27.11.06

Un détour par Moscou avant les Fêtes...

Ouais, je le reconnais, je t'ai un peu laissé tomber ces derniers temps. On ne peut pas dire que j'ai été très actif. Il faut dire que la saison touche à sa fin. Sharapova a rangé ses strings et ne gueule plus que dans les bras de son étalon. Rodgeur a battu ses records, Schnyder a fait sa crise annuelle, Agassi a fait ses adieux, Marat a lui aussi battu ses records (mais en gonzesses bien sûr), Stan continue son éducation sexuelle avec mon ex, bref, le monde du tennis est en vacances et il profite.

Hingis va désormais pouvoir préparer les biscuits de Noël et la dinde dans ses fours zougois, tout en regardant sa mère tricoter ses prochaines tenues devant Papa Schultz. Mauresmo et Nadal vont enfin pouvoir arrêter de taper dans la créatine à la louche au petit déjeuner et recommencer à boire du Nesquik. J'ai d'ailleurs entendu dire que Nadal s'était fait fabriquer une attelle pour son bras gauche. Non pas qu'il soit blessé, mais dès qu'il arrête de le muscler plus de deux jours, il n'arrive plus à le porter. Et puis c'est l'hiver et il va falloir qu'il mette des pulls. Et autant te dire que quand tu fais du L au niveau du thorax, du S au bras droit et du XXL au bras gauche, c'est difficile de dévaliser les boutiques de pulls en cachemire et c’est donc largement plus simple de se balader en marcel. Bref, Nadal aime autant l'hiver que les contrôles anti-dopage et ça se comprend…

Par contre, il y a encore une compétition à disputer et à laquelle j’ai été invitée par mon pote Marat : la finale de la Coupe Davis à Moscou ! Je prends l’avion ce jeudi de Cointrin, direction Moscou, son Kremlin, sa place rouge, son métro… et sa vie nocturne ! C’est une ville que j’adore et que je connais par cœur, et pour cause : j’y gagné le tournoi à deux reprises ! Alors je te donne rendez-vous ce week-end et en attendant… nasdarovia !

19.11.06

Rodgeur sur son nuage !

La finale du Masters étant à 9 heures du matin, il fallait se lever tôt ce dimanche… Tu me connais, je n’allais pas rester chez moi samedi soir et mettre le réveil à 8h30 comme un bon Suisse… Je n’ai donc pas changé mes habitudes et j’ai fini au Java, ma boîte préférée… En plus mon pote Arnaud Clément – dit «l’éponge» – était à Genève hier soir et j’avais un compte à régler avec lui : il avait gagné notre dernier concours de shots !

Je suis donc sorti et j’ai fait nuit blanche… Je dois avouer que les 3 heures entre 6 et 9 heures du mat’ ont été difficiles… Mais le litre de café ingurgité et le karaoké avec Arnaud m’ont permis de garder les yeux ouverts… Tu devrais le voir le Clément, en chaussettes blanches et caleçon H&M, en train de chanter «Que je t’aime» avec une raquette de tennis en guise de guitare ! C’est encore plus drôle que de voir Emilio Sanchez jouer sur gazon !

J’ai donc suivi la finale en direct et j’ai bien fait : quelle démonstration du maître ! 6-0 6-3 6-4 ! Rodgeur a littéralement dégoûté James Blake ! L’Américain était complètement perdu sur le court, absolument sans solution ni idées, il me faisait penser à Michael N’Goy au micro de la TSR lorsqu’on lui pose une question intelligente ! Bref, la finale a été à sens unique, on n’a pas vraiment vibré, le seul point positif c’est que j’ai pu enchaîner direct avec Téléfoot… En effet, je n’ai pas réussi à regarder la remise des prix en entier, les discours et les traductions en chinois m’ont vite fait mal à la tête. Entendre parler le chinois, c’est encore pire que le haut valaisan ! Je n’ai jamais supporté ces «dialectes
» asiatiques, c’est peut-être pour ça que j’ai toujours été maudit dans les tournois en Asie, et pourtant j’adore le saké et les boîtes de Pattaya ! Si tu vois ce que je veux dire…

Rodgeur est donc au sommet de son art. En 2006 le roi a gagné 3 Grands Chelems, 8 tournois ATP et désormais le Masters ! Et il n’a que 25 ans… Si tu veux un bon conseil pour passer un lundi après-midi sympathique : achète L’Equipe, arrête-toi dans un café, commande une bière… et lis les articles des journalistes français sur le Bâlois ! C’est jouissif ! Les éloges sont dithyrambiques… Les superlatifs pleuvent… C’est beau de voir à tel quel point nos amis français nous jalousent Federer ! Ils ont Richard Gasquet, nous avons Roger Federer ! A chacun son idole…

11.11.06

De Rodgeur à McEnroe…

Bon, je vais quand même revenir sur le forfait de Rodgeur contre l’Espagne. Je suis évidemment extrêmement déçu par cette décision. Rodgeur privilégie sa place de numéro 1 mondial et préfère donc jouer devant des retraités américains abreuvés de Budweiser et de donuts plutôt que d'enflammer des milliers de fans dans un Palexpo surchauffé, tu trouves ça normal toi ?

A mon époque, j’aurais traversé l’océan à la nage pour un match de Coupe Davis ! Mon meilleur souvenir, c’est bien sûr Fort Worth et cette finale contre les Américains… Je me rappellerai toute ma vie de ce double contre McEnroe et Sampras… Nous menions deux sets à zéro… Le son des cloches suisse résonnait dans la salle et rendait dingues les Américains… McEnroe était complètement fou, on aurait dit un pitbull au milieu d'un feu d'artifice du 1er août ou Sarkosy dans un débat télévisé ! Il nous insultait de plus belle à chaque changement de côté, je lui répondais évidemment du tac au tac… Je n’avais qu’une envie : traverser le filet et lui faire bouffer ma raquette ! Heureusement Jakob, comme Sampras d’ailleurs, était d’un calme olympien et tentait de m’apaiser… Si on avait mis Allegro à la place de Hlasek et Brad Gilbert à la place de Sampras, ce double aurait fini en combat de rue ! Bon d’un côté tant mieux si ça n’a pas fini en baston, car le McEnroe en un contre un, ça ne doit pas être un cadeau… Les yeux injectés de haine, l’haleine du cheval à John Wayne et la gueule de cow-boy texan : franchement dans le genre psychopathe qui n’a rien à perdre, difficile de faire pire !

Quoi qu’il en soit, c’était vraiment trop beau cette Coupe Davis ! D’ailleurs j’hésite à reprendre l’entraînement pour jouer le double avec Allegro contre l’Espagne ! Non je déconne, je ne tiendrais pas un set… et j’aurais trop envie de balancer ma raquette sur Nadal !

1.11.06

Allô Marc, ici Cédric !

Lundi après-midi, alors que je buvais tranquillement un campari orange au country club, j’ai reçu un coup de fil de Cédric Pioline, l’organisateur du tournoi de Paris-Bercy et accessoirement ancien joueur (mais pas champion) de tennis. Il voulait m’offrir une wild-card !

Il a même insisté : «S’il te plaît Marc, viens jouer. Nadal, Roddick, Nalbandian, Hewitt et maintenant Federer, ils ont tous déclaré forfaits. Je ne sais plus quoi faire. Il reste des milliers de billets invendus… Il paraît même que les tickets pour la finale sont proposés à 5 euros sur Ebay ! Toi au moins ils te connaissent, tu étais finaliste ici ! Et tu sais faire le spectacle !»
«Non non oublie, arrête tes conneries Cédric, je ne joue plus moi ! T’as qu’à appeler Yannick Noah. Entre un prime time à la Star Ac et un concert à la salle des fêtes de Louhans-Cuiseaux, il pourra sûrement te dépanner. »
«C’est déjà fait mais tu connais Yannick : il est d’accord de jouer mais seulement à pieds nus ! Je lui ai dit que ce n’était pas possible à cause de l’odeur. Paris-Bercy c'est un tournoi en salle, les spectateurs ne supporteraient pas !»
«Et Mansour Bahrami ?»
«Non faut pas exagérer, on n’est pas au cirque !»
«Et Henri Leconte ?»
«Enfin Marc, reste sérieux. La cote de popularité de Leconte est aussi élevée que celle de Philip des 2 BE 3…»
«Alors démerde toi Cédric… Moi, depuis que je me suis fait virer de l'équipe de Suisse, je n'ai plus vraiment beaucoup de contacts. Et puis je ne crois pas c'est avec Kratochvil ou Allegro que tu vas remplir Bercy. Et honnêtement je vais te dire un truc : ton tournoi de Paris-Bercy, c’est comme 3 semaines de cours de répétition en Suisse : ça tombe jamais au bon moment, ça emmerde tout le monde d’y aller et c’est dirigé par un blaireau !»

Bon j'y suis peut-être allé un peu fort, mais franchement le Pioline il me gonfle. Il m’énerve à se pavaner sur la terrasse de Roland-Garros devant les caméras de France 2. Et j'ai toujours détesté son revers à une main de gonzesse. Il m'a toujours posé des problèmes. Mais le pire, c'est ses mimiques. Je ne sais pas si tu te souviens. Mais qu'il serve, qu'il retourne, qu'il perde 6-0 ou qu'il gagne un match, il avait toujours la même gueule de déterré. A croire qu'il portait la misère du monde sur ses épaules ou qu’il venait de passer deux semaines au Club Med avec Guy Forget !