes toutes les deux semaines, à qui tu n'adresses la parole que pour demander la date du prochain rendez-vous, des clopes ou ton slip souhaite avoir une soirée de princesse. Mais c'est d'un con ! Tout ça m’a même valu une rupture en bonne et due forme il y a quelques années. La miss voulait absolument que je l’amène au resto et que je lui offre un cadeau. Je lui avais dit : «non chérie, je vais te faire à manger, sincèrement ça me fait plaisir et je trouve que c'est plus romantique…» La gourde avait tout gobé. Résultat des courses, j’ai organisé une charbonnade à la maison avec deux potes, un bon match de foot à la télé et, en guise de cadeau, je lui ai offert le guide du KamaSutra en lui disant : «tiens, je te laisse réviser et te ferai passer l’examen dans deux semaines, d’abord la théorie et ensuite les oraux !» Mes potes étaient morts de rire mais elle, choquée et en pleurs, m’avait giflé avant de prendre la poudre d’escampette… Et voilà comment à 29 ans, j’ai réussi à me faire poser le soir de la Saint-Valentin !

Sinon, tu veux que je te parle un peu de tennis ? Ou plutôt du calendrier de Sports Illustrated ? Après Kournikova et Sharapova, le magazine américain a donc choisi de mettre en valeur Golovin, Hantuchova et Kirilienko, soit une Russe naturalisée Française, une Slovaque et une Russe… Bref, quand t’as vu les trois demoiselles en maillot de bain, plus besoin de me demander pourquoi je préfère Moscou, Bratislava et Saint-Pétersbourg à Londres, Dublin et Bruxelles… Je dirais même que la Hantuchova, moyennant du rouge à lèvre et des hauts-talons, je serais presque prêt à lui offrir une vraie Saint-Valentin !

Autrement, la bonne nouvelle du moment à Genève, c'est quand même la réouverture du Griffin's à la fin de ce mois… Je pense que je n'ai pas besoin de te faire de grands dessins sur les moments que j'ai passés là-bas dedans. Alain Grobet avait réussi à faire de cette boîte la meilleure trappe de la région pour les gens bourrés de pognon (et bourrés tout court) prêts à se mettre sur le toit ! Tout était fait pour partir en sucette là-bas, même le cuisto s'appelait Alain Bezos… Tu vois le tableau. Bref, des souvenirs de soirées magnifiques où tu croisais tout ce que Genève connaissait de flambeurs, rois du pétrole, escort girls, top models, anciens sportifs et autres
millionnaires russes en manque de sensations ! Bon j'ai quand même lu qu'on avait donné la carte à la Emilie Boiron qui se réjouit - je cite - «d'ainsi ne plus croiser son petit frère en boîte de nuit». En même temps elle, si on voulait la rendre heureuse, il faudrait plutôt transformer l'EMS des Charmilles en boîte de nuit que rouvrir le Griffin's… mais je vais en rester là, je ne veux pas devenir méchant !

Allez, je te laisse et reviens très vite te parler de tennis, promis !

2.2.09

Tout simplement plus fort…

Je me suis assez foutu de la gueule de Nadal, j’ai assez douté de son talent pour reconnaître aujourd’hui qu’il règne sans partage sur la planète tennis ! Si Rafa a travaillé comme un débile pour construire le monstre qu’il est, il a mis autant d’énergie depuis deux ans pour affiner son jeu, travailler ses points faibles et régner… Un seul exemple : son revers, une véritable machine à tuer, bientôt plus gênante que son coup droit. Alors même si j’avais envie de chialer au beau milieu de cette Rod Laver Arena, force est de tirer un grand coup de chapeau au taureau des Baléares ! Qui plus est, ce bon garçon a autant de traits du chic type en dehors du terrain qu’il en a de la bête féroce sur le terrain. C’est un grand champion, qu’on se le dise, et son témoignage «d’amitié» à Rodgeur à la remise des prix est peut-être la plus belle image de la quinzaine. Nadal qui vient consoler un Federer en pleurs, Nadal qui s’excuse presque d’avoir anéanti le rêve du Suisse, ce fut beau et émouvant. Un modèle de fair-play et de classe. Aujourd’hui donc, on est loin de la bête hystérique, du pitt bull disgracieux ou du taureau de cirque, et c’est tant mieux pour le tennis !

Il n’empêche que je suis sacrément dégoûté, triste et déçu de voir que Federer n'y est pas arrivé. Les occasions étaient là, il fallait les saisir. Il aurait fallu aussi un peu de chance ou une brève baisse de régime de la Momie sur toutes ces balles de break, et Rodg aurait passé, peut-être même en trois sets ! Il n’en fut rien, la frustration est aussi grande qu’à Wimbledon. A 4-4 puis à 5-5 dans le troisième set, le Bâlois a raté un total hallucinant de 6 balles de break. Et souvent de façon pathétique...

C’est à se demander comment ce Federer si magique contre Roddick et Del Puerco est capable de perdre ainsi ses moyens dès qu'il a Popeye en face ? Comment ce grand serveur n’est pas foutu de passer plus de 50% de première dès que c’est Nadal qui retourne ? Je ne suis pas psychologue, je ne veux pas faire de grandes théories de blaireau, mais le complexe Nadal est bien plus présent qu’on ne veuille le croire. Un véritable fantôme qui hante le mental et le moral de Rodg. Je ne sais pas ce qu'il lui faut pour se débarrasser de ce complexe, mais rester comme ça, à continuer à perdre des grands matches face à sa bête noire sans rien changer, n'est en tout cas pas la bonne solution s'il veut rejoindre et surtout, dépasser Pete Sampras. Un coach, une nouvelle meuf, un punching ball, une cuite en boîte, une soirée avec Pascal Droz, une nuit avec Marion Bartoli, je ne sais pas, mais il lui faut un déclic ! Qu’il aille chercher McEnroe, Connors, Noah, Guy Forget, Bjorn Borg, Thomas Muster, Mimie Mathy, Yvette Horner, Antoine de Caunes ou Jean-Claude Van Damme, qu’il fasse ce qu’il veut, mais qu’il fasse quelque chose, qu’il aille chercher le déclic ! Ou peut-être qu’il se mette tout simplement à monter à la volée…

Parce qu’honnêtement, son chialage de fin de match est à la fois touchant et pathétique. C’est en tout cas le témoignage que tout ne tourne pas rond dans la tête du Suisse, qu’il se met une pression inutile, que le poids de l’Histoire pèse peut-être trop lourd pour lui, qu’il se rend compte de son impuissance face au Majorquin, bref qu’il broie du noir… Et ça pour un sportif, un joueur de tennis, c’est aussi mauvais que tirer des clopes et boire tous les soirs ! C’est à ce prix que l’ère II pourra commencer, aujourd’hui nous sommes encore à l’entracte, le coca n’a plus de gaz et les pop corn sont froids. Alors come on Rodg et passe un cap !


De mon côté, je suis au bout du rouleau. J’ai refusé l’invitation de Droz, j’ai fait deux bras d’honneur à Bartoli et je suis rentré me coucher à l’hôtel. Je crois qu’on pourrait m’envoyer deux cartons de vodka et un car du Crazy Horse, je renverrais tout le monde à la maison ! Aujourd’hui la déception est énorme et comme Rodgeur, j’ai besoin d’un bon break. … Allez, merci pour ta passion et tes commentaires, ce fut un plaisir de te raconter tout ça en direct de Melbourne !