24.9.07

La Suisse est dans la merde, pardon, dans le Groupe B !

C’est la descente mes potes, pour ne pas dire la grosse déprime ! D’abord je vais te parler de mon retour de New York… Cela a évidemment été dur de revenir en Suisse… Retrouver Genève et ses blaireaux, mon appart et les cendriers pleins, mon resto et mes banquiers de clients, ça ne fait pas trop rêver. Et pis mon programme n’était pas des plus excitants non plus… C’est pas que j’avais un rencard tous les soirs avec une bombe ou une sauterie organisée chez un pote, non non, la seule invitation des deux derniers semaines était pour aller… à la Pontaise ! Oui oui je te jure, j’ai passé une soirée dans cette ruine sur les hauts de Lausanne… En fait j’étais invité par mes potes de Grand-Chelem Management pour suivre Lausanne – Servette, le «grand» derby du Lac de Genève. Eh bien autant te dire que je me suis bien fait chier ! Un repas au resto du LS puis le match dans un stade vide, franchement le foot romand n’est plus ce qu’il était. Moi qui adore Servette et pense objectivement que c’est le plus grand club de Suisse, j’ai pris une baffe à les voir jouer. Incapables d’aligner deux passes de suite, aucun schéma tactique, aucune envie, bref compte sur moi pour aller dire deux mots à Aeby la prochaine fois que je le croise aux Grenadiers. Résultat des courses, je me suis barré à la 80ème minute après une dernière engueulade avec un supporter local, aigri au possible, qui gueulait parce que je m’allumais clope sur clope dans la tribune Nord. Du coup j’ai raté l’égalisation genevoise mais entre nous soit dit, je m’en bats les c…

Bref, après quinze jours à broyer du noir à Genève, je me réjouissais de partir à Prague. Une fois n’est pas coutume, je t’épargnerais les détails nocturnes pour te parler de tennis. Voilà, la Suisse est donc reléguée dans le Groupe B. C’est une énorme déception, un immense gâchis. Je pense franchement que dans l’histoire du tennis, c’est la première fois qu’une équipe avec un numéro 1 et un numéro 44 mondial se retrouve dans le Groupe B. Du jamais vu. Bref, c'est le résultat d'une gestion inexistante, à la petite semaine d'une bande de potes en vacances. Fondamentalement, il n'y a rien d'étonnant à cette relégation. Faisons un peu le tour du propriétaire pour mieux comprendre ce fiasco...

Premier problème : Séverin Lüthi. Ce mec ne sert à rien, c'est juste le bon pote qu'on assied sur la chaise, comme les juniors E de Genève Servette mettent une mascotte dans leur but. Il dirige cette équipe depuis trois ans sans aucune ambition, sans vision, sans charisme. Envoyé spécial de Federer, il se retrouve à une place qui n’est pas faite pour lui et cautionne une politique de faux-semblant qui nous fout aujourd'hui dans le mur. Séverin Luthi n'a rien du capitaine idéal. Ce grand mou est aussi passionné qu’Eric Willemin derrière un micro, aussi charismatique que Micheline Calmy-Rey dans un tailleur Spengler et quant à sa propension à pousser des gueulées, je dirais qu'elle se situe entre Mimi Matty et Etienne Daho. Un capitaine ambitionne, fait des choix, mène des hommes, façonne une équipe, établit des plans et explique sa vision. On est bien loin de tout ça aujourd'hui avec un capitaine qui se contente de sous-gérer une équipe dont l’unique ambition est de garder la tête hors de l'eau en attendant, passive et «benête», qu'un jour le numéro un mondial prenne la chose au sérieux. Dans ces conditions bien particulières et certainement pas évidentes, on aurait quand même aimé voir se construire une équipe, se développer des joueurs, réalisant des perfs, tutoyant l'exploit. Rien que pour montrer à Rodgeur que le temps du sacrifice et du sacre est venu. Rien de tout ça bien entendu, des défaites sans équivoques, sans sursaut, sans volonté. Au vu de tout ça, il ne sert à rien de s'étonner du peu de préparation de cette équipe qui nous apparaissait plus encline à faire sa bonne action que de porter une ambition. Bref, la marque d'un capitaine dont la défaite de ce week-end est celle de trop. L’heure de la démission a sonné !

Deuxième problème : Stanislas Wawrinka. Tu sais bien que j’adore ce gamin. Il est pétri de talent et de volonté mais bon voilà, il a encore laissé filer un match qu’il ne devait jamais perdre. Face à un Stepanek en chaise roulante, les deux bras dans le plâtre, une conjonctivite à l’œil gauche et perclus de crampes, il a été incapable de faire la différence. C’est bien sûr un problème mental. Stan n’arrive pas à concrétiser ses balles de break, à gérer une pression trop grande pour lui. Trop jeune ? Faux ! Ca fait trois ans qu’on dit qu’il a les moyens d’apporter ce 3ème point en Coupe Davis. Force est de constater qu’il n’y arrive toujours pas. Comme l’année passée face à la Serbie où il n’avait pas réussi à battre un Djokovic pourtant prenable, Stan a merdé et perdu lamentablement ses deux simples, qui plus est en 3 sets. Bref, on peut posséder le meilleur numéro un de l'histoire du tennis, si le mec d'à côté est incapable de gagner un match, ça ne sert strictement à rien de continuer. Ca doit quand même à terme poser quelques problèmes à Rodgeur.

Et j’en viens directement au troisième problème : Roger Federer. Un problème ? Oui, parce qu'il faut constater aujourd'hui que le modèle qu'il propose n'est pas viable. Qu’il se foute de la Coupe Davis comme de sa dernière chaussette, c'est son droit le plus strict et c'est d'autant plus difficile de lui jeter la pierre après la saison fantastique qu’il vient de réaliser. On comprend son plan de carrière et personne ne lui reproche rien. Mais le modèle est mort et il va falloir prendre une décision. S'investir à 100%, contribuer au développement de Stan et mener cette équipe vers les sommets. Ou alors laisser tomber, laisser les potes se battre et se construire face à leurs responsabilités. Mais cette situation de petit compromis bien suisse n'est plus viable.

Allegro est-il lui aussi sur le banc des accusés ? Dur à dire… Comme d’habitude, le Valaisan s’est donné de la peine, en a eu et en a fait… C’est malgré tout le plus passionné des membres de l’équipe suisse. Alors que Rodgeur tirait la gueule, que Lüthi s’endormait sur sa chaise et que Stan jouait petit bras, le Valaisan a au moins montré qu’il aimait cette équipe. Mais bon, il peut l’aimer très fort cette équipe, il peut même choper le bois durant 3 jours lors de chaque week-end de Coupe Davis, ce n’est pas ça qui nous ramènera le point de la victoire. Au double samedi, la paire helvétique a encore montré ses limites. Comme face à la France en 2004, Allegro et Federer ont manqué de cohésion et, surtout, de rage lors des points importants. Et au niveau du tennis, on a malheureusement eu l’impression que c’est plutôt Federer qui se mettait au niveau d’Allegro que le contraire...

Enfin et je tiens à le dire, un coup de chapeau aux Tchèques et en particulier à Stepanek ! Ce joueur a la gueule la plus moche du circuit, ressemble à une carpe croisée avec un gorille, mais franchement, quelle rage ! Sans cesse en train d’haranguer la foule, complètement hystérique lors des points décisifs, il a eu cette dose de folie qui manquait cruellement aux Suisses. Cette dose de folie et de passion qui a manqué aux Bastl, Kratchovil et Stan lors des fameux cinquièmes matches.

On l’a donc pris bien profond ce week-end et je peux te dire que j'ai la rage. Je n'étais certainement pas le capitaine idéal, mais ça me fait mal de voir cette équipe dans cet état. Bref, je suis dégoûté, triste pour mes potes, ne me reste plus qu'à prendre une bonne mine pour oublier ! Et ne me demande même pas de parler du Groupe B, parce que je ne suis pas sûr d'aller m'extasier au Zimbabwe ou au Kazakhstan pour voir jouer l'équipe de Suisse... Quoique si elle chope la Thaïlande, ça pourrait changer la donne, si tu vois ce que je veux dire !

11.9.07

Simply the best !

Et de 12 ! 12 tournois du Grand Chelem ! Rodg, t’es un dieu, tu es en train d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire du tennis. J’aimerais te payer une cuite mais tu ne bois pas, j’aimerais t’emmener en boîte mais tu ne danses pas, j’aimerais t’embrasser mais tu n’aimes pas les barbus, bref à défaut de tout ça je te dis bravo et, surtout, merci. Merci de réinventer le tennis, merci de nous faire rêver, merci d’être toujours aussi classe et fair-play. Peut-être trop parfois, mais bon, c’est comme ça qu’on t’aime !

Quand tu penses que Boris Becker et Stefan Edberg, deux légendes du tennis, en avaient gagné 12 à eux deux, tu situes le niveau de l’exploit. 12 Grand Chelems, c’est donc deux de moins que le fabuleux record de Pete Sampras dont les jours sont plus que jamais comptés. Quand va-t-il tomber ? A ce rythme là Rodg en sera à 15 à la fin de l’année prochaine, voire à 16 s’il gagne enfin Roland Garros et réalise le Grand Chelem. Moi j’y crois, lui aussi j’en suis sûr. Soyons fous : en 2008 c’est le Grand Chelem, la médaille d’or aux JO et la victoire en Coupe Davis ! Si c’est le cas je te promets de me peindre en rouge, de traverser la Rade à poil, d’enfiler un drapeau suisse sur la bite et de monter jusqu’à la maison des Federer à pied ! Ce sera mon pèlerinage !

Mes impressions sur cette finale ? Tout d’abord je tiens à féliciter Novak Djokovic. Ce mec est pétri de talent, il cogne, il attaque, c’est un diamant à l’état brut. Franchement j’adore ce joueur, qu’est-ce qu’il fait du bien au circuit mondial ! Non seulement grâce à son jeu mais aussi pour sa personnalité. Tu as bien sûr vu ses imitations de Sharapova et Nadal en live sur l’Arthur Ashe Stadium, c’est juste énorme. Le dernier mec qui a fait rire 20'000 personnes dans un stade de tennis, ça devait être Yannick Noah ou Mansour Barhami... Bref pas besoin d’un plus long discours pour dire que Novak fait du bien au tennis mondial, clairement en manque de fantaisie depuis la fin des années 80. Donc merci Novak, continue de te marrer et de nous faire marrer !

Rodgeur, lui, n’est pas le clown du circuit mais le magicien, le funambule, le maître absolu. Sur ses 14 finales disputées en Grand Chelem (dont 12 gagnées !), celle de l’US Open 2007 n’aura ni été la plus belle, ni la plus émotive, ni la plus mythique. Selon moi la plus belle est celle de Wimbledon 2007 face à Nadal, la plus émotive celle de Wimbledon 2002 face à Philippoussis, et la plus mythique celle de l’US Open 2005 face à Agassi. Toujours est-il que cette finale restera gravée dans les mémoires pour sa gestion des points importants. Chahuté, dominé par un Djokovic bondissant, le maître a donné une véritable leçon de self-contrôle au numéro 3 mondial. 5 balles de set sauvées dans la première manche, 2 autres dans la deuxième avant ce fameux 5ème jeu du troisième set où, mené 0-40 sur son service, le Rodg sortira des coups magiques pour dégoûter définitivement Djoko. Bref, le Bâlois a encore ajouté un chapitre à sa légende, une pierre au monument qu’il est en train de se construire. Rodgeur est sur le toit du monde et n’est pas prêt de le quitter.

Si le Rodg a gagné ce match sur le court, dans les coulisses c’est plutôt Djokovic qui menait aux points. T’as vu l’entourage du Serbe ? Sharapova et De Niro réunis dans une même loge, c’est quand même très fort ! Et puis une chose est sûre, la Sharapova bien coiffée dans un petit haut moulant et jean serré, c’est autre chose que la Sharapova transpirante et hystérique sur le court... Bref ce n’était pas la Vavrinec, bouffie et fringuée comme un épouvantail, qui regardait sa montre toutes les trois minutes et envoyait des sms à ses copines... Il se murmure d’ailleurs qu’une idylle serait en train de naître entre Djokovic et Sharapova... Si Rodgeur reste le patron sur le court, le chouchou du public, des médias et des magazines people pourrait bien être serbe ces prochaines années ! Affaire à suivre...

Allez, que cette quinzaine fut belle ! Merci d’avoir été aussi nombreux à me lire, à réagir et à déconner ! Je vous dis à très bientôt... Le prochain match de Coupe Davis a lieu à Prague, et comme par hasard je n’ai rien à faire ce week-end là... Vu que j’ai pris râteau sur râteau à New York, je compte bien me rattraper sur les bords de la Vltava. Ce n'est pas un scoop mais la Tchèque est autrement plus accueillante que la New Yorkaise !

8.9.07

Devine qui j'ai croisé en boîte hier soir ?

Oh putain les mecs, j'ai merdé hier ! Je suis arrivé comme un grand pin à Flushing Meadows, pensant regarder les demi-finales hommes, bien assis dans le Arthur Ashe Stadium… Mais comme un con j'avais oublié qu'à l'US Open, les demi-finales messieurs se jouent le samedi ! Bref, au programme les demi-finales femmes, quel désastre ! J'ai essayé de regarder Kuznetzova – Chakvetadze mais impossible de tenir : un public à moitié endormi, deux filles aussi charismatiques que Simon Ammann et un tennis digne des années 70… Bref j'ai tenu jusqu’au milieu du deuxième set, jusqu'au 85ème revers dévissé de Chakvetadze, j'ai pris mes cliques et mes claques et me suis barré, beau dégoûté ! Un taxi direction 230th Fifth Avenue… Je ne sais pas combien d'entre vous sont déjà allés à New York et connaissent cet endroit sublime. En gros c'est LA terrasse à la mode du moment. 20ème étage, palmiers, musique lounge, bouteilles de Dom Pérignon et Grey Gooze sur la carte, mais le plus fabuleux, c'est que tu peux te contenter d'une bière pour être heureux… Y'a trois trucs fabuleux là-bas : le premier, c'est que tu as la vue sur l'Empire State Building comme tu ne l'imagines même pas. Le deuxième c'est que t'as que des tablées pleines de meufs. Et le troisième c’est que tu peux fumer clope sur clope tout en buvant des verres, ce qui est évidemment interdit à l’intérieur. Bref, le paradis du jet setteur… Y'a aussi un autre truc sympa, c'est que toutes les serveuses sont des bombes… Mais bon on reste aux Etats-Unis, ce n’est pas la fête du slip non plus.

Quelques bières et vodka tonic plus loin, je me suis emballé et suis parti à Chelsea direction Meatpacking district. C'est le vieux quartier des bouchers : des pavés et des anciens entrepôts de boucheries qui ont aujourd'hui été transformés en boîtes de nuit et bars hyper branchés ! Et je peux te dire que les pavés, ça n'empêche pas les meufs de mettre des talons hauts… Je te jure, c’est un vrai défilé Fashion TV ! Là je suis monté au bar du Gansevoort hotel, au 15ème étage. Pas aussi haut que le précédent, pas aussi proche de l'Empire State Building, mais un avantage en plus : la piscine ! Et là incroyable, devine sur qui je tombe ?.......... Notre ancienne miss suisse, Lauriane Gilliéron ! Ah pardon, il faut l’appeler Lauriane Gill désormais. La coquine était en train de rouler des galoches à un homme près du bar. Le gars avait la cinquantaine, pas très beau, un peu barbu, du genre le réalisateur new yorkais plein de pognon. Je me suis approché d’eux et j’ai lancé à Lauriane : «Eh bien ma jolie, on ne s’ennuie pas aux States ! Dommage que je n’ai pas d’appareil photo, j’aurais pu envoyer un scoop à L’Illustré… En tout cas bravo, tu l’as vite oublié ton hockeyeur ! Et pis sinon je vois que tu as bien compris le système américain : coucher pour réussir !» La Gilliéron m’a mis une baffe et a quitté la boîte, les larmes aux yeux, trop fort ! Ah j'étais fier de moi, j’ai même fait une tournée générale à tous les mecs autour du bar tellement j’étais heureux !

Mais je n’étais pas au bout de mes surprises… Je fais la fermeture de la boîte et je vais au Burger King du coin. Et là je n’y crois pas mes yeux, je tombe sur.............. Jean-Marc Rossier, mythique ! Il était seul à une table en train de manger un menu XXL : trois doubles Whoopers, quatre portions de frites, des ailerons de poulets, des nuggets et une énorme glace au caramel ! Quel ogre. Bref, je me suis assis à sa table, on s’est salué, on a discuté comme deux bons potes, c’était vraiment sympa jusqu’à ce que j’ose lui faucher une frite… Là il a complètement tourné la boule : «Putain mais merde, ça ne se fait pas Marc ! Si tu veux manger des frites, va t’en acheter au comptoir mais bon sang, ne touche pas à ma bouffe, c’est sacré !» Quel malade ! J’ai sorti mon porte monnaie, lui ai balancé 5 dollars à la figure et lui ai dit : «Tiens, va t’acheter une portion avec ça, et désolé d’être un voleur !» Autant dire que je me suis vite barré et que je ne suis pas prêt d’aller faire le tour des boîtes avec lui… Bref, quelle soirée, je ne suis pas près de l'oublier celle-là !

Allez, faut que je te laisse là, les demi-finales hommes commencent dans quelques minutes, j’ai ma place en tribune, mon pack de bières fraîches et mon paquet de clopes, c’est parti pour un après-midi de bonheur ! Hop Rodgeur !

7.9.07

Du Rodgeur jusqu’en 2016 !

Hé les mecs, vous me faites marrer ! Vous m’allumez parce que je ne sais pas qu’il y a le Jeûne genevois ? Non mais bon, je suis un ex-joueur de tennis les gars, je ne bosse pas à l’administration communale ou dans une banque, je ne connais donc pas tous les Jours fériés de l’année par coeur ! A Pâques, à l’Ascension et durant toutes ces fêtes à la con, j’étais sur un court, dans l’avion ou dans un vestiaire, voire dans une boîte à cul, bref on se comprend ! Quand tu es tennisman professionnel, je te jure que tu n’as pas le temps d’aller rouler les oeufs à Pâques ou faire péter les fusées au 1er Août... Moi, la seule fête à laquelle j’étais obligé de participer quand j’étais pro, c’était Noël. Tu penses bien que je n’y allais pas avec plaisir mais bon, mes parents insistaient pour que je vienne et ça faisait plaisir aux petits cousins. Je ne compte pas le nombre de t-shirts Diadora, raquettes Head et autres linges San Pellegrino que j’ai distribués à toute la famille... En tout cas une chose est sûre : Noël ne m'a jamais coûté le moindre centime ! Aujourd’hui encore, je demande quelques vieux t-shirts à Rodgeur et ils sont tous aux anges. Tu vas me prendre pour un salaud mais bon, comme dirait Thierry Lhermitte dans Le Père Noël est une ordure, si ça débarrasse et que ça fait plaisir, tant mieux !

Sinon il y a un homme qui tient la vedette ici à New York, c’est bien sûr Roger Federer, le All-Black. Tout d’abord parce qu’il a fait une véritable démonstration face à Roddick, ou plutôt Grosdick (merci à toi chère lecteuse, oh pardon, lectrice !). Je ne sais pas si tu as eu la chance de voir ce match ? D’ailleurs est-ce que la TSR diffusait la rencontre ou une émission des Babibouchettes ?... Enfin bref, c’était du grand Rodg : il a su parfaitement gérer les points importants, accélérer quand il le fallait et servir comme un dieu. En demi-finale - sa 14ème de suite en Grand Chelem ! - il rencontrera Davydenko, l’autre homme en forme du moment qui a littéralement explosé Tommy Ass. Faudra faire attention à ce Russe qui a souvent posé des problèmes au Suisse, même si Rodg mène 9 victoires à zéro... Pis Davydenko c’est un vicieux, c’est le mec qui a l’air de rien, qui a autant de charisme qu’un lave-linge Miele mais qui tape comme un sourd sur tout ce qui bouge. Davydenko, c’est le mec à qui il a fallu 5 ans pour trouver un sponsor, et à qui il faudra 20 ans pour se faire des potes dans le vestiaire ! Lui c’est un bizarre de chez bizarre. Y’a qu’à voir sa tête : t’as l’impression qu’il vient de passer 15 ans enfermé dans une cave ! Ce n’est pas un hasard si on le soupçonne de traîner dans des affaires douteuses, il a vraiment la tête de l’emploi. Paraît qu’il participerait à des tournois challenger et qu’il perdrait comme par enchantement au deuxième tour face au dernier des inconnus... Bref le mec est probablement dans la mafia de Kafelnikov, je vais donc arrêter de lui casser du sucre sur le dos si je ne veux pas finir comme Al Pacino dans Scarface !

Mais Rodg ne tient pas la vedette «seulement» grâce à sa victoire en quarts. Il a annoncé hier qu’il pensait prolonger sa carrière jusqu’en 2016 et ses 35 ans, énorme ! C’est bien sûr une bonne nouvelle pour tous les fans de tennis, et une excellente nouvelle pour nous les Suisses ! Point négatif, Rodg ne va pas se presser pour jouer le premier tour de Coupe Davis... Point positif, il a encore 9 ans pour gagner Roland Garros ! Sinon je retiendrai cette phrase assez mythique qu’il a lancée aux journalistes : «Je me sens comme si je jouais encore en juniors. C'est drôle, je peux toujours me souvenir du score exact de toutes mes rencontres de cette époque». Putain il est quand même sain le Rodg, lui il ne s’est pas grillé les neurones avec des shots de tequila et de chartreuse ! En tout cas moi, je peux te dire que le score de la finale de Barcelone face à ce taré d’Arrese, je ne m’en souvenais déjà plus quatre heures après !

5.9.07

Des regrets pour Stan, des soucis pour Nadal

Je déteste cette expression mais voilà, toutes les séries ont une fin. Celle de Stan s’est terminée hier face à Juan Ignacio Chela. Il n’y aura donc pas de neuvième victoire de suite en 5 sets en Grand Chelem, putain c’eût été magique ! Je suis dégoûté, déçu, triste. Ce match il devait le gagner, fatigue ou pas. Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, je dirais juste que cette balle de set dans le tie-break du 3ème set et, surtout, ce coup droit facile à 3-3, 40-30 sur son service, auront été les deux tournants du match. Deux tournants qu’il a extrêmement mal négociés : le premier en jouant petit bras, le second en prenant trop de risque. Mais c’est toujours facile de faire des théories de docteur lorsque t’es posé en tribune une Budweiser à la main ! Quoi qu’il en soit, qu’on ne vienne pas me dire qu’il était raide, le Chela se traînait aussi sur le court, ce match il le perd dans la tête, et pas dans les jambes ! Crois-en mon expérience, quand tu es sur le court face à un joueur comme Chela, à qui tu as envie de faire bouffer le manche de ta raquette tellement il t’agace, tu oublies la fatigue et les douleurs ! Mais je ne vais pas m’attarder sur l’Argentin, je deviendrai grossier.

Bref, c’est con, Stan a plus de talent que ce gauchos besogneux. Il n’y a qu’à jeter un coup d'oeil aux statistiques pour s’en rendre compte : 65 coups gagnants pour le Suisse contre 29 pour Chela ! Allez, c’est finalement une défaite qui te fera grandir Stan. Sûr qu’avec un peu plus d’expérience et de sang froid, tu serais venu à bout de ce vilain Argentin. Continue de te battre et continue de fracasser tes raquettes après tes défaites, j’adore ça !

Heureusement, il n’y a pas eu que des mauvaises nouvelles hier. En voici une bonne : Popeye s’est fait sortir sans gloire par Ferrer ! C’est désormais sûr, Rafael Nadal, ou plutôt Rafael Pédal, ne reviendra pas à la hauteur de Rodgeur qui est assuré de terminer l’année à la première place mondiale. Ce qui est également sûr, c’est que le physique de l'Espagnol ne tient pas la route. Comme en 2006, sa tournée américaine fut un échec total. Le numéro deux mondial a enchaîné les blessures et les défaites mortifiantes et n’a pas confirmé ses excellentes performances de Wimbledon. Bref, on se faisait (un peu) de soucis pour le Rodg après avoir vu le niveau atteint par Rafa sur gazon, on se dit aujourd’hui que le fossé entre le maître et son plus dangereux adversaire est encore énorme. La faute sans aucun doute au jeu du Majorquin, basé entièrement sur le physique. Et on ne peut pas dire que les années vont jouer en sa faveur... Je suis même pas vraiment sûr qu'à 30 ans il arrive encore à porter son bras gauche ! Au passage, un bon coup de chapeau à Pierre Paganini. Il a réussi à faire de Federer une machine de guerre, préparée comme personne pour les Grands Chelems et physiquement au top de janvier à novembre. T'as la classe Pierrot ! Et dire que t'as dû subir pendant 10 ans mes gueules de bois et mes états d’âme sur le court, je pense que tu te régales aujourd’hui avec le Rodg !

Pis sinon ce soir c’est le choc Federer - Roddick que tout New York attend, moi en premier ! Pas de bol, ce sera vers 2 heures du mat’ chez toi, mais bon tu connais mes bonnes vieilles recettes : j’ai entendu qu’il faisait froid en Suisse romande aujourd’hui, alors un début de grippe est vite arrivé, hein ? Autrement, je n'ai toujours pas croisé Jean-Marc Rossier, pourtant ce n’est pas faute d’avoir traîné dans les fast-food ! C’est à se demander si la TSR a envoyé un correspondant à New York... Ils paient des vacances toute l’année à Jacques Deschenaux pour qu’il commente - et c'est un bien grand mot - des Grands Prix dont tout le monde se fout et les mecs sont incapables d’envoyer un journaliste à l’US Open où Rodg et Stan font le show, franchement c’est du jamais vu ! Je me suis renseigné auprès de mes potes genevois et ils m'ont dit qu'il était quand même au commentaire... Peut-être qu'il commente dans une cabine à Genève. En tous les cas, ils m'ont tous dit que si je le croisais fallait que je le remette à l'ordre. Il paraît qu'il est aussi aigri et septique au micro qu'un Schwytzois UDC à la tribune du congrès national ou que Jean Fattebert à Infrarouge. C'est bizarre, il connaît pourtant pas mal le tennis et joue même plutôt bien. Bon il n'a pas le jeu de jambes de Steffi Graf et le coup de rein de Nadal, mais il s'en sort pas mal le Rossier. Je ne sais pas pourquoi il est aigri à ce point-là, peut-être qu'il été interdit de Big Mac par son diététicien ! Bon je rigole, j'essaie de le trouver et je te tiens au courant !

4.9.07

Stan : le grand huit !

Stan, t’es magique ! Franchement là je suis bluffé, sans vouloir être grossier je le dis haut et fort : t’as les boules de Rocco, le mental d'Hermann Meier et le bras grand comme un peuplier ! Putain quelle force de caractère, quel talent ! Eliminer mon pote Marat était déjà extraordinaire, ce que tu as fait dimanche est encore plus fort. Dans un stade entièrement acquis à la cause de Ginepri, tu t’es senti pousser des ailes dans les 4ème et 5ème sets, comme galvanisé par ce public hostile. On aurait dit Marc Rosset aux JO de Barcelone, lorsque je me faisais allumer par tous les Espinguins et que j’adorais ça ! Ils m'ont tellement cassé les couilles ceux-là, ils m'ont tellement rendu malade que je serais parti avec mon Fass 90 pour butter le pays entier ce jour-là. Bref, ils m'ont tellement foutu la rage que j'ai gagné le plus beau match de ma vie en 5 sets. Et crois-moi que si ce n'étaient pas les JO, qu'il n'y avait pas une éthique sportive aussi pesante, j'aurais fait le tour du stade en leur montrant mon cul et en leur faisant des doigts à cette bande de tarés ! Ah je peux te dire que 10'000 Espagnols hystériques dans un stade de tennis, quand ils sont tous contre toi, ça te fait 100 fois plus chier qu'une paella pourrie depuis 3 semaines... Bref, des boulettes de viande sur la ramblas c'est un constipant à côté... Plus sérieusement Stan, t'étais mort et enterré au 4ème set après la perte de ton service et tu t'es battu comme un chien pour revenir, revivre, je n'ai qu'un mot : superbe !

Je vais décidemment arrêter de t’appeler le «gamin» Stan, même si tu sais que ce terme est affectif. Faut que je te trouve un surnom digne de ce nom : le guerrier, l’anti-Paul Henri-Mathieu, l'envers de Bastl, le Siffredi de la balle jaune, le roi des 5 sets ! Allez je me mets à rêver, ce soir face à Chela tu gagnes ton neuvième match en 5 sets et te voilà en quarts de finale de l’US Open. En tout cas mon petit, bravo et compte sur moi pour descendre à Lausanne te payer quelques verres en octobre !

Pour la petite histoire, tu sais que Stan a éliminé mon pote Marat au deuxième tour. Putain le Safin était au fond du bac après son humiliation de vendredi, il m’a appelé deux heures après son match : «Marc, j’en ai marre, je n’en peux plus ! Je veux arrêter le tennis, je suis une merde. Je ne sais plus jouer, je suis incapable de passer deux tours en Grand Chelem, là je veux tout envoyer péter, plein le cul !». J’ai essayé de le résonner tant bien que mal : «Arrête Marat, n’oublie pas qu’il y a encore 9 mois, tu gagnais la Coupe Davis avec la Russie. T’es le plus grand talent du circuit avec Rodgeur alors continue d’y croire, ça va revenir ! Pis merde, avec toutes les torchées que tu ramasses, t’as quand même réussi à devenir numéro 1 mondial et à gagner deux Grands Chelems, avec au passage une victoire d’anthologie face à Federer à Melbourne. Alors ne fais pas ton aigri et viens boire un verre !» J’ai dû insister pendant 30 minutes pour qu’il finisse par débarquer, mais le pauvre était toujours aussi dépité... «Je te dis Marc, j’arrête tout, je suis un raté du tennis, ce monde n’est pas pour moi !»

On a fini au Flash Dancers de Times Square, le must des table dance de New York. Le Marat a tiré la gueule pendant une heure. Une bouteille de vodka plus tard, il commençait à sourire timidement. Deux heures et deux bouteilles plus loin, il commençait à caresser les filles et à raconter des conneries. Trois heures et - tu l’as deviné - trois bouteilles plus tard, il déboutonnait sa chemise et roulait des pelles aux danseuses ! Putain, t’aurais dû le voir à 5 heures du mat’, quatre bouteilles de vodka plus loin : il était torse nu sur un podium entouré des cinq plus belles filles de la boîte, mythique ! Il a débarqué vers moi en m’hurlant dans l’oreille : «Marc, je suis le plus grand joueur de tous les temps, le Michael Jordan du tennis ! Roger Fedmachin, Rafael Pédal, Djokobite et Gasquouille, je les prends tous ! Tu verras, je vais gagner Paris-Bercy, le Masters, l’Open d’Australie et redevenir numéro 1 mondial !» Ce furent ces derniers mots avant qu’il glisse du podium et finisse la tête la première sur un tabouret du bar...

Sinon je vais reprendre mon sérieux et te parler des autres Suisses. Le Rodg a perdu un set face à Lopez mais semble malgré tout très solide et en pleine confiance. Le tournoi devrait véritablement commencer en quarts avec le choc très attendu face à Roddick. Les filles, elles, sont complètement passées à côté. La peste de Trübbach aurait décidemment mieux fait de marier Stepanek et de finir enceinte, je suis sûr qu’elle aurait eu une chance de gagner le tournoi de la crèche du village ! Quant à Patty, elle a de nouveau prouvé qu’elle ne gagnerait jamais un Grand Chelem de sa vie...

Allez je vais conclure en vous remerciant mes amis, quel plaisir de lire vos réactions, vous êtes toujours aussi chauds ! Ceux qui sont un peu moins chauds en ce moment, ce sont les journalistes français... Zéro tricolore en deuxième semaine alors qu’on a deux Suisses, c'est quasi historique. Hé les Frouses, faudrait penser à vous construire des écoles de tennis ou à naturaliser Nick Bollettieri, car là, vous nous faites franchement rire !